Taxe Zucman ou les habits neufs du vieux collectivisme
Face à la démagogie fiscale, partagée de l’extrême gauche au RN, rappelons que l’impôt n’a pas à être moral, il doit être utile et efficace, ce qu’il n’est plus depuis longtemps. Une tribune de David Lisnard parue dans Valeurs Actuelles le 24 septembre 2025.
La France détient le record mondial en matière de taux de prélèvements obligatoires. Si la fiscalité créait la prospérité, nous serions le pays le plus riche du monde. Or, la réalité est cruelle: services publics dégradés, hôpital en crise, école qui s’effondre, économie atone, appauvrissement relatif en termes de PIB par habitant. Le problème n’est évidemment pas le manque de recettes fiscales mais il vient d’un État inefficace et dépensier. Et pourtant, nous assistons depuis des semaines à un détournement d’opinion publique à travers un débat daté et dépassé: taxer les « ultrariches » par le mécanisme de la taxe dite Zucman est ainsi devenu le nouvel étendard de l’égalitarisme fiscal, ce poison collectiviste qui préfère punir la réussite plutôt que favoriser la prospérité.
Comme souvent, ce qui peut paraître séduisant est ici trompeur et dangereux. Les 20 milliards de recettes annoncés relèvent en effet de la fiction comptable. Les estimations sérieuses, intégrant les effets d’évitement et l’exil fiscal, convergent vers 3 à 5 milliards au mieux la première année. Encore moins par la suite.
En réalité, le solde sera négatif car en s’attaquant à la propriété privée, on décourage l’investissement privé et la création de richesses. L’expérience de l’impôt sur la fortune (ISF) devrait nous servir: chaque euro prélevé s’accompagnait de pertes supérieures en capital détruit et en entrepreneurs exilés. L’Allemagne, la Suède, le Dane-mark, l’Autriche, les Pays-Bas ont supprimé leur impôt sur la fortune. La Norvège en fait le constat après des mois d’hémorragie fiscale. Partout, le bilan est identique: fuite des capitaux, destruction d’emplois, recettes dérisoires.
Cette taxe frapperait des actifs illiquides: parts d’ETI (entreprises de taille intermédiaire), actions non cotées, start-up en croissance. Elle confond valorisation et revenus, capital immobilisé et trésorerie disponible. Une entreprise qui réinvestit ses bénéfices n’a pas de liquidités pour payer. La mécanique est implacable: pour s’acquitter de l’impôt, il faut vendre des parts, diluer le capital français et ouvrir la porte aux fonds étrangers. Les vraies victimes ne seraient pas les supposés « ultrariches » qui partiront, ce seraient les salariés qui resteront.
Pour augmenter le pouvoir d’achat, il faut augmenter les revenus. Pour augmenter les revenus, il faut augmenter la production. Et la production précède toujours la distribution. Or, il n’y a pas de production sans capital, et pas de capital sans protection du droit de propriété.
Une telle taxe sur la détention d’actifs non monétisables revient à légitimer une forme de dépossession légale. Ce glissement est à la fois économiquement dangereux et politiquement malsain. Il installe l’idée que l’État a un droit de regard permanent sur ce que vous possédez, même en l’absence de revenus.
Face à cette démagogie fiscale, partagée de l’extrême gauche au Rassemblement national, en passant par tout le spectre politique, il faut rappeler que l’impôt n’a pas à être moral mais qu’il doit être utile et efficace, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps. On le sait: trop d’impôt tue l’impôt. À partir d’un certain seuil, il tue le contribuable. Aujourd’hui, l’urgence n’est pas de taxer davantage, la priorité est de dépenser beaucoup moins. La dépense publique atteint un tel niveau qu’elle étouffe l’investissement privé, donc la croissance, donc les recettes futures. Cette réalité économique est vérifiable partout dans le monde.
Taxer le succès aujourd’hui, c’est sacrifier l’avenir. Ne commettons pas cette faute historique. Refusons la confiscation qui appauvrit. Choisissons la prospérité par l’investissement, la propriété et la liberté d’entreprendre.
Pas de pourboire pour l’Etat
Avez-vous envie de laisser un pourboire à l’Etat plutôt qu’au pompiste ou au serveur ? Moi, non. C’est pourtant ce qui est en gestation à Bercy. Retrouvez la chronique de David Lisnard pour l’Opinion.
Incapable de se réformer pour faire des économies, l’Etat continue de faire littéralement les poches des Français. Toujours aussi créatif quand il s’agit de remplir les caisses qu’il vide aussitôt, il pioche toujours plus profond, là où c’est facile.
Cynisme. A partir de janvier 2026, il s’apprête à franchir un nouveau seuil de cynisme en taxant les pourboires. Oui, les pourboires. Ces quelques euros glissés pour saluer un bon service. Cette gratification modeste et humaine, née de la reconnaissance, non de la contrainte. Ce complément de revenu bienvenu pour ceux qui travaillent dur, souvent pour des salaires modestes, dans des métiers exigeants et mal considérés.
Il faut n’avoir jamais passé une soirée de service en restauration pour envisager une telle mesure. Il faut n’avoir jamais tenu un plateau, assuré des livraisons ou des heures de route, affronté les heures debout, le stress, les clients difficiles, le rythme éreintant d’un double service pour imaginer ponctionner ce qui relève d’un simple geste de gratitude.
Mais dans les bureaux des technocrates, où l’on s’échange plus facilement des tableaux Excel que des poignées de main, le réel n’existe plus. Pour ces gens-là, tout est flux, tout est traçable, tout est taxable. A leurs yeux, un pourboire n’est pas un merci, c’est une niche fiscale.
Le gouvernement prévoit ainsi de ne pas reconduire, à partir de 2026, l’exonération de charges et d’impôts sur les pourboires instaurée en 2022. Une mesure pourtant saluée par l’ensemble du secteur, et utile pour redonner de l’attractivité à des métiers qui peinent à recruter. Les chiffres sont clairs : 83 % des salariés considèrent le pourboire comme un avantage incontournable. Ils sont 41 % à envisager de quitter leur emploi si ce revenu est taxé. Faut-il vraiment aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans la restauration pour quelques miettes fiscales ?
Car cette idée est non seulement injuste, mais économiquement absurde. Son rendement budgétaire sera marginal, voire négatif. Ce ne sont pas grâce aux pièces laissées par les clients qu’on comblera un déficit public annuel de 170 milliards d’euros. Ce n’est pas en prélevant quelques euros sur un sourire qu’on réformera l’Etat. Le coût administratif de cette collecte dépassera probablement son rendement.
Spirale infernale. Voilà la spirale infernale de l’inefficacité coûteuse qui pénalise le mérite. Plus l’État est obèse, plus il a faim. Plus il prend de l’argent, plus il est clochardisé. Plus il échoue, plus il ponctionne. Plus il dysfonctionne, plus il surveille ceux qui tiennent encore par le travail.
Il faut une sacrée déconnexion sociale pour penser que quelques euros de pourboire sont un luxe. Mais surtout, il faut manquer singulièrement de courage politique pour aller chercher là ce que l’on n’ose pas récupérer ailleurs.
Ce système est devenu fou. Il confond la fraude et la reconnaissance, le privilège et la récompense, le travail et la rente, la spoliation et l’impôt. Il surveille le serveur plutôt que le fraudeur. Il prétend taxer la générosité quand il faudrait contrôler la corruption, coûteuse et toxique, conséquence de la confusion que génère l’Etat dans l’économie via sa caste nourrie au capitalisme de connivence, celui des circuits opaques de la dépense publique, des copinages bien placés, des passe-droits protégés. Pendant qu’on traque les euros du serveur, on ferme les yeux sur les millions qui s’évaporent dans les méandres de l’administration.
Inefficacité. Ce projet dit tout d’un système usé, rongé par l’inefficacité, incapable de se réformer mais toujours capable de punir ceux qui travaillent dans l’économie réelle, de l’effort et du risque. Cette mesure consacre l’échec d’une vision purement redistributive de la société : au lieu de créer de la richesse, on organise méthodiquement sa confiscation.
On ne demande pas au gouvernement de féliciter les serveurs, chauffeurs, pompistes, coiffeurs ou autres livreurs. On lui demande simplement de ne pas les pénaliser. De ne pas humilier des professionnels par une mesure mesquine et contre-productive.
Liberté. Le pourboire, c’est le dernier espace de liberté dans la relation de service. Un client satisfait gratifie directement celui qui l’a bien servi. Sans intermédiaire. Sans bureaucratie. Sans Etat. C’est précisément ce qui dérange. Cette zone libre de générosité insupportable au Léviathan fiscal. Cette transaction humaine qui échappe à la machine administrative.
Refusons cet Etat soupçonneux et tatillon. Un Etat qui ne croit plus en l’initiative, qui traque ce qui échappe à ses radars, qui taxe ce qu’il ne comprend pas. Un Etat qui étouffe les élans simples – l’effort, le mérite, la générosité – sous prétexte d’équité.
Faudra-t-il demain déclarer les quelques pièces données à une personne nécessiteuse ? Jusqu’où ira cette folie bureaucratique ?
A force de tout vouloir encadrer, cet Etat détruit ce qu’aucune loi ne peut décréter : les ressorts moraux qui tiennent une nation debout – la décence, la reconnaissance, la solidarité librement consentie. Ce ne sont pas des variables fiscales. Ce sont les conditions élémentaires du lien social qu’il nous appartient de reconstruire par le sens de la justice et de la mesure.
Réhabilitons l’effort, allégeons les charges, retrouvons du bon sens fiscal : tout commence par le respect de ceux qui, chaque jour, accomplissent leur part, honnêtement, avec dignité.
Tout comme on ne rétablira pas les comptes publics en faisant les poches des Français, on ne redressera pas le pays en surveillant les pourboires pendant qu’on ferme les yeux sur la fraude et la corruption. On le redressera en ayant le courage de réformer l’Etat, de libérer le travail, de valoriser le mérite. En rendant à chacun ce qui lui appartient : au serveur son pourboire, au citoyen sa liberté, à l’Etat ses vraies missions. Ainsi va la France…
« Mon devoir impératif, c’est de faire gagner la France »
David Lisnard a consacré deux journées intenses en Corse, entre visites, rencontres et moments de vérité partagés avec les habitants.
Bastia : rencontres et savoir-faire local
Lundi, aux côtés du député François-Xavier Ceccoli et de Pierre Alessandrini, relais Nouvelle Énergie en Corse, David Lisnard a déambulé dans les rues de Bastia, ville magnifique, riche de son histoire, de sa culture et surtout de ses habitants.
Il a ensuite visité la brasserie Pietra, fleuron du Groupe Boissons de Corse (LN Mattei, distillerie Mavela, usine Coca-Cola), en compagnie de David Dary et Hugo Sialelli. L’occasion de saluer une réussite entrepreneuriale qui fait rayonner le savoir-faire corse.
Borgo : une réunion publique pleine d’énergies corses !
Le soir, à Borgo, une salle comble s’est rassemblée pour écouter David Lisnard. Vérité, courage et ambition ont marqué son discours, dans lequel il a affirmé :
« Mon devoir impératif, c’est de faire gagner la France. »
Face à un public attentif, il a développé une vision claire :
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« Une France qui ne s’excuse plus d’être la France, qui assume ce qu’elle est et retrouve une fierté collective. »
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« Plutôt que de mettre des rustines au Titanic, il faut passer d’un État-providence d’inefficacité à un État de performance. »
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« Libérer les entrepreneurs de la folie bureaucratique, l’université du wokisme, l’éducation des prêts-à-penser… en allégeant la codification, on relance la création. »
Bonifacio et Olmeto : congrès et émotion familiale
Le lendemain, David Lisnard s’est rendu à Bonifacio pour participer au congrès de l’ANEL (Association nationale des élus du littoral), avant de rejoindre Olmeto, village de ses origines maternelles.
Un moment riche en émotion où il a échangé avec des élus locaux, le maire, mais aussi avec des membres de sa propre famille. Ce retour aux racines illustre la force du lien charnel qu’il évoquait déjà la veille :
« C’est ce lien avec notre terre, avec la France, qui nous oblige. »
Une Nouvelle Énergie pour la France
Tout au long de ce déplacement, David Lisnard a rappelé la nécessité d’une alternative puissante :
« L’État doit sanctionner plus les voyous et laisser en paix les gens bien ; les enfants doivent recevoir une éducation respectueuse de l’histoire et du mode de vie français. »
Avec Nouvelle Énergie, il appelle à tourner la page des illusions et à porter une espérance collective :
« L’enjeu, c’est de faire gagner la France : que nos enfants puissent se projeter dans leur pays. Pour toutes ces raisons, portons une Nouvelle Énergie pour la France. »
Retrouvez son interview accordée au France Bleu RCFM.
David Lisnard en Corse : « Je ne cherche pas à plaire, je cherche à convaincre »
En déplacement en Corse, David Lisnard, président de Nouvelle Énergie, s’est exprimé dans l’émission PuliticaMente sur RCFM.
Autonomie : une illusion institutionnelle ?
Favorable à la décentralisation, David Lisnard met en garde contre « une illusion institutionnelle » :
« En Corse, on parle surtout de transports, de logement, du coût de la vie… Pas seulement d’autonomie. Quand vous perdez tous les matchs de foot, il y a ceux qui essaient d’améliorer l’équipe, et ceux qui veulent changer les règles. »
Reconnaissance d’un État de Palestine : « une faute lourde »
Il critique également la décision d’Emmanuel Macron à l’ONU, qualifiée de « faute lourde ».
Taxe Zucman : « une illusion dangereuse »
Concernant la proposition de taxe sur les grandes fortunes, il tranche :
« Cette taxe, c’est une illusion dangereuse. Elle ne résoudra rien. Si on empêche les entrepreneurs de développer leurs entreprises ici, ils iront ailleurs. »
« Convaincre, pas plaire »
« Moi je ne cherche pas à plaire, je cherche à convaincre. »
Avec Nouvelle Énergie, David Lisnard défend une ligne claire : réduire la dépense publique, libérer l’innovation et refuser les illusions fiscales qui aggravent les problèmes.
Retrouvez le replay de son interview sur le site de France Bleu RCFM en cliquant ici.
La taxe Zucman est une illusion dangereuse
FISCALITÉ. Le président de Nouvelle Énergie dénonce un débat démagogique, qui risque de freiner l’investissement et d’affaiblir la France. Retrouvez son interview parue sur le JDD, dimanche 21 septembre.
David Lisnard invité du 8.30 Franceinfo
Invité ce mercredi 24 septembre sur franceinfo, David Lisnard a jugé « impensable » toute participation à un gouvernement qui instaurerait une nouvelle taxe sur les plus riches. Il refuse, « pour sa part », que son parti soit « co-responsable d’une politique qui enfoncerait encore davantage le pays dans l’échec social et économique » en ajoutant « une couche de fiscalité » supplémentaire.
David Lisnard célèbre le 34e anniversaire de la République d’Arménie à Cannes
Depuis la Maison des Associations, David Lisnard a célébré le 34e anniversaire de la République d’Arménie, aux côtés de l’Union des Arméniens de Cannes et de ses Environs (UACE).
Cannes entretient un lien d’amitié historique et indéfectible avec le peuple arménien, marqué par une présence forte et vivante dans la ville. Cette amitié s’incarne jusque dans le nom de la promenade Charles Aznavour, inaugurée en 2022, en présence du fils du chanteur, qui rend hommage au grand artiste franco-arménien.
Cette année, la cérémonie a mis à l’honneur le Mont Ararat, montagne sacrée des Arméniens, symbole de leur histoire et de leur identité.
À cette occasion, David Lisnard a rappelé que le lien indéfectible entre nos deux peuples doit nous conduire à réagir quand des crimes de guerre sont commis, comme ce fut le cas dans le Haut-Karabagh avec l’agression de l’Arménie par l’Azerbaïdjan.
Il a également réaffirmé son soutien constant à la communauté arménienne, comme il le fait chaque année au printemps lors des cérémonies d’hommage aux victimes du génocide arménien de 1915, qu’il préside aux côtés des nombreux Cannois d’origine arménienne.
David Lisnard salue l’engagement des agents de la collecte des déchets de Cannes Lérins
David Lisnard est allé auprès des agents de la collecte des déchets de l’agglomération Cannes Lérins, réunis pour leur traditionnelle paella annuelle, préparée avec soin par Jean, l’un des ripeurs du service, au boulodrome Troncy.
Ce moment de convivialité a permis de rappeler combien ces femmes et ces hommes sont quotidiennement en première ligne pour assurer un service indispensable à la qualité de vie des habitants. Leur mission est essentielle : garantir la propreté, l’hygiène et la bonne tenue de tout le bassin de vie, dans chacune des communes de l’agglomération.
David Lisnard a tenu à leur adresser un message clair de gratitude et de reconnaissance :
•pour leur engagement sans faille,
•pour la qualité du service rendu,
•et pour leur mobilisation constante, quelles que soient les conditions.
À travers ce geste, il a réaffirmé l’importance de ces métiers de terrain, parfois invisibles mais absolument indispensables à la vie quotidienne de chacun.
Dans un contexte où l’exigence de qualité de service public est au cœur des attentes, l’agglomération Cannes Lérins peut compter sur des équipes investies, dont le travail mérite d’être salué et soutenu.
Cannes : la police municipale en première ligne pour protéger les habitants
Deux interventions récentes à Cannes rappellent le rôle central de la police municipale dans la sécurité quotidienne des habitants et des visiteurs.
Samedi après-midi, un individu armé d’une pince coupante a tenté de voler un vêtement dans une boutique de la rue d’Antibes. Repéré par un vigile, il a pris la fuite avant d’être interpellé par une patrouille de la police municipale près de la place Gambetta.
Quelques jours plus tôt, deux individus ont dérobé une montre dans le sac d’un baigneur. Là encore, l’alerte a été rapidement donnée et la police municipale a intercepté les suspects. La montre a été retrouvée et restituée à son propriétaire.
Ces deux exemples illustrent le rôle précieux et indispensable joué par la police municipale de Cannes.
- Présents 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, les agents sont dans 9 cas sur 10 les primo-intervenants.
- Leur vigilance, leur réactivité et leur professionnalisme permettent de sécuriser la ville et de protéger les habitants comme les visiteurs.
- Leur engagement quotidien, sans relâche, est une condition indispensable pour maintenir l’ordre public et garantir la tranquillité de chacun.
À Cannes, la police municipale est un pilier de la sécurité locale, un maillon essentiel de la chaîne de protection.
Retrouvez les articles de Nice-Matin sur ces faits divers.
Taxe Zucman : les Français méritent mieux que des illusions fiscales
Alors que les soutiens de Gabriel Zucman ne craignent plus de populariser des inepties économiques aux heures de grande écoute, il paraît d’autant plus urgent de lever le vrai tabou français : celui de la croissance et de la productivité, seuls véritables moteurs de l’amélioration des conditions de vie et conditions de l’équilibre des finances de l’Etat. Une tribune parue dans l’Opinion d’Erwan Le Noan co-signée par David Lisnard, Muriel Jourda, Alexis Karklins-Marchay, Cécile Maisonneuve, Constance Nebbula, Hervé Novelli et beaucoup d’autres membres de Nouvelle Énergie.
La dégradation de la note de la France par Fitch confirme ce que chacun sait : l’économie française décroche en dépit d’une dette publique qui ne cesse d’augmenter. L’Etat a beau dépenser toujours davantage, la croissance reste faible et le pouvoir d’achat progresse moins qu’ailleurs: si la France avait eu la même croissance que les Etats Unis lors des quinze dernières années, les Français seraient plus riches de 30 %.
Cette situation s’explique non par l’insuffisance de taxes, mais par une stagnation de la productivité – l’écart avec les Etats-Unis, là aussi, n’a cessé de se creuser (10 points depuis 2019). C’est donc l’absence d’innovation, le manque d’investissement dans le capital matériel, immatériel et humain qui devraient être au cœur du débat public.
Pourtant, une certaine classe politique préfère s’illusionner dans la célébration de la « taxe Zucman ». A l’écouter, cette taxe qui porterait sur 1 800 « ultra-riches » devrait renflouer les caisses de l’Etat et ramener de la « morale fiscale ». Une solution miracle…
Méconnaissance. Sauf qu’elle repose sur une méconnaissance profonde des mécanismes économiques les plus élémentaires. En proposant d’imposer un patrimoine financier, cette proposition de taxe oublie qu’elle ne porte jamais sur un revenu disponible : ce n’est pas parce que vous êtes actionnaire d’une entreprise dont la valeur estimée, qui peut fortement varier, est élevée (parce que le marché parie sur son potentiel) que vous disposez de liquidités équivalentes. Parfois, l’entreprise n’est pas même rentable. Certains entrepreneurs n’auront donc d’autre choix que de revendre une part de leur entreprise, notamment à des fonds étrangers, pour acquitter un impôt Zucman sur des actions qu’ils n’auront plus. Fascinant non?
Et quand Thomas Piketty suggère qu’ils n’ont qu’à vendre ce capital aux salariés ou à l’Etat, il oublie que les premiers n’ont pas les moyens, ni peut-être l’envie, de le faire, et que le second ne s’est jamais distingué par ses capacités de gestionnaire. Sans quoi, la dette ne serait pas de 114 % du PIB.
L’argument selon lequel cette solution permettrait d’enfin taxer les holdings est au demeurant totalement fallacieux : les revenus qu’elles perçoivent sont déjà soumis à l’impôt sur les sociétés (à 25 %), puis à nouveau taxés à 30 % lorsqu’ils sont distribués.
Autrement dit, cette taxe est une illusion fiscale. Son introduction ne résoudra nullement les problèmes de productivité et de croissance mais favorisera, encore une fois, le démantèlement de l’appareil productif français, en accélérant la fuite des talents et du capital et en contraignant à la vente les pépites nationales.
Champions. C’est aux Etats-Unis, et non en France, que Stéphane Bancel a par exemple fait émerger Moderna et contribué à une révolution scientifique mondiale. C’est vers les marchés financiers les plus dynamiques que les jeunes entreprises se tournent pour accélérer leur croissance. C’est là-bas que se déploient aujourd’hui les champions qui façonnent l’économie de demain et notre avenir.
Alors que les soutiens de Gabriel Zucman ne craignent plus de populariser des inepties économiques aux heures de grande écoute, il paraît d’autant plus urgent de lever le véritable tabou français : celui de la croissance et de la productivité, seuls véritables moteurs de l’amélioration des conditions de vie et conditions de l’équilibre des finances de l’Etat.
Ce sont elles, et non la dépense publique, qui ont permis à la France, il y a quelques décennies encore, d’être un phare social et technologique pour le monde. Et ce sont elles qui permettront à l’avenir d’inverser le décrochage social, en offrant à chacun l’opportunité de vivre mieux que ses parents.
Mais pour retrouver cette trajectoire, il n’y a pas de solution magique. Il faut miser sur l’innovation, la compétitivité, libérer les forces productives et redonner confiance à ceux qui entreprennent. Si la France parvenait à faire émerger ne serait-ce que deux « Mistral » du calibre de Nvidia, leurs contributions rapporteraient davantage aux finances publiques que dix taxes Zucman. La solution n’est donc pas dans l’augmentation des impôts, ni dans une prétendue morale fiscale, mais dans la libération des énergies économiques, qui passe par une réduction du fardeau fiscal qui pèse sur les entrepreneurs et les investisseurs.
Le débat public ne peut donc se réduire à une chasse aux sorcières contre celles et ceux qui ont réussi. Ce n’est pas en taxant les milliardaires qu’on crée de la croissance ni qu’on améliore l’efficacité des services publics. Sans quoi le communisme aurait été un franc succès. L’important est de redonner l’envie d’entreprendre, de libérer l’innovation et de promouvoir la création de richesses : une tâche plus complexe, bien loin des solutions faciles et du « prêt à taxer », mais nécessaire pour que notre chère France rayonne à nouveau.
Pour notre classe politique comme pour nous, électeurs, il est temps d’abandonner les illusions pour se mettre au travail.
Retrouvez cette tribune sur le site de l’Opinion en cliquant ici.
Signataires :
- Erwan Le Noan, essayiste, consultant
- Olivier Babeau, économiste et président de l’institut Sapiens
- Louise Baroin, directrice marketing et réseaux sociaux de GenerationLibre
- Marc de Basquiat, économiste, président du think tank AIRE
- Baptiste Bayart, entrepreneur
- Frédéric Bedin, entrepreneur
- Sacha Benhamou, directeur de la communication et des relations institutionnelles de GenerationLibre
- Pierre Bentata, économiste et essayiste
- Godefroy de Bentzmann, entrepreneur
- Benjamin Bitton, chef d’entreprise dans le conseil financier spécialisé dans l’innovation et l’entrepreneuriat
- Jean-Baptiste Blanc, sénateur du Vaucluse, vice-président de la Commission des finances
- Anne Boudu, avocate
- Timothée Bouteloup, GenerationLibre
- Nicolas Bouzou, essayiste et entrepreneur
- Kevin Brookes, enseignant-chercheur en science politique, Directeur de GenerationLibre
- Virginie Calmels, présidente fondatrice de Futurae et Présidente de Croissance Plus
- Laurent Cappelletti, professeur au CNAM, chaire de contrôle de gestion
- Eric Chaney, expert associé à l’institut Montaigne
- Sébastien Chapotard, dirigeant de PME industrielle
- Karine Charbonnier, entrepreneur
- François-Marie Charmet, entrepreneur
- Philippine Charon, entrepreneuse
- Antoine Copra, directeur de la rédaction des Electrons Libres
- Jean-Philippe Delsol, essayiste et président de l’IREF
- Alexandra Dublanche, vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France
- Simon Dufeigneux, conseiller METI
- Grégory Edberg, banquier d’affaires et enseignant à Sciences Po
- Pierre Entremont, co-founder & managing partner, Frst Capital
- Edouard Fillias, président de JIN et vice président GenerationLibre
- Samuel Fitoussi, essayiste et investisseur
- Pierre Garello, économiste, professeur des Universités
- Gabriel A. Giménez Roche, enseignant-chercheur en économie et finance
- Bruno Grandjean, chef d’entreprise
- Olivia Grégoire, députée de Paris, ancienne ministre
- Philippe Goetzmann, chef d’entreprise
- Thierry Herrmann, entrepreneur en immobilier et investisseur dans le sport
- Muriel Jourda, sénateur du Morbihan, présidente de la commission des Lois
- Philippe Juvin, député des Hauts-de-Seine, membre de la commission des Finances
- Nathalie Janson, enseignant-chercheur en économie et finance
- Alexis Karklins-Marchay, entrepreneur et essayiste
- Guillaume Labbez, président de CommStrat, enseignant à Sciences Po
- Philippe de Ladoucette, docteur en droit
- Delphine Lancel, entrepreneure
- Guillaume Larrivé, vice-président des Républicains
- Nicolas Lecaussin, économiste, IREF
- Gregory Lenne, Conseiller stratégique de GenerationLibre
- David Lisnard, président de Nouvelle Energie, maire de Cannes
- Alain Madelin, ancien ministre de l’Economie et des Finances
- Cécile Maisonneuve, experte associée à l’Institut Montaigne
- Hélène Marchand, chef d’entreprise dans l’industrie
- Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari
- Bertrand Martinot, expert associé à l’institut Montaigne
- Marc Menasé, founding partner de Founders Future
- Jean-Bernard Meurisse, entrepreneur dans l’accompagnement des PME
- Frédéric Motte, industriel, conseiller régional
- Constance Nebbula, vice-présidente de la région Pays-de-la-Loire
- Hervé Novelli, entrepreneur, ancien ministre
- François-Xavier Oliveau, dirigeant d’entreprise, essayiste
- Sylvain Orebi, entrepreneur
- Denis Payre, entrepreneur, Fondateur de Croissance Plus et Nous Citoyens
- Bruno Raillard, co-founder & managing Partner, Frst Capital
- Olivier Redoulès, économiste
- Adina Revol, essayiste et enseignante
- Julien Revol, entrepreneur
- Christophe Seltzer, consultant indépendant, ancien directeur de Students for Liberty et de GenerationLibre
- Rubin Sfadj, avocat
- Philippe Silberzahn, enseignant-chercheur, spécialisé en innovation et entrepreneuriat
- Rafik Smati, entrepreneur
- Alexandre Stachtchenko, entrepreneur, auteur et candidat aux législatives Paris 2e circonscription
- Jean-Louis Thiériot, député de Seine-et-Marne, ancien ministre
- Erwann Tison, économiste, enseignant à l’université de Strasbourg
- Arnaud Vaissié, président de International SOS
- Sébastien Verdeaux, conseil stratégique aux familles
- Aurélien Véron, conseiller de Paris
- Pierre-Emmanuel Weil, dirigeant d’un multi family office
- Nikolai Wenzel, enseignant- chercheur en économie