« Le discours écologiste devient un épouvantail à action environnementale »

ENTRETIEN – Pour David Lisnard, l’écologie punitive est contre-productive. Et de redire la nécessité de laisser le pouvoir d’agir à l’élu de proximité, en hiérarchisant les interventions à l’échelle nationale.

Environnement le 04 décembre 2025
LA TRIBUNE

LA TRIBUNE DIMANCHE — Le mandat de maire est celui de la qualité de la vie, dites-vous… Que recouvre la « qualité de vie » ? 

DAVID LISNARD — Le mandat de maire n’est pas que celui de la qualité de la vie, mais c’est avant tout celui de la qualité de la vie. C’est la maîtrise, la bonne tenue de l’espace public. Qu’il soit propre, sûr. C’est la bonne capacité de déplacement, faire en sorte que l’on puisse toujours y venir en voiture, tout en laissant la place au piéton, tout en développant le vélo et les transports publics. C’est donc de l’aménagement urbain.

Cela comprend l’accessibilité aux soins, la défense de l’environnement, la protection de la nature, la qualité de l’air. C’est aussi la solidarité locale. C’est nous, les maires qui recousons le tissu social, tous les jours. C’est, évidemment, créer un environnement positif pour l’activité économique, pour les entreprises qui créent de la richesse. Cela comprend également le développement d’une identité locale, des marques territoriales, ces entités connectées à un marché.

Le sondage IFOP, publié la semaine dernière dans La Tribune Dimanche, souligne que le climat est la dernière préoccupation des citoyens. Cela vous étonne-t-il ?

Dans mon action locale, en tant que maire de Cannes, cela reste une priorité très concrète. S’il y a eu un déclassement de ce centre d’intérêt, c’est pour deux raisons. D’abord, d’autres problématiques apparaissent de façon plus aiguë, comme la sécurité. Le déclassement de la France sécuritaire, économique, social, éducatif, démographique apparaît plus fort. Ensuite, malheureusement, la problématique climatique – et ce n’est pas faute de le dire est souvent défendue par des idéologues qui font des leçons de morale. Donc, ça énerve et ça éloigne du combat. Auparavant, on le théorisait moins, mais on parlait tout autant de l’environnement – certes, en n’employant pas les mêmes mots, mais nous étions attentifs aux problématiques du quotidien, au sort des dauphins, au goudron sur les plages… Le thème n’est pas apparu dernièrement.

Vous êtes assez remonté contre certaines mesures qui, selon vous, n’interviennent pas au bon moment… 

Faire apparaître le combat environnemental comme une somme de mesures liberticides au détriment des plus modestes, comme la ZFE en est l’un des symboles, ou la Zéro Artificialisation Nette, est contreproductif. C’est également le cas du DPE, ce diagnostic de performance énergétique mis en place au moment même où les Français n’ont jamais autant eu de difficulté à se loger… Défendre la planète, par exemple, c’est sortir 40 % du parc des logements de Paris de la possibilité de louer ? Laisser en plan des propriétaires qui ne peuvent procéder aux travaux ? Comment cela peut-il rendre la cause populaire ? Bien sûr que nous sommes tous partie prenante de l’avenir de la planète ! Mais le discours écologiste devient un épouvantail à action environnementale. C’est tout le paradoxe.

Quelle serait la bonne méthode ? 

Il faut hiérarchiser les choses, autrement on tombe dans un puritanisme écologique qui fait beaucoup de mal et ne sert à rien. Il faut ramener ces grands objectifs à des grandes politiques internationales, nationales et locales. Et, en matière énergétique, cela ne peut pas se régler au plan local, il doit y avoir une structure énergétique nationale, électrique. Il faut une colonne vertébrale unique qui soit pilotable, puissante, bon marché et décarbonée. Et cela, c’est le nucléaire et l’hydro-électrique.

L’amendement récemment voté qui taxe les plateformes touristiques comme Airbnb pour financer le fonds d’érosion côtier, cela vous paraît-il une bonne idée ?

Il y a un enjeu colossal sur le recul du trait de côte, puisque, avec le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, Ndlr), nous évaluons les besoins en financement, sur les sept décennies, à 100 milliards d’euros. On le voit dans certains régions atlantiques, méditerranées, aussi, un peu, en outre-mer… Ce qui est très troublant c’est que, jusqu’à maintenant, l’entretien des digues fluviales, la lutte contre les inondations, le recul du trait de côte n’étaient pas précisément définis dans l’action publique, mais apparaissaient en aménagement du territoire. Nous nous retrouvons désormais avec la responsabilité de cela sans décentralisation : on nous transfère des missions sans financements, ou alors très réduits.

Faut-il donc taxer les plateformes ? 

Il faut bien qu’il y ait un fonds national, cela ne peut pas être à la seule charge des communes exposées. C’est insoutenable, d’autant que c’est là que l’on concentre le maximum de population. La nouvelle martingale, après celle de la TVA pendant dix ans, est celle de la taxe de séjour. Pourquoi ne pas faire participer le consommateur touristique à l’aménagement touristique ? Le système est plutôt pertinent. Mais, dans le contexte actuel de sur-fiscalité et en l’absence de remise en cause de l’architecture des pouvoirs publics, cela apparaît comme un impôt supplémentaire.

 

 

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Une première en Europe : l’Agglomération Cannes Lérins lance sa 4ᵉ ressource en eau

Lors du Conseil communautaire du vendredi 28 décembre, l’Agglomération Cannes Lérins a adopté à l’unanimité une délibération d’ampleur exceptionnelle : la création d’une quatrième ressource en eau pour l’ouest des Alpes-Maritimes, fondée sur la réutilisation des eaux usées traitées. Une décision rare, qualifiée par David Lisnard de « délibération qui n’intervient qu’une fois par siècle » tant son impact sera durable.

Cannes le 01 décembre 2025
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Une technologie de pointe pour sécuriser l’avenir hydrique du territoire

Le dispositif repose sur la valorisation de 15 millions de m³ d’eaux usées traitées par la station d’épuration de l’Agglomération. Cette eau, d’une qualité déjà proche du potable, sera réinjectée en amont de la Siagne afin de soutenir le débit du fleuve, garantir la ressource en eau potable et préserver les milieux aquatiques.

Cette nouvelle source s’ajoute aux trois ressources actuelles : la Siagne, le Loup et le lac de Saint-Cassien, et constitue une première en Europe par son ampleur, son ambition et son mode de réutilisation.

Une avance de vingt ans sur les objectifs européens

Avec cette décision, Cannes Lérins se place largement en avance sur les obligations de la directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines (adoptée le 12 décembre 2024), qui fixe des objectifs pour… 2044.

L’agglomération anticipe ainsi de près de vingt ans les exigences futures en matière de traitement et de valorisation des eaux usées.

Cette avancée s’appuie sur une nouvelle délégation de service public, votée lors du même conseil, qui organise le déploiement du dispositif de réutilisation.

Modernisation de la station d’épuration

Déjà capable de rejeter une eau conforme aux standards de potabilité, la station d’épuration sera modernisée pour atteindre un niveau encore supérieur de qualité. L’objectif : renforcer la performance environnementale et garantir une ressource fiable dans un contexte de changement climatique et de sécheresses répétées.

Une gestion performante, avec une eau 30 % moins chère que la moyenne nationale

Malgré ces investissements importants, l’Agglomération rappelle que l’eau distribuée sur le territoire reste facturée 30 % en dessous de la moyenne nationale, signe d’une gestion locale maîtrisée et durable.

Un projet structurant pour la transition écologique

En misant sur la réutilisation des eaux usées, Cannes Lérins illustre une approche pragmatique de la transition écologique : des solutions concrètes, immédiatement opérationnelles et fondées sur l’innovation technique plutôt que sur la contrainte normative.

Ce projet inédit confirme la volonté de l’Agglomération d’agir de façon anticipée et stratégique face aux enjeux climatiques et hydriques des prochaines décennies.

Cannes lance les travaux de la centrale d’énergie marine à la Roseraie

Un chantier d’envergure débute mi-septembre sous le jardin de la Roseraie pour la centrale de production du futur réseau de thalassothermie « Énergie Marine Cannes Croisette ». Objectif : fournir une énergie locale, décarbonée et renouvelable dès 2027.

Cannes le 15 septembre 2025

Depuis février 2025, le projet « Énergie Marine Cannes Croisette » se concrétise avec la réalisation du réseau de thalassothermie sur la partie Est du boulevard de la Croisette. À partir de la mi-septembre, le chantier de la centrale de production, installée sous le jardin de la Roseraie, entre dans sa phase opérationnelle.

Pour garantir la continuité des activités du secteur, plusieurs aménagements temporaires sont prévus. Les manèges seront déplacés sur le parking de la contre-allée Roseraie à compter du 17 septembre, avec une remise en service prévue dans la seconde quinzaine d’octobre. L’aire de jeux pour enfants sera retirée à la même période et remplacée par un nouvel espace aménagé côté Port Canto, après le Cannes Yachting Festival. Le skatepark de la Roseraie, quant à lui, restera accessible tout au long du chantier.

Porté par l’Agglomération Cannes Lérins et confié à ENGIE Solutions, ce projet repose sur l’utilisation de l’eau de mer pour produire chauffage et climatisation. À terme, environ 110 bâtiments publics et privés de la Croisette, des quartiers Est et du centre-ville bénéficieront de cette énergie renouvelable.

David Lisnard a rappelé l’importance historique de cette avancée :

« Je tiens à vous informer que la construction souterraine de la centrale d’énergie marine sous la Roseraie est lancée. C’est une avancée majeure, et même historique – nous pouvons aisément oser le mot – pour Cannes et la lutte contre le réchauffement climatique. (…) Très concrètement, il s’agit de récupérer l’énergie marine pour alimenter 110 bâtiments publics et privés de la Croisette, de l’est et du centre-ville (dont le Palais des Festivals et des Congrès), en chaud et en froid. Les abonnés raccordés bénéficieront d’un tarif stable et compétitif, garantissant la protection de leur pouvoir d’achat. »

La mise en service du réseau est prévue pour le printemps 2027. Il s’agit d’une étape majeure pour réduire l’impact environnemental du territoire tout en renforçant son autonomie énergétique, fidèle à la volonté du maire de conjuguer développement local et transition écologique.

Jeudi 7 août 2025, David Lisnard, a présenté le nouveau dispositif d’autoconsommation collective (A.C.C.) photovoltaïque mis en place sur les toitures de la médiathèque Ranguin et de l’école Saint-Exupéry.

Plus de 400 panneaux solaires ont été installés dans le cadre de cette opération ambitieuse, qui permettra une production d’électricité annuelle de 230 MWh. Cette énergie verte et renouvelable alimentera directement ces deux bâtiments publics, mais aussi cinq autres sites voisins : la crèche Les Elfes, les groupes scolaires Frédéric Mistral et Marcel Pagnol, le gymnase Ranguin et le Cannes Tennis Garden. Cela représente 30 % de la consommation électrique totale de ces établissements.

Ce projet s’inscrit pleinement dans le Plan Énergie lancé dès 2014 par David Lisnard, qui vise à faire de Cannes une ville exemplaire en matière de transition écologique, de sobriété énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique.

Les objectifs sont clairs :

– Défendre le pouvoir d’achat des contribuables et des usagers ;

– Contribuer à renforcer l’autonomie énergétique locale ;

– Réduire les émissions de gaz à effet de serre ;

– Maîtriser les coûts énergétiques ;

– Améliorer la qualité de vie des habitants ;

– Agir concrètement pour l’avenir des générations futures.

Cannes confirme son engagement pour une écologie de terrain, efficace, réaliste et durable, en développant des projets structurants qui allient performance énergétique et bon sens économique.

L’Agglomération cannoise et le SICASIL ont été primés pour l’excellence du service public de l’eau. Une eau 30% moins chère que la moyenne nationale, qui plus est…

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David Lisnard a posé la première pierre de la future station de production d’hydrogène vert, portée par la société de projets « Cannes Lérins Hydrogène », sur le site de Palm Bus. Elle sera livrée fin 2025.

Ce projet permettra au bassin de vie cannois de devenir le premier producteur d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau de la région PACA, en réutilisant les eaux usées traitées de la station d’épuration Aquaviva. L’objectif est de faire circuler 41 bus à l’hydrogène vert d’ici 2033. 14 seront en circulation dès janvier 2026. Pour rappel, 100% des bus du réseau Palm Bus sont déjà décarbonés (électrique ou biocarburant).

Retrouvez la chronique de David Lisnard pour l’Opinion.

A l’aube de la saison estivale, la Ville mène différentes actions, elle appelle les habitants à la vigilance.

David Lisnard est revenu sur les grands enjeux du pays – éducation, sécurité, finances, écologie, compétitivité – et a dévoilé ses pistes et propositions pour redresser le pays : « il faut libérer l’acte entrepreneurial des surcharges bureaucratiques et juridiques. La propriété est la condition de la prospérité. Depuis 20 ans, les atteintes à le propriété se multiplient ».

Retrouvez les 3 heures d’échange entre David Lisnard et Richard Détente, pour son podcast Grand Angle.

Dans cet entretien approfondi, tous les grands sujets qui préoccupent les Français sont abordés :

• La dette et les finances publiques : pourquoi l’État est techniquement en faillite
• La réforme de l’État : comment réduire drastiquement la bureaucratie
• La subsidiarité : le principe qui pourrait transformer notre pays
• L’énergie et le climat : pour une approche pragmatique et efficace
• La défense nationale : comment financer notre souveraineté David Lisnard partage également sa méthode éprouvée à Cannes, où il a réussi à réduire la dette tout en investissant davantage et en baissant les impôts.