Ce podcast live sur ThinkerView, diffusé sur Twitch et YouTube, invite David Lisnard à s’exprimer sans montage ni censure. Pendant près de 2h50, le Président de Nouvelle Énergie décrypte les grands enjeux géopolitiques et la situation actuelle de la France.

À partir de 41:45 jusqu’à 46:55

 Retrouvez l’intégralité de l’interview de David Lisnard.

Retrouvez le communiqué de David Lisnard, publié mardi 13 mai.

David Lisnard alerte le gouvernement sur la tentation de lever de nouveaux impôts sur le dos des collectivités. Il revient aussi sur la situation à droite à deux ans de la présidentielle de 2027. Une interview parue dans Le Parisien, dimanche 4 mai. 

David Lisnard est revenu sur le rôle de l’Etat lors du colloque de L’IREF.

David Lisnard salue le réveil du gouvernement, mais selon lui, sans réforme de fond et sans rupture avec le déni, la maîtrise de la dépense publique restera un mirage. Une tribune à retrouver dans le JDNews. 

Réjouissons-nous : le gouvernement semble enfin prendre conscience de l’ampleur du désastre budgétaire et sortir du déni entretenu depuis des années au plus haut sommet de l’État. Sommes-nous pour autant sortis des postures, des discours et des effets d’annonce ? La convocation d’un « comité d’alerte » par le Premier ministre et l’annonce de 40 milliards d’euros d’économies sur le budget 2026 ne sauraient masquer la réalité : aucun plan crédible n’est sur la table. Et ce, pour une raison qui touche au cœur même de la matrice de l’État : tout comme elle complique jusqu’aux plans de simplification, la technocratie à la manœuvre rend impossible toute remise en cause réelle de la dépense publique.

Chaque tentative d’économie se traduit par de nouveaux impôts, de nouveaux dispositifs, de nouveaux acteurs publics, qui alourdissent le poids de l’État. On l’a bien vu avec le budget 2025 : quand le gouvernement annonce des économies, il s’agit d’augmentation d’impôts et d’un ralentissement de l’augmentation de la dépense, dépense qui atteint 1 695 milliards. Depuis 2017, la politique du « n’importe quoi qu’il en coûte », successivement attribué au Covid ou à la guerre en Ukraine, a conduit à une augmentation de la dette de 1 000 milliards, pour atteindre plus de 3 300 milliards : une progression de 46 %, quand la richesse nationale n’a crû que de 27 %.

Créer une spirale vertueuse

Dans le même temps, les autres pays européens ont maîtrisé leur endettement. Si nous nous étions contentés de suivre la trajectoire moyenne de la zone euro, nous aurions aujourd’hui 400 milliards de dette en moins et des charges d’intérêts divisées par deux. Pour financer cette dérive, l’État devra lever plus de 300 milliards sur les marchés financiers, après avoir déjà battu un record à 285 milliards en 2024. Comment prétendre défendre la souveraineté nationale si notre survie budgétaire dépend du bon vouloir de nos créanciers ? Dans ce contexte, les collectivités locales sont désignées comme les vilains petits canards de la dépense publique. Bien qu’elles doivent évidemment participer au redressement national et qu’il existe des collectivités mal gérées, ce procès est infondé.

L’État ne peut pas leur demander de dépenser moins, tout en leur imposant de dépenser plus : car on leur demande de doubler leurs investissements annuels à 20 milliards pour respecter les objectifs de la stratégie bas carbone, on leur impose la hausse du point d’indice des fonctionnaires, l’augmentation de 13 points (!) entre 2023 et 2028 des cotisations retraites à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) pour un coût supplémentaire de 1,2 milliard dès 2025 alors même que l’État y a déjà pioché 100 milliards depuis cinquante ans pour alimenter d’autres régimes déficitaires, des transferts de compétences non financés (gestion des digues, des routes, service public de la petite enfance), ou encore le fardeau du décret tertiaire, estimé à 5,2 milliards par an pendant dix ans. La réalité est simple : 19 % de la dépense publique relèvent des collectivités locales (34 % en Europe), contre 31 % pour l’État, tandis que les dépenses sociales représentent 50 %, soit près d’un tiers du PIB. La France dépense 260 milliards de plus que la moyenne de la zone euro pour des résultats inférieurs en matière d’éducation, de santé, de logement ou de sécurité.

À force d’entretenir l’illusion que l’on peut consommer sans produire, redistribuer sans créer, et prélever toujours plus sans fragiliser la compétitivité, nos dirigeants ont créé les conditions de notre décrochage économique et social. Cette situation est l’aboutissement d’un modèle social étatiste qui ruine le pays depuis plus de quarante ans, avec des prélèvements obligatoires entre 44 et 46 % du PIB qui, loin de rétablir l’équilibre, étouffent l’économie, freinent l’investissement, découragent le travail et affaiblissent l’innovation. Tout l’enjeu est de renouer avec une spirale vertueuse entre réduction massive de la dépense publique, déréglementation et allègement des impôts pesant sur les contribuables, pour sortir de l’effet descendant de la courbe de Laffer, car trop d’impôt tue l’impôt et finit par nuire au service public. C’est sur quoi nous travaillons avec Nouvelle Énergie, avec un plan d’économies de 200 milliards par an sur un quinquennat et une volonté de parvenir à 300 milliards. Mais ceci n’est qu’un moyen : l’objectif est de relancer la production de richesse pour, à terme, faire croître le PIB plus vite que les dépenses publiques et réduire durablement leur poids dans notre économie.

Pour cela, l’urgence est d’abord de réformer l’État pour réduire durablement la dépense et le rendre plus fort en réduisant son périmètre d’action. Cela passe par la suppression des agences inutiles, l’élimination des doublons, la réduction du millefeuille territorial, l’abrogation des normes qui paralysent l’initiative et la concentration des moyens sur les missions régaliennes, le respect de la subsidiarité ascendante, le transfert des pouvoirs réglementaires de l’État aux collectivités. Il nous faudra supprimer les 600 000 postes administratifs de trop, privatiser tout ce qui peut l’être, introduire de la concurrence dans le fonctionnement des administrations et collectivités, réduire les fonctions dites support, souvent productives de process contraignants, coûteux et inutiles, cibler le non-remplacement des départs en retraite, lutter contre l’absentéisme, et instaurer une culture de la responsabilité, indispensable dans l’administration.

En finir avec le rabot et l’impôt

En somme, moins d’État bureaucratique, plus d’État régalien. Moins de contrôle, plus d’action, moins d’administration, plus de liberté et de responsabilité. Cette réforme doit s’articuler avec une refonte de notre modèle social : allocation sociale unique plafonnée, lutte systématique contre la fraude. La convergence des régimes de retraite public et privé, la limitation de l’indexation des pensions élevées, la suppression de l’abattement fiscal de 10 % et l’introduction progressive d’un étage obligatoire de capitalisation indispensable pour garantir la pérennité du système. À ces réformes structurelles s’ajoutent des mesures immédiates : limitation de l’accès aux prestations non contributives aux seuls nationaux, suppression de l’AME, refonte totale de la politique du logement, rationalisation des aides aux entreprises, diminution des subventions aux associations, recentrage de l’Assurance maladie sur les soins essentiels sans remise en cause du principe de l’universalité des remboursements.

Ce plan de redressement n’est pas un catalogue de coupes budgétaires. Il faut en finir soit avec le laxisme budgétaire, soit avec le rabot et l’impôt. Il est temps de déployer une vision par missions, objectifs et gestion de projets, avec sens de l’exécution et évaluation au sein de l’État. Chaque économie doit se traduire par une amélioration du niveau de vie des actifs, un soutien à l’investissement productif et un renforcement des missions fondamentales de l’État. L’enjeu n’est pas financier. Il est existentiel. La France ne peut plus se payer le luxe du déni et de la procrastination. C’est non seulement possible, mais indispensable pour rendre à la France les moyens de sa prospérité et de sa liberté.

Retrouvez l’intégralité de son interview.

Retrouvez les 3 heures d’échange entre David Lisnard et Richard Détente, pour son podcast Grand Angle.

Dans cet entretien approfondi, tous les grands sujets qui préoccupent les Français sont abordés :

• La dette et les finances publiques : pourquoi l’État est techniquement en faillite
• La réforme de l’État : comment réduire drastiquement la bureaucratie
• La subsidiarité : le principe qui pourrait transformer notre pays
• L’énergie et le climat : pour une approche pragmatique et efficace
• La défense nationale : comment financer notre souveraineté David Lisnard partage également sa méthode éprouvée à Cannes, où il a réussi à réduire la dette tout en investissant davantage et en baissant les impôts.

EXCLUSIF. Le maire de Cannes, qui vient de rallier Bruno Retailleau dans la bataille de LR, retrace dans son dernier livre, très cash, ses pistes pour redresser le pays.

Son objectif : « construire une alternative ». « Je prépare pour cela un projet radical, c’est-à-dire complet et qui va à la racine des choses », écrit sans fard David Lisnard dans son nouvel ouvrage, Ainsi va la France, aux éditions de l’Observatoire, en librairie le 12 mars. Compilation de ses tribunes parues dans la presse, essentiellement chez nos confrères de L’Opinion, agrémentées de réflexions nouvelles, ce « manifeste libéral » se veut un remède de cheval pour une France en « déclassement rapide et vertigineux ». Finalement, une ébauche de programme qui ne dit pas son nom. Car l’Élysée en 2027, le héraut du libéralisme y songe visiblement très fort, lui qui plaide pour une large primaire de la droite et du centre, allant de Gabriel Attal à Éric Zemmour.

On retrouvera dans ces pages les marottes du patron de Nouvelle Énergie sur « l’Absurdistan » bureaucratique et l’« État nounou » devenu « obèse », ainsi que ses propositions fétiches : « ramener les dépenses publiques sous les 50 % du PIB en dix ans » pour générer 200 milliards d’économies… par an ; une « réduction drastique de l’immigration » pour s’adapter « aux besoins économiques » et « une véritable politique assimilationniste » ; un alignement progressif du statut des fonctionnaires sur celui du privé ; une « économie écologique de marché » qui ne cède pas « aux nouveaux fascistes verts », comme l’a fait, selon lui, Emmanuel Macron en fermant Fessenheim.

On se délectera aussi de ses piques sur ces députés « dont l’insoumission aux règles de respect des autres est proportionnelle à la vacuité de la pensée » et « qui pensent que pour être près du peuple […], il faudrait être débraillé et grossier ». Le patron de l’Association des maires de France (AMF), qui s’est engagé auprès du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau dans la bataille pour la présidence des Républicains, renonçant à se porter lui-même candidat, achève son livre sur ces mots empruntés à Alexis de Tocqueville le 27 janvier 1848 : « La classe qui gouvernait alors était devenue, par son indifférence, par son égoïsme, par ses vices, incapable et indigne de gouverner. » Cinglant. Extraits exclusifs pour Le Point.

La folle dissolution

« Quelle mouche a donc piqué le président de la République lorsqu’il a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale ? Et de décréter la durée de campagne législative la plus courte possible ? Rien, mais vraiment rien, ne l’imposait, et il fallait ne rien comprendre, mais vraiment rien, au pays, ne rien ressentir de l’état d’esprit général, pour penser que ce scrutin verrait émerger une nouvelle majorité présidentielle ou même une majorité tout court. Les élections européennes ont très souvent vu le camp majoritaire s’effondrer, les grands partis à la peine (Nicolas Sarkozy en 1999, non sans panache, s’en souvient encore), la victoire de partis de contestation – soit le Front national, soit les écologistes – et après un pareil scrutin, le président continue de présider, le gouvernement de gouverner et le Parlement de voter des lois […]. La grenade dégoupillée lancée par le président est retombée à ses pieds comme dans un cartoon de Tex Avery. Hélas, l’état de la France, de ses finances publiques, de son enseignement, de sa sécurité, de son industrie, de son système de santé, de son agriculture continue de s’enfoncer de façon dramatique. Et même nos si précieuses institutions de la Ve République en arrivent à être remises en cause par ceux dont l’incompétence et l’accumulation de mauvaises décisions les affaiblissent. Le président de la République aura finalement réussi à faire tomber la France dans le régime de technocrates et le régime des partis. En même temps… »

Le nécessaire réveil européen

« Oui, notre démocratie est attaquée de l’extérieur par des régimes illibéraux, souvent dictatoriaux qui, tels l’Empire russe, l’Empire perse devenu en partie l’Iran, l’Empire ottoman devenu la Turquie, l’empire du Milieu c’est-à-dire la Chine, ont retrouvé leur réalité reptilienne donc leur visée expansionniste. Ils ont comme ciment commun des intérêts commerciaux et géostratégiques ainsi qu’un discours portant à la fois une vision dégradante des démocraties libérales, présentées comme dégénérées et décadentes, et le ressentiment d’une grande partie de la planète à l’égard d’un Occident qui domine le monde depuis la Renaissance. Nous sommes à un basculement. Il faut l’analyser et projeter une nouvelle ambition pour les démocraties, à la fois ferme, claire et respectueuse de chaque continent, de chaque nation, de chaque peuple ; et des nouveaux rapports de force géopolitiques. Dans ce monde de moins en moins organisé autour de principes et du droit, l’Europe doit se réveiller et raisonner en levier de puissance, et non en simple régulateur. L’évolution des États-Unis d’Amérique doit également nous y inciter vigoureusement. La faiblesse ne sera pas respectée. »

L’« ensauvagement » des mineurs

« Il faut changer de braquet et de paradigme : l’âge ne peut plus être un bouclier contre la responsabilité de ceux qui brisent des vies et font régner la terreur dans leurs établissements scolaires ou dans leurs quartiers. Aussi, abaisser l’âge de la majorité pénale à 16 ans n’est plus une option. C’est devenu une impérieuse nécessité ainsi qu’une mesure de justice équitable, dès lors que l’acuité du discernement commande de répondre pleinement de ses actes. […] Cet abaissement de la majorité pénale doit être au cœur de la nécessaire évolution du Code de la justice pénale des mineurs pour l’adapter à la réalité. Mais cette mesure ne saurait être la seule. En plus de celle-ci, la levée de l’excuse de minorité dès l’âge de 13 ans dans les cas les plus graves, la réduction de l’excuse de minorité à 20 % de la peine encourue, la demande de justification du maintien de l’excuse de minorité par les juges, l’instauration et l’effectivité de très courtes peines de prison dès la première infraction, l’accélération des procédures, mais aussi la création d’internats disciplinaires pour continuer d’accompagner les jeunes dans leur parcours éducatif, dans un cadre approprié, nous paraissent être des mesures essentielles. »

Une part de retraite par capitalisation

« Ne rien faire serait accepter que le niveau de vie des futurs retraités soit déprécié, comme l’analyse le COR [Conseil d’orientation des retraites, NDLR] qui estime que le taux de remplacement moyen va aller en diminuant, passant de 50 % aujourd’hui à 45 % en 2040, jusqu’à moins de 40 % à partir de 2055 […]. Agir pour les jeunes générations, c’est faire en sorte que celles-ci aient confiance en l’avenir et que la parole de l’État soit fiable. C’est pourquoi, au-delà des ajustements paramétriques, il est temps de changer d’approche et d’instaurer un étage de retraite par capitalisation, tout en conservant un premier étage par répartition qui garantisse un socle minimal de pension autour de 1 200 euros mensuels. Le financement serait vertueux et de plus en plus léger pour l’État. La part de capitalisation serait abondée par le transfert d’une part des cotisations salariales et patronales. La transition pour parvenir à un système deux tiers de répartition et un tiers de capitalisation se ferait par tranches avec en amorçage un investissement public temporaire et décroissant […]. C’est ce type de capitalisation collective qui doit servir de modèle et être généralisé au secteur privé. Par ailleurs, notre croissance, tout comme notre indépendance dans des secteurs clés de l’économie du futur, passe par le développement de fonds propres. Grâce au développement de fonds de pension français, il serait possible de financer la transition écologique et la transition numérique dont la France doit et pourrait ainsi devenir un acteur majeur et souverain. »

L’IA oui, mais « maîtrisée »

« Les possibilités de fabrication immédiate et accessible à tous d’images fictives de personnes célèbres sont aussi distrayantes que potentiellement dangereuses pour la démocratie. L’utilisation de Grok sur le réseau social X en témoigne. Vous pouvez partager une image de Trump allant à la pêche avec le pape ou d’une attaque militaire de n’importe quelle ville. Or, il n’y a pas de liberté collective sans respect du réel admis comme vérité factuelle et non comme “ressenti”. Cette vérité doit être partagée par une majorité de concitoyens pour produire un minimum de “contrat social”. Il ne s’agit surtout pas d’interdire X ou de restreindre la liberté d’expression par la censure que proposent les faibles et les sectaires ; au contraire, il s’agit de défendre le pluralisme des médias et des réseaux sociaux, et parallèlement de renforcer l’esprit critique et scientifique. L’IA, inarrêtable et très souhaitable pour le progrès scientifique, pour trouver des solutions aux défis écologiques, lutter contre les maladies graves, améliorer la logistique urbaine, mieux travailler, nous faciliter nombre de tâches quotidiennes etc, doit impérativement être maîtrisée. La meilleure façon pour cela est d’une part de savoir la produire, donc pour la France et l’Europe de porter cette ambition scientifique et industrielle sans plus longtemps accepter d’être la colonie numérique des États-Unis et de la Chine. »


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