Jeudi 27 mars David Lisnard a écrit à François Bayrou, Premier ministre, pour l’alerter sur les conséquences de l’empilement de normes excessives sur l’activité des pêcheurs cannois et méditerranéens.

« Il faut défendre et promouvoir la pêche professionnelle méditerranéenne, et notamment cannoise. J’y suis très attaché, y compris par mon ascendance ! Or, notre pêche locale est en danger, à cause essentiellement de nouvelles normes ne sont pas du tout adaptées à sa réalité artisanale. Il est donc nécessaire d’alerter et de combattre la bêtise technocratique (dans ce domaine aussi…). C’est pourquoi, grâce aux éléments transmis par notre prud’homie cannoise, que j’assure de mon soutien constant, j’interpelle le Premier ministre pour simplifier le cadre réglementaire de la pêche artisanale et permettre aux pêcheurs méditerranéens de vivre dignement de leur activité

Normes réglementaires qui s’empilent. Contraintes administratives et environnementales qui se multiplient. Achat imposé de systèmes de surveillance des navires par satellite. Quotas stricts et différenciés selon les espèces, etc. La pêche artisanale méditerranéenne subit de plein fouet un amoncellement excessif de contraintes inadaptées qui menace directement l’équilibre économique de la profession.

S’il est légitime de protéger les ressources halieutiques, préserver les écosystèmes marins et encadrer l’activité des entreprises industrielles de pêche, il est nécessaire d’adapter ces réglementations aux réalités économiques et sociales des pêcheurs artisans pour leur garantir la possibilité de vivre dignement de leur travail.

C’est ce que j’ai écrit à François Bayrou, Premier ministre, pour une réaction au sommet de l’Etat : « L’empilement de normes réglementaires, administratives et environnementales fait peser des risques graves sur le fragile équilibre économique de la filière méditerranéenne de la pêche artisanale. Le cadre normatif imposé aux pêcheurs artisanaux est inadapté aux réalités d’une profession dont l’activité a scientifiquement très peu d’impact sur les écosystèmes marins. Il est urgent de protéger nos pêcheurs méditerranéens, qui font l’identité de nos communes littorales. Il s’agit de reconnaître leur singularité artisanale qui permettrait, d’une part, d’assurer une gestion plus juste et plus efficace des ressources marines et, d’autre part, de leur garantir de pouvoir vivre dignement de leur activité. Il en va de leur avenir et, en attendant, de leur survie tout simplement. »

Parmi les normes réglementaires, administratives et environnementales imposées aux pêcheurs artisanaux méditerranéens :

– des quotas de pêche très stricts et différenciés selon les espèces, qui sont fixés annuellement par l’Union Européenne conformément aux orientations du règlement européen du 11 décembre 2013 sur la politique commune de la pêche (PCP). Or, études scientifiques à l’appui, la pêche artisanale a un impact environnemental dérisoire sur les écosystèmes marins, contrairement aux pratiques actuelles de la pêche industrielle ;

– l’obligation pour tous les navires sous pavillon français, y compris ceux de moins de 12 mètres, soit 92% de la flotte de pêche en Méditerranée, de disposer d’un système de surveillance des navires par satellite d’ici 2027. Ceci représente des coûts d’acquisition, d’installation et d’abonnement téléphonique importants, absurdes et inutiles ;

– le règlement européen du 20 novembre 2009 qui génère une surcharge administrative pour les restaurateurs et mareyeurs, et impacte également les pêcheurs[1] au détriment de leur activité principale et de la rentabilité de leurs entreprises.

Ces règles s’appliquent à la pêche artisanale locale comme à la pêche industrielle en haute mer, sans distinction. Face à ces constats, les pêcheurs artisanaux doivent bénéficier d’un statut spécifique pour leur permettre d’exercer pleinement leur activité et d’en vivre.

Avec ses 32 pêcheurs professionnels, le Vieux-Port de Cannes accueille depuis toujours la plus ancienne et plus grande prud’homie de pêche des Alpes-Maritimes et du Var. Il s’agit d’une réalité économique, identitaire et humaine cannoise souvent méconnue, mais essentielle aux yeux des Cannois qu’il faut impérativement protéger.

Vive Cannes et vive ses pêcheurs ! » David Lisnard.

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