TRIBUNE. David Lisnard et Alexandra Martin appellent à abaisser l’âge de la majorité pénale à 16 ans et à lever l’excuse de minorité dès 13 ans pour les délits graves, soulignant la nécessité de fermeté et de réformes pour contrer la délinquance juvénile et restaurer l’ordre public.

Il n’y a pas de fatalité. Agressions, passages à tabac, dégradations, mais aussi trafics de stupéfiants, viols ou bien homicides : ce que l’on nomme pudiquement des faits divers, dont se rendent coupables de plus en plus de mineurs, ne cessent de faire l’actualité et la une de la presse locale et nationale. Les exemples sont légion et frappent les esprits par leur brutalité et leur récurrence.

Un effet en trompe-l’œil pourrait pourtant laisser penser que cette délinquance des mineurs est en diminution au regard des statistiques du Ministère de la Justice. Il n’en est rien pour les faits les plus graves qui ont augmenté de 40 % depuis le début de l’année 2023. En 2022, 119 homicides, soit une hausse de 12 % en cinq ans, ont été commis par des jeunes de 13 à 17 ans qui concentrent également 20 % des mis en cause dans des affaires de stupéfiants.

Malgré cela, quelques jours après la mise à mort de Shemseddine, 15 ans, à Viry-Châtillon, dans laquelle sont impliqués trois jeunes de 17 ans, le Premier ministre annonçait un délai de huit semaines de « réflexion collective ». Après tant de rapports, de commissions, de débats, voilà donc que nos dirigeants tergiversent encore et toujours, englués dans le manque de courage et les contradictions.

Et que dire du garde des Sceaux qui refusait en 2020 de parler d’ensauvagement de la société pour ne pas « accroître le sentiment d’insécurité qui est pire que l’insécurité elle-même ». Il s’agit du même Ministre qui émettait un avis « très défavorable » à l’amendement au Projet de loi sur l’orientation et la programmation de la justice 2023-2027, déposé à notre initiative en 2022, qui devait permettre de lever l’excuse de minorité dès l’âge de 13 ans dans les cas les plus graves.

Il faut changer de braquet et de paradigme : l’âge ne peut plus être un bouclier contre la responsabilité de ceux qui brisent des vies et font régner la terreur dans leurs établissements scolaires ou dans leurs quartiers.

Aussi, abaisser l’âge de la majorité pénale à 16 ans n’est plus une option. C’est devenu une impérieuse nécessité ainsi qu’une mesure de justice équitable, dès lors que l’acuité du discernement commande de répondre pleinement de ses actes. Cette proposition, que nous réclamions dès septembre 2022 dans une tribune cosignée avec Naïma M’Fadel et le pédopsychiatre Maurice Berger, est soutenue par 76 % des Français selon un récent sondage CSA.

Cet abaissement de la majorité pénale doit être au cœur de la nécessaire évolution du code de la justice pénale des mineurs pour l’adapter à la réalité.

Mais cette mesure ne saurait être la seule.

En plus de celle-ci, la levée de l’excuse de minorité dès l’âge de 13 ans dans les cas les plus graves, la réduction de l’excuse de minorité à 20 % de la peine encourue, la demande de justification du maintien de l’excuse de minorité par les juges, l’instauration et l’effectivité de très courtes peines de prison dès la première infraction, l’accélération des procédures, mais aussi la création d’internats disciplinaires pour continuer d’accompagner les jeunes dans leur parcours éducatif, dans un cadre approprié, nous paraissent être des mesures essentielles.

C’est un changement radical qui doit être opéré. Nous ne nous en sortirons pas avec des mesures cosmétiques et les séances de communication inutiles auxquelles nous a habitués le gouvernement. Il faut de la cohérence, de la constance, et de la fermeté dans la durée.
Oui, il est temps d’en finir avec l’impunité des mineurs violents et de mettre un terme à l’impuissance publique, qui pénalise tant les victimes et constitue l’une des causes de la crise civique et démocratique que nous traversons.

Cette réforme est indispensable pour restaurer l’ordre et la justice, enrayer le cours de la décivilisation et assurer un avenir plus sûr pour tous.

Retrouvez cette tribune sur le site du JDD en cliquant ici.

Retrouvez la chronique de David Lisnard pour L’Opinion.

A revoir en intégralité ici.

La séance s’est tenue au sein de la librairie Autour d’un livre, mercredi 22 mai.

Un auditorium du Palais des Festivals et des Congrès a été dénommé en hommage à Philippe Erlanger, créateur du Festival de Cannes, par David Lisnard, Rachida Dati, ministre de la Culture, Iris Knobloch, présidente du Festival de Cannes et Thierry Frémaux, Délégué Général.

« Nous ne nous retrouverions pas ici aujourd’hui, à célébrer le plus grand événement culturel au monde, sans Philippe Erlanger. Son rôle est majeur. Face aux dérives politiques fascistes de la Mostra de Venise en 1938, il a l’idée d’un festival de la liberté cinématographique. Nous devons être fidèles à cet héritage et nous battre pour la liberté de création, le soutien à la formation, et faire en sorte de ne pas encombrer les esprits avec une fausse moraline. La seule finalité d’une œuvre est de s’inscrire dans une rupture créative » David Lisnard.

Plus tôt dans la journée, David Lisnard s’est entretenu, en Mairie de Cannes, avec Rachida Dati, à propos de sujets cannois et de l’avenir de la culture en France.

Alors que se déroule la 77ème édition du Festival de Cannes, très exigeante en matière de maintien d’un aussi haut niveau de service public que durant tout le reste de l’année, David Lisnard continue de prendre le pouls de sa ville, au plus près des habitants et agents municipaux. Lors d’une tournée de terrain, notamment dédiée au stationnement des deux-roues, le maire de Cannes en a profité pour échanger avec des personnes sans domicile fixe, agents de la propreté urbaine et riverains.

C’est à Cannes qu’a été créé le premier festival international dédié à l’Intelligence Artificielle. Et c’est à Cannes qu’a été lancé une compétition d’œuvres cinématographiques immersives. Cannes, toujours pionnière en matière de nouvelles technologies et d’innovations.

TRIBUNE – David Lisnard a posé à ChatGPT la question qu’une journaliste de Elle a adressé à Emmanuel Macron, sur la relance de la natalité. Il en conclut que l’intelligence artificielle formule des propositions plus sensées que le mélange de démagogie et de technocratie du discours présidentiel.

L’effondrement démographique constaté désormais en France, comme dans d’autres pays, annonce de grands malheurs. Il révèle une forme de désespérance, parallèle à la crise de la spiritualité, dans laquelle s’enfoncent nos sociétés. Les prophètes de la décroissance et autres écologistes collapsologues, qui dépriment les nouvelles générations, n’y sont pas pour rien. Le président de la République a donc raison d’invoquer un nécessaire « réarmement démographique ».

Hélas, comme d’autres sujets soulevés à juste titre, les réponses apportées, par leurs contradictions ou/et leur dimension beaucoup trop partielle, ne font qu’amplifier le problème. Elles sont aussi le révélateur du conformisme étatiste qui nous dirige depuis trop longtemps et dont l’expression politique cumule approche technocratique et flatteries démagogiques ; ce que j’ai coutume de nommer le « techno-populisme ». L’interview donnée par Emmanuel Macron au magazine Elle n’y a pas dérogé. La démagogie – le populisme, pour reprendre le terme utilisé par le pouvoir comme martingale à l’égard de ses opposants – y est bien présente avec des formules destinées à plaire au lectorat de Elle, vu manifestement comme néofeministe (il est vrai que la formulation de certaines questions l’y invitait…). Citons le chef de l’État : « On a laissé des hommes s’exonérer de tous leurs devoirs de parentalité. » Or, qui est ce « on » qui aurait dû dire aux hommes quoi faire ?

Plus loin, s’agissant de la ménopause, le président déclare avoir « tendance à penser que si les hommes y étaient confrontés, ce sujet aurait été traité bien plus rapidement » Quelle étrange considération… Sur la GPA, cantonner l’opposition « de certains partis politiques français » à « de l’homophobie », puis considérer que « dire qu’il n’y a pas d’amour parce que pas de maman, c’est refuser le droit à des couples de même sexe d’avoir une famille », avant d’affirmer n’être « pas favorable » à la GPA en invoquant à raison la marchandisation du corps des femmes, tout en précisant immédiatement « que les parents d’enfants nés par GPA à l’étranger doivent être respectés et accompagnés », parce que « ce sont des familles aimantes » (ce qui est vrai au demeurant), relève à la fois de la godille royale qui fait la joie du « en-même-tempisme » et d’une volonté du président de flatter toutes les opinions.

Sans parler de sa réponse quand, d’abord avec pertinence, il considère ne pas être là pour définir ce qu’il « fallait dire ou non en termes de civilité ou de morale » puis condamne les « chasses à l’homme », avant de réaliser une nouvelle circonvolution pour se placer quand même du côté de certaines chasseuses : « Moi, je suis plutôt dans le combat, dans le maquis. » Comprenne qui pourra.

Voilà donc pour la partie populiste. La technocratique n’est pas en reste. Sur la PMA, le président précise sa volonté d’ouvrir aux centres privés « l’autoconservation ovocytaire » ; appelle à un « débat de la parentalité et notamment du rôle des pères » ; évoque son « grand plan contre l’infertilité » (on ne manque jamais de plans en France) avec un « check-up fertilité » à 20 ans passant par un « bilan complet, spermogramme, réserve ovarienne » ; propose « des campagnes en faveur de l’autoconservation d’ovocytes » et de « lancer un grand programme de recherche sur l’infertilité » (vous remarquerez comme tout est « grand »), sans oublier une « mission sur la ménopause » concernant les « traitements, accompagnement, ostéoporose, suivis cardio et psychologique ».

Car, comme sur le congé paternité, nous sommes à « un début de changement culturel ». La diversion sociétale est évidente pour ne pas parler des échecs sécuritaire, sanitaire, économique, budgétaire, éducatif. Pour le vocable, on hésite entre Le Malade imaginaire et Les Précieuses ridicules. Sur le fond, l’énarque en arrive donc même à technocratiser ce qui fait la grandeur et le mystère de la vie.

Ne pas voir dans une naissance avant tout la beauté et la poésie de la rencontre, leur préférer la technicité génitrice considérée comme un « droit à » ; oublier, pour le « réarmement démographique », la nécessité pour les familles de pouvoir s’épanouir, par le logement, par les revenus, par une instruction de qualité, c’est passer à côté de l’essentiel.

Agnès Buzyn lui répond magistralement dans Le Figaro du 13 mai: « Faire un lien entre déclin démographique et fertilité est une mauvaise façon de poser le problème. » « Il n’y a pas une épidémie d’infertilité mais des causes exogènes. Il convient donc de s’attaquer avant tout aux facteurs de risque, et à leur prévention, plutôt que de vouloir médicaliser la question de la démographie. » Et l’ancienne ministre de la Santé d’Emmanuel Macron, d’enfoncer le clou : « La réponse à la baisse démographique ne peut pas être une médicalisation à outrance de la fécondité des couples. » « La fonction de procréation doit rester une préoccupation individuelle, de l’ordre de l’intime. L’utilisation politique de tout ce qui touche à la procréation peut amener à des dérives. » Tout est dit.

Je ne reviendrai pas ici sur les propositions que j’ai pu déjà formuler pour relancer une vraie politique de la natalité. Mais j’ai posé à ChatGPT la même question que la journaliste de Elle au président de la République. Et la machine, avec beaucoup plus de simplicité et d’exhaustivité, a proposé cinq points qui renvoient à des « incitations financières aux familles », « des réductions d’impôt pour les parents » ,l’amélioration des « infrastructures et des services publics liés à la famille, tels que les crèches, les écoles, les centres de loisirs, les centres de santé maternelle et infantile », la promotion d’une « culture favorable à la famille », des dispositions pour « faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale », la « sensibilisation de la population aux enjeux de la baisse de la natalité », et la « promotion d’une vision positive de la famille ». ChatGPT conclut : « En combinant ces différentes mesures, il est possible de créer un environnement favorable à la natalité et d’encourager les couples à avoir des enfants. » L’IA, plus complète et plus humaine que l’ENA !

Retrouvez cette tribune sur le site du Figaro en cliquant ici.

Mardi 14 mai, un convoi pénitentiaire transportant un détenu était attaqué au péage d’Incarville, dans l’Eure. David Lisnard a tenu à exprimer son soutien aux proches des deux agents froidement assassinés et souligné l’excellent rapport sur le narcotrafic du Sénateur Étienne Blanc, présenté le même jour.

L’année dernière, David Lisnard alertait sur la nécessité de s’attaquer réellement au fléau du trafic de drogue et rappelait le rôle joué par les dealers lors des émeutes de juin 2023.

Retrouvez la chronique de David Lisnard pour L’Opinion.