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« Il est essentiel de nous tourner vers un avenir qui saura concilier de manière harmonieuse les impératifs environnementaux et économiques, qui sont déjà les nôtres aujourd’hui, et qui le seront encore dans les prochaines décennies » David Lisnard. 

« Protéger la Méditerranée est un devoir ! Nous en avons fait une action méthodique à Cannes, notre ville qui se situe à la croisée de deux réalités : d’une part un patrimoine naturel maritime exceptionnel, avec deux joyaux que sont les îles de Lérins à préserver, d’autre part une ville historiquement bâtie sur l’économie liée aux activités nautiques, qui, avec la pêche, font son identité et ont participé à sa renommée internationale. Tout l’enjeu pour une cité comme la nôtre et sa baie, au cœur de la Côte d’azur, est de concilier ces deux légitimités.

Depuis 2014, nous activons tous les leviers pour répondre de façon concrète et méthodique à trois objectifs : la lutte contre la part anthropique du réchauffement climatique, la protection de la biodiversité et la lutte contre les particules fines.

Cela commence par les actions de sensibilisation, tels que notre slogan « Ici commence la mer » que nous avons créé et lancé en 2016 pour expliquer que ce qui est jeté à terre se retrouve souvent en mer via le système d’eaux pluviales. Notre slogan a depuis été repris par de nombreuses villes de France et d’Europe et par le Gouvernement. Nous avons installé 800 plaques devant les avaloirs de pluie dans les caniveaux du territoire intercommunal pour inciter au civisme environnemental. Dans le même esprit, nous faisons sillonner les plages de la ville à notre Poisson pédagogique depuis 2019, pour sensibiliser les esprits aux dégâts occasionnés par l’Incivisme sur notre biodiversité. Plus récemment, nous lancions une campagne de communication, que je relayais ici, affichant un dauphin pris dans un masque de protection.

Le civisme, c’est l’exercice de sa responsabilité dans l’espace public. Ces opérations permettent ainsi de participer à une prise de conscience collective, qui ne peut résulter que d’une somme de responsabilités individuelles.

Protéger la Méditerranée, c’est recréer la biodiversité par des dispositifs simples et parfois moins simples, qui prennent plus de temps, notamment en raison du mille-feuilles bureaucratique, qui ralentit ce qui est pourtant jugé par les mêmes institutions comme une urgence absolue. Je pense évidemment à notre écomusée sous-marin entre les îles de Lérins, le premier en France et en Méditerranée de l’artiste international Jason deCaires Taylor, composé de six statues moulées selon les visages de six Cannois sur lesquels la flore sous-marine trouve refuge. Je citerai également les 74 nurseries à poissons que nous avons positionnées dans deux de nos ports communaux – labellisés « Ports propres » – pour permettre à des espèces en voie de disparition, comme le mérou royal, de se régénérer, ou encore les opérations de clapage des posidonies que nous menons tous les ans, poumon de la Méditerranée qui a notamment la vertu de lutter contre l’érosion des plages, pour recréer de la biodiversité.

Protéger la Méditerranée, c’est prendre des décisions pionnières, sans tomber dans le « punitisme » sentencieux et moralisateur – et souvent pas plus efficace. Citons notre Charte Croisières, la première de France, élaborée en 2019 et que nous sommes parvenus (parfois après quelques bras de fer !) à faire signer par 100% des compagnies de croisière qui font escale à Cannes, devenu le troisième port de France en la matière, pour lutter de façon immédiate contre les paquebots pollueurs. Celle-ci oblige notamment les compagnies à utiliser un carburant contenant moins de 0,1% soufre, à contourner les herbiers de posidonies lors des manœuvres d’ancrage et interdit le rejet d’eaux usées et l’incinération de déchets à bord.

Protéger la Méditerranée, c’est interdire l’usage de vaisselle en plastique jetable, comme nous l’avons fait dès 2019 en lançant notre Plan Zéro Plastique, encore une fois de manière pionnière et avec plus de 20 ans d’avance sur l’Etat. C’est installer de filets de rétention à macro et micro déchets qui peuvent retenir jusqu’à des mégots de cigarettes.

Pour concilier les deux légitimités que j’évoquais au début de mon propos, et ne pas tomber dans le manichéisme, le travail de concertation avec les institutions et professionnels est essentiel. C’est ce que nous avons fait avec la Préfecture Maritime de la Méditerranée et les associations d’usagers pour délimiter une zone de règlementation de mouillage des navires de plus de 24 mètres en baie de Cannes, dont autour des îles de Lérins – rappelons par ailleurs que l’implantation de notre écomusée a aussi permis d’étendre la zone d’interdiction de mouillage entre Sainte-Marguerite et Saint-Honorat.

Il s’agit également de trouver des solutions concrètes aux usagers, qui participent autant à la nécessaire prise de conscience des uns et des autres qu’ils luttent contre la pollution marine. C’est selon cet objectif que nous avons mis à disposition des plaisanciers du Port Canto une station de pompage des eaux usées, pour que celles-ci ne finissent plus en mer, dispositif depuis largement adopté.

Loin soit de l’indifférence soit des postures extrémistes – et souvent aux effets contraires à leurs intentions affichées – de certains, il est essentiel de nous tourner vers un avenir qui saura concilier de manière harmonieuse les impératifs environnementaux et économiques, qui sont déjà les nôtres aujourd’hui, et qui le seront encore dans les prochaines décennies. Ce panel d’actions non exhaustif illustre les principaux efforts que nous déployons depuis 2014 pour inscrire Cannes et notre baie dans un avenir durable » David Lisnard.

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