Alors que la France souffre d’une bureaucratie délirante, d’un interventionnisme étatique sans concessions, d’un manque de liberté, il est indispensable de renouer avec le libéralisme. Une tribune de David Lisnard parue dans le magazine Valeurs Actuelles.

À l’occasion de la Journée internationale de la francophonie, jeudi 20 mars, le gouvernement doit prendre un acte fort pour afficher son soutien à l’écrivain emprisonné en Algérie depuis le mois de novembre, estiment les membres de son comité de soutien, dont le président de l’Association des maires de France. Une tribune de David Lisnard, Arnaud Benedetti et Yves D’Amécourt parue dans le Figaro.

Pour la Journée internationale des droits de femmes, à Paris comme à Cannes, dans les permanences de Nouvelle Énergie, des témoignages forts et poignants de femmes se battant pour les libertés les plus fondamentales. Celles des femmes en France et dans le monde, que ce soit en Iran, en Afghanistan, ou lors des attaques terroristes islamistes du 7 octobre 2023.

« « Ainsi va la France », qui parait aux Editions de L’Observatoire, est le fruit d’un long travail d’écriture réunissant observations de terrain et réflexion de solutions.

Nous sommes des millions de Français dans la vraie vie à voir les mêmes choses : le déclassement de ce pays que nous aimons tant, son déclin éducatif illustré par sa chute dans tous les classements PISA, sa bureaucratie omniprésente qui étouffe la créativité, son insécurité croissante qui prend des vies chaque jour dans nos villes et villages, avec des auteurs et des victimes de plus en plus jeunes, sa situation financière calamiteuse dont hériteront nos enfants et petits-enfants.

Ces constats, nous les faisons depuis des années, voire des décennies. Comme nous voyons toujours les mêmes mesures ineptes, souvent absurdes, apportées, ne faisant qu’accentuer les symptômes d’une nation qui a tous les atouts pour s’en sortir, mais embourbée dans l’impuissance. 

Dès lors, deux questions doivent être posées : quelle France laissera-t-on à nos enfants et quels enfants laissera-t-on à notre France ?

La France est belle ; de ses paysages, son Histoire, sa culture, sa créativité, ses entrepreneurs, ses agriculteurs, ses salariés, ses chercheurs, ses fonctionnaires, sa jeunesse, ses bénévoles. Je parcours le pays et ce que je vois à chaque déplacement, c’est une France qui veut s’en sortir. Il n’y a pas de fatalité aux maux dont souffre notre pays aujourd’hui.  

Ainsi va la France est un manifeste pour la liberté, donc la responsabilité, piliers d’efficacité, de justice et de dignité. Ainsi va la France propose des solutions concrètes pour retrouver la performance publique, l’ordre dans nos rues, la prospérité de ce pays que nous portons dans nos tripes.

Ainsi va la France. Ainsi ira mieux la France ! Vive la France. » David Lisnard 

Après le succès de ses vœux à Cannes le 25 janvier, David Lisnard, le président de Nouvelle Energie, a fait salle comble à Paris le 28 janvier avec pour mot d’ordre de faire gagner la liberté, la France et Nouvelle Energie. Retrouvez l’article Jean-Philippe Feldman paru sur le site de l’IREF.

Il y avait du beau monde à Paris le 28 janvier pour entendre les vœux de David Lisnard : une ministre, Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement (même si François Bayrou en a pris pour son grade…), des anciens ministres, dont deux très impliqués dans Nouvelle Energie (Hervé Morin et Hervé Novelli), plus de 200 élus locaux, entre autres.

Après une présentation par la secrétaire générale du parti, la députée Alexandra Martin, et une allocution du directeur général, Romain Marsily, le clou de la soirée était évidemment le discours de David Lisnard. Un long discours de plus d’une heure et demie, mais qui a paru beaucoup plus court du fait du talent oratoire de celui qui est également le président de l’association des maires de France. Nous le synthétiserons sans en respecter l’ordre mais en reliant les passages qui doivent être reliés afin d’être aussi limpide que possible.

David Lisnard s’est une nouvelle fois revendiqué du libéralisme, et il en a décliné les thèmes et les principes : tandis que nous nous trouvons « au bout du système de l’État-providence » et « d’une caste dont les Français ne veulent plus », il souhaite un « État recentré sur ses missions », car « il faut en finir avec le régime technocratique et le social-étatisme ». Dès lors, « Que l’État retrouve sa vocation, non pas d’empêcheur de tourner en rond, mais de contrôleur au nom de l’ordre public ». « Seule la responsabilité individuelle est le gage de la justice et elle est liée à la propriété ». Pour que la France ait un destin, trois conditions doivent être remplies : « unité de la nation (ce qui ne signifie pas, on le verra, absence de décentralisation, bien au contraire), dignité individuelle, liberté individuelle ». Or, il se trouve que tous les hommes politiques actuels ont une « logique social-étatiste, de dépenses publiques, d’interventionnisme », que David Lisnard veut justement briser.

Le mot d’ordre de la soirée a été le verbe « gagner », car David Lisnard n’a nullement souhaité prononcer un discours défaitiste ou décliniste et ce, malgré le « déclassement accéléré » du pays. Au contraire, et sans verser dans le lyrisme, il a adopté un ton raisonnablement optimiste, pointes d’humour à l’appui. « La France a tout pour être un pays gagnant », a-t-il martelé, avant de conclure par un triptyque : « faire gagner la liberté, la France, Nouvelle Energie ». L’objectif, a-t-il joliment souligné, est de faire de notre nation le « symbole mondial de la qualité de vie ».

A cet égard, il a fixé trois objectifs : « Libérer la société, diriger l’État, garantir l’unité de la nation ». Immédiatement après, il a prononcé une phrase importante qui est peut-être passée inaperçue : « Tout le travail est dans le comment », ce qui lui a permis à la fois de donner la marche à suivre à son parti dans la perspective des prochaines échéances électorales et de se distinguer de ses rivaux, partagés entre l’immobilisme (la « godille sur place du Premier ministre », dont « l’éphémère stabilité ne doit pas être le nouveau ‘n’importe quoi qu’il en coûte’ »…) et l’incantatoire (« l’épiphanie libérale » d’Eric Ciotti…). Mais, comme de coutume, le maire de Cannes n’a pas voulu verser dans la « politique politicienne » et il a égrainé une série de réformes qu’il entendait porter. Nous n’en citerons que les plus emblématiques, celles qui font souffler un vent de fraîcheur dans la vie politique française : la retraite par capitalisation, la subsidiarité avec la « création d’une compétition entre les collectivités locales », la « libération de l’école » (annonce suivie d’un tonnerre d’applaudissements), une « économie écologique de marché » ou encore la suppression du principe de précaution de la Constitution.

Enfin, David Lisnard a confirmé qu’il souhaitait l’organisation de primaires « à droite et au centre » pour la prochaine élection présidentielle et qu’il serait évidemment candidat. Un candidat qui garderait « l’intégrité des idées et du projet », façonné par un parti ayant pour objectif de devenir sous 18 mois l’un des quatre premiers de France.

Retrouvez l’article sur le site de l’IREF en cliquant ici.

Professeur d’économie à l’université d’Aix-Marseille, libéral convaincu et personnalité engagée au développement de Nouvelle Énergie, Jacques Garello est décédé ce jeudi 16 janvier. 

« Jacques Garello nous a quittés. C’est avec surprise – nous échangions encore la semaine dernière en peaufinant notre dernière publication commune – et surtout une profonde tristesse que j’apprends son décès. Jacques Garello restera comme un immense économiste, maître de pensée du libéralisme, homme d’une grande humanité.

Professeur émérite à l’Université d’Aix-Marseille III, fondateur des ‘Nouveaux économistes’ en 1977 et de l’Université d’Été de la Nouvelle Économie à Aix-en-Provence en 1978, il a marqué plusieurs générations par ses idées et son engagement.

Président de l’ALEPS pendant plus de 30 ans, Jacques Garello a porté une contribution essentielle à la transmission et la perpétuation de la tradition libérale française, tout en introduisant dans notre pays la pensée audacieuse de l’école autrichienne.

Jacques était bien plus qu’un intellectuel de renommée internationale : il portait en lui une foi inébranlable en la liberté et la responsabilité, qu’il savait transmettre avec une rare clarté. 

Dimanche dernier encore, j’avais l’immense honneur de publier une tribune cosignée avec lui sur les finances publiques et la nécessité de réduire le périmètre de l’Etat pour redresser la France, un combat qu’il a mené avec passion tout au long de sa vie.

Mes pensées vont à son fils Pierre, à sa famille, et à tous ceux qui ont eu la chance de croiser sa route. Son œuvre et ses idées continueront de nous inspirer. En son nom, le combat pour la liberté et le progrès social se poursuit. » David Lisnard

DIEU DANS LES YEUX. Son catholicisme, l’esprit Charlie, le débat sur la fin de vie… Pour la première fois, David Lisnard se confie sur ses interrogations spirituelles pour Le Point.

Président de l’Association des maires de France, le maire de Cannes David Lisnard est de plus en plus présent sur la scène nationale, et son nom revient désormais à chaque changement gouvernemental. Avec 2027 en ligne de mire, il ancre dans le pays son mouvement Nouvelle Énergie, multiplie les rencontres avec les Français et arme son projet pour renouveler le logiciel de la droite.

e fougueux quinquagénaire, libéral et pragmatique, aligne les propositions de façon ciblée, sur l’inflation normative, le poids de la bureaucratie, l’insécurité, l’incivisme, la culture, le latin à l’école… Mais il ne s’était jamais confié sur un sujet intime : sa relation au spirituel. Il le fait dans cet entretien pour la première fois, de façon très personnelle, et sans éluder les questions qui fâchent, notamment le débat sur la fin de vie, qui doit revenir bientôt devant l’Assemblée nationale.

Le Point : Vous menez une action politique qui met en avant le pragmatisme et l’efficacité. Portez-vous un intérêt au spirituel ?

David Lisnard : Oui. Les deux, bien évidemment, ne sont pas incompatibles. Plutôt que de pragmatisme, je préfère parler, pour l’action municipale et mon projet politique, de réalisme. Et la spiritualité permet de mieux appréhender la réalité en la rattachant à un sens. Par exemple, rénover un beau bâtiment historique est à la fois très concret et lié à une transmission, à une âme collective. Mener une politique sociale fine et individualisée renvoie à des valeurs, un esprit commun. L’être humain n’est pas que matériel, qu’un allocataire ou un consommateur. La nation, selon l’acception habituelle que l’on retient de Renan, est un souffle collectif, un destin et un avenir communs, mais aussi un héritage. Le civisme, essentiel pour qu’une société tienne, a besoin de cohérence civilisationnelle entre les individus qui composent le groupe. Inversement, une spiritualité qui ne serait pas ancrée dans une réalité agissante deviendrait inhumaine. Car la politique est par essence le domaine des choses concrètes.

La spiritualité est une dimension importante pour vous ?

Oui, elle est importante. Mais de l’ordre de l’intime. J’essaye de rester pudique dans mon expression de ces questions. Mon rapport à la religion a connu des hauts et des bas. J’en parle ici pour la première fois parce que je pense que quelqu’un qui est mandaté par des citoyens n’a pas à esquiver et cacher qui il est. Mais avec beaucoup de précautions. Il ne s’agit pas d’exhiber une intimité, mais plutôt de révéler une part d’intériorité, ce qui aide à la connaissance de la personne que je suis pour ceux qui m’ont mandaté. La relation de confiance avec les habitants vient de la constance de l’action, et celle-ci dépend de l’intériorité que vous cultivez. Dans la vie politique, il faut sans cesse s’adapter aux circonstances tout en restant soi-même. Et la spiritualité aide à y parvenir.

D’où vous vient cette inclination pour le spirituel ? De votre éducation ?

J’ai reçu une éducation religieuse catholique. Ma mère va régulièrement à la messe, sans être « cul béni ». Elle a beaucoup de pudeur par rapport à ça. Mon grand-père paternel était très pratiquant et il m’arrivait, à Cannes, de l’accompagner à l’église du Suquet ou à la chapelle de la Miséricorde. Petit, je fréquentais l’église Saint-Pierre à Limoges. Disons que j’ai reçu le catholicisme en héritage, un héritage évident, a minima culturel. Et je n’oublie pas que le christianisme fait partie de notre patrimoine commun depuis Clovis.

Vous avez été scolarisé dans un établissement public ou privé ?

J’ai été élève exclusivement à l’école publique et laïque. Jamais dans un établissement privé. Mais j’allais à l’aumônerie jusqu’en classe de troisième. Si je suivais les cours de catéchisme, ceux-ci présentaient pour moi un attrait surtout philosophique. J’ai été baptisé, j’ai fait ma communion, ma profession de foi, ma confirmation. Mais, à l’époque, j’étais davantage attiré par le punk, le rock et les filles. Je m’intéressais davantage aux seins des femmes qu’aux saints canonisés.

Aujourd’hui, vous allez à la messe ? Il vous arrive de prier ?

Oui.

On vous sent réticent à parler de religion…

C’est vrai. Il y a un certain embarras. D’abord, vis-à-vis de moi-même, par pudeur, comme je vous le disais. Et je n’aime pas du tout la dérive exhibitionniste qu’a prise la politique. Ensuite, vis-à-vis des autres : je veille avec attention à ce que cette intériorité n’exclue pas les autres. Élu, je dois servir chacun avec impartialité. Pour moi, la spiritualité peut prendre des formes multiples. Elle peut être religieuse, et celle-ci appartient aux croyants en Dieu. Mais il existe aussi une spiritualité commune, quelles que soient les croyances des uns et des autres, qui permet la concorde, favorise un sentiment d’appartenance à la nation et permet aussi de résister à l’adversité ou à l’oppression. Si nous vivions en France ce que vivent les Ukrainiens actuellement, serions-nous en capacité de faire face ?

Que voulez-vous dire ? Que nous avons perdu nos forces spirituelles ?

Bien sûr, en tout cas, on se pose la question. Comme le pape Jean-Paul II déjà, en 1980, nous l’avait posée, en nous interpellant lors de sa grande messe au Bourget : « France, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » Je ne suis pas exclusif dans la transcendance. La transcendance républicaine, cela existe aussi. Il me semble que les deux spiritualités, religieuse et républicaine, peuvent s’entendre. Mais sachons considérer ce que nous devons au christianisme ! La notion de dignité humaine et d’universalisme nous vient de cet héritage. Ce n’est pas pour rien si les deux pays qui ont une approche universelle, à savoir la France et les États-Unis, sont pétris de religion. Cela risque de faire mal aux bouffeurs de curés, mais il faut bien souligner que l’universalisme républicain qui doit tous nous rassembler se situe dans la lignée de la parole de Jésus.

Dans le christianisme, les êtres humains sont égaux car ils ont été créés à l’image de Dieu. Et inversement, puisque Dieu s’est fait homme. C’est toute la grandeur du mystère de l’incarnation. Il n’y a pas de hiérarchie entre les peuples et les individus, ce qui tranchait à l’époque avec l’organisation des sociétés gréco-romaines. Le christianisme met l’accent sur la personne humaine. « Aime ton prochain comme toi-même », enseigne-t-il. Ou encore : « Aimez vos ennemis », comme on peut le lire dans l’Évangile selon Matthieu. J’aime beaucoup la parabole du bon samaritain, elle renvoie à la responsabilité individuelle, qui doit être plus forte que les étiquettes et les hiérarchies sociales. Les notables religieux ne reçoivent pas plus de compassion de la part du Christ que le dernier des derniers.

Vous devenez de gauche ?

Les Évangiles ne sont ni de gauche ni de droite : ils sont universels. Je suis un libéral et, pour vous provoquer, je pense que Jésus l’était aussi, comme l’avait écrit Charles Gave. Le texte sur le bon samaritain met l’accent sur le volontarisme individuel. La parabole des talents fait l’apologie de l’investissement et du risque. Tout comme celle des ouvriers de la 11e heure, où l’on voit un propriétaire terrien rémunérer ses ouvriers dans une approche contractuelle. C’est libéral comme approche, non ? Et puis, la gauche serait-elle la seule à pouvoir parler de dignité et de liberté ? Je ne crois pas. L’Histoire nous prouve d’ailleurs le contraire.

Que pensez-vous du pape François ?

Sa nécessaire et pertinente prise en compte à l’échelle planétaire des réalités démographiques et spirituelles actuelles ne doit pas lui faire moins aimer l’Occident en général, la France en particulier, que le reste de l’humanité. J’avoue que j’étais impressionné par les textes puissants de son prédécesseur Benoît XVI.

Vous avez beaucoup lu de textes religieux ?

Je m’y suis intéressé avec l’âge, à partir de 25-30 ans. J’ai lu les Évangiles à deux reprises, enfant, puis plus récemment, ainsi que les Actes des apôtres. Saint Jean et saint Augustin, ce sont des écrits d’une poésie sublime qui ouvre à l’élévation. L’Apocalypse de Jean est un texte étourdissant de beauté, d’une densité qui le rend presque sensoriel. J’ai pour devise la formule de saint Augustin : « Avance sur ta route, car elle n’existe que par ta marche. » C’est une phrase belle, juste et qui, en plus, célèbre la responsabilité individuelle.

Y a-t-il d’autres auteurs chrétiens que vous appréciez ?

Georges Bernanos, évidemment, que je relis en ce moment. La JoieSous le soleil de SatanLe Temps des robots, Le journal d’un curé de campagne… Magnifique ! J’apprécie aussi le dialogue inachevé qu’entretient avec la religion Michel Onfray l’athée. L’introduction à son petit livre Patience dans les ruines. Saint Augustin Urbi et Orbi, je rêverais de l’avoir écrite. Je garde une émotion de lecteur à propos de La Nuit de l’extase de Xavier Patier, un écrivain qui est aussi directeur général d’une collectivité publique. Le Pascal et la proposition chrétienne de Pierre Manent m’a fortement intéressé.

Pour quelles raisons ?

Parce que de façon analytique et rationnelle, Pierre Manent démontre la persistance de l’approche pascalienne des dogmes chrétiens et l’influence qu’ils continuent d’exercer dans la société européenne, comme substrat civilisationnel.

Vous ménagez-vous des espaces d’intériorité ?

Dès que je le peux. Je les trouve dans la lecture, je lis tous les jours ou plutôt les nuits. Mais aussi dans l’action quotidienne. Dans les rencontres avec les gens, il y a des moments de grâce. C’est ce que j’aime dans l’exercice du mandat municipal. L’intériorité, on peut la trouver et la cultiver partout. En allant à la messe, on peut tomber sur une homélie qui vous parle, se laisser émouvoir simplement par un rayon de soleil sur un vitrail. J’ai un côté panthéiste chrétien. Je peux trouver Dieu dans une forêt, une montagne, en marchant en bord de mer, dans la beauté d’un opéra de Mozart, dont les agencements dépassent la condition humaine, comme dans un morceau des Clash.

Par les fenêtres de votre bureau, à la mairie de Cannes, vous pouvez apercevoir les îles de Lérins, et leur merveilleuse abbaye. Vous est-il arrivé d’y faire une retraite ?

Oui, une fois, avant de prendre mon mandat de maire. Je ne peux pas affirmer qu’il y eut un avant et un après cette retraite, mais ce fut un beau moment.

Avez-vous regardé la cérémonie d’ouverture de Notre-Dame de Paris ?

Non, je l’avoue, parce que j’étais parti dans un pays voisin participer à une compétition de course à pied. J’en ai vu des extraits. J’aime bien la communion mais j’ai du mal avec les grandes messes.

Le spirituel peut-il réarmer la pensée politique, qui semble en panne d’idées et d’énergie ?

Oui, si l’on ne tombe pas dans une mystique, et que l’on reste dans une démarche tournée vers l’humain et universelle. Pour moi, un individu qui ne cultive pas de spiritualité est sec. Individuellement et collectivement, on a du mal à s’élever sans espérance, charité et foi, qui sont les trois vertus théologales. Mais, je le répète, je ne borne pas le spirituel à la dimension religieuse. La France est une transcendance.

La laïcité est-elle menacée en France ?

Oui, bien sûr et hélas. La laïcité est précieuse car, si elle ne fait pas une spiritualité commune, elle garantit la liberté religieuse comme la neutralité de l’État et le respect, au-dessus de toutes les croyances, des principes et règles de la République française. Bien comprise et bien vécue, elle est un outil de liberté, d’égalité et de fraternité, donc d’esprit républicain, commun, de cohésion nationale et de protection d’un mode de vie propre à la France. La laïcité est attaquée à l’extérieur par les Anglo-saxons, qui ne la comprennent pas, et à l’intérieur, par tous les séparatismes. Le plus dangereux est bien sûr l’islamisme, car il est lié à la dynamique démographique de l’immigration et à une théo-idéologie très organisée et totalitaire.

Vous avez été l’un des premiers maires en France à interdire le burkini sur les plages, c’était à l’été 2016. Comment percevez-vous en tant que maire aujourd’hui la montée de l’islamisme ?

Chacun doit pouvoir vivre sa foi. Mais celle-ci ne doit pas créer de troubles à l’ordre public et s’imposer aux autres, ainsi évidemment qu’aux lois. Elle doit respecter le contrat social français, à savoir que nous devons tous vivre dans « une décence commune », selon la formule d’Orwell. Nous avons éradiqué dans ma ville la pression du burkini dans les piscines municipales, mais on voit bien que les comportements communautaristes et les réflexes identitaires se généralisent. Le séparatisme est une réalité. Les organisations islamistes, et notamment les Frères musulmans, font un travail méthodique pour imposer leur mode de vie en France. On le constate dans les clubs de sport, dans les espaces publics. Une logique de conquête est à l’œuvre. Elle doit être implacablement contrée, sans les autoflagellations et débats sur le sexe des anges dont nous avons le secret en France.

Ce qu’on a appelé « l’esprit Charlie » relève-t-il d’une spiritualité laïque ?

Dans une certaine mesure, oui, car cela renvoie à l’adhésion à des principes républicains et traits d’esprit français qui réunissent des individus divers. C’est une forme de spiritualité commune donc, autour de la liberté d’expression, de la liberté religieuse, mais aussi de celle de se moquer de la religion, de la tolérance, de l’acceptation de l’offense sur les croyances, d’une culture de la raillerie et de la caricature, qui sont le fruit à la fois d’une longue et tumultueuse histoire française et d’une approche de la laïcité qui contribue à garantir tout cela.

Plutôt que de « spiritualité laïque », expression qui peut prêter à confusion, je préfère donc parler de l’attachement collectif à une forme française et républicaine d’universalisme, forgée dans le cadre d’une société effectivement laïque, qui relève d’une adhésion commune à des droits et des devoirs, à un mode de vie, en transcendant les croyances personnelles.

Enfin, je l’ai dit et je le redis : si je n’apprécie pas toutes les caricatures de Charlie Hebdo, et certaines peuvent me choquer profondément, c’est précisément parce que je veux pouvoir être choqué que « je suis Charlie ». C’est dans un pays où la liberté religieuse est garantie et où la liberté d’en rire – y compris avec mauvais goût – l’est tout autant que l’esprit Charlie prend tout son sens.

Faut-il relancer la proposition de loi sur la fin de vie, comme le veut la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ?

C’est un sujet difficile et délicat. J’ai été confronté récemment chez moi à cette situation bouleversante de fin de vie très douloureuse pendant plusieurs mois. Cela a forgé ma conviction : je ne suis pas favorable à une telle loi. Introduire un droit à l’aide active à mourir ne serait pas une simple modification législative, mais un basculement anthropologique majeur. Les exemples étrangers montrent que même avec les meilleures intentions, ces dispositifs engendrent des dérives inquiétantes (en Belgique, au Canada, en Suisse) et, je crois, graves. La loi Claeys-Leonetti offre un cadre équilibré. Elle garantit un respect fondamental de la dignité humaine, sans pour autant franchir des frontières éthiques dangereuses, comme l’euthanasie ou le suicide assisté qui en est une forme.

Aujourd’hui, l’urgence est de répondre à une carence dramatique : seulement 50 % des besoins en soins palliatifs sont couverts. Avec 7 500 lits dédiés et un déficit d’au moins 4 000 lits spécialisés, des milliers de familles voient leurs proches privés d’un accompagnement digne. À cela s’ajoutent des disparités territoriales inacceptables : à la fin de 2023, 21 départements n’étaient toujours pas dotés d’unités de soins palliatifs. Investir dans l’accompagnement humain, le soulagement de la douleur et la recherche médicale est une responsabilité sanitaire et éthique que nous ne pouvons esquiver.

Permettez-moi une dernière réflexion : je n’apprécie pas du tout l’expression « droit à mourir dans la dignité » qu’ont réussi à imposer dans le débat les promoteurs de l’euthanasie – terme d’ailleurs qu’ils ne prononcent jamais. Quand j’ai accompagné un de mes parents à l’agonie en fin de vie, quand aussi je vois dans les Ehpad de ma ville des personnes âgées en dégénérescence physique ou en état de démence, je ne vois pas des personnes indignes, mais des personnes humaines, à soutenir. L’indignité n’est pas là, elle est dans nos lâchetés quotidiennes ou nos comportements de duplicité. Et pour revenir à la fin de vie, ce qui est indigne est de ne pas traiter la souffrance, et là-dessus ceux qui proposent une nouvelle loi ont été utiles en nous obligeant à regarder cette réalité. Techniquement, nous pouvons supprimer la souffrance de la personne en fin de vie, et nous le devons moralement. Ce que permet la législation actuelle.

L’agonie, la dégénérescence de l’être aimé ne doivent pas conduire à la facilité de l’euthanasie. Et puis, qui décide d’appuyer sur le bouton ? J’ai vu un malade âgé demander au summum de ses souffrances à ce qu’on l’aide à partir, puis être de façon inattendue en rémission et dire à ses enfants qu’il avait retrouvé la joie et le goût de vivre. C’est la souffrance de la personne à l’agonie, le problème.

Notre devoir est de construire une société qui honore la dignité humaine, non en abandonnant ses membres dans leur vulnérabilité, mais en les entourant de soin et de soutien.

Quelle est votre position à propos des polémiques qui reviennent régulièrement sur les racines chrétiennes de l’Europe ?

Ce sujet ne fait polémique que dans certains milieux. J’ai autour de moi des croyants de toutes religions, des agnostiques, des athées, et, pour tous, la question est entendue : les racines chrétiennes de l’Europe sont indéniables, une évidence à assumer et perpétuer. Mais elles ont été nourries par l’apport d’autres cultures. Donc en parler dans un texte institutionnel nécessiterait des compléments. L’essentiel est ailleurs. J’aime parcourir mon pays, et je vois les fruits qu’a donnés cet arbre qui plonge ses racines dans le christianisme. Ces clochers que l’on voit partout en France et ces carillons que l’on entend, nos valeurs universelles, la capacité d’acceptation de l’autre, tout cela nous vient essentiellement du christianisme, ne l’oublions pas.

Retrouvez cet entretien sur le site de Le Point en cliquant ici.

« La « culture de l’annulation » transforme le débat public en un tribunal permanent où toute pensée divergente est disqualifiée » : retrouvez la tribune de David Lisnard pour Le JDD.

L’élection de Donald Trump, aux États-Unis, témoigne du ras-le-bol général à l’égard du wokisme. Face à cette idéologie mortifère, il est nécessaire d’affirmer l’importance du libéralisme, estime David Lisnard, maire de Cannes et fondateur du parti Nouvelle Énergie.

Le wokisme recule aux États-Unis. Ce mouvement, qui avait envahi les universités, les entreprises et les médias, voit aujourd’hui ses excès dénoncés et son influence remise en cause. Les pratiques de censure, d’assignation identitaire et de victimisation systématique, après avoir fracturé la société américaine, suscitent une opposition croissante. Plusieurs États ont interdit l’enseignement des théories critiques de la race dans les écoles, et des entreprises autrefois pionnières des politiques de diversité abandonnent désormais ces programmes devenus sources de division. L’élection de Donald Trump est aussi une manifestation de l’exaspération d’une partie importante de l’opinion à l’égard du wokisme.

La France doit en tirer les leçons

Ce rejet marque la contradiction d’une idéologie qui prétend émanciper en divisant, mais qui ne produit qu’un appauvrissement du débat public, une polarisation destructrice et un affaiblissement des institutions. La France doit en tirer les leçons et opposer une réponse ferme et cohérente à ce mouvement en s’appuyant sur cette valeur cardinale qu’est la liberté.

La liberté ne se divise pas

La liberté ne se divise pas. Elle transcende les appartenances pour garantir à chaque individu la possibilité d’agir, de penser et de créer librement. Une société qui fragmente ce principe au profit de revendications particularistes se condamne à l’injustice. Ce n’est pas la reconnaissance des différences qui menace la liberté, mais leur instrumentalisation au détriment du bien commun.

L’hypocrisie de la justice sociale

Le wokisme s’impose comme une idéologie qui prétend déconstruire les injustices en segmentant la société et en assignant les individus à résidence identitaire. Sous couvert de justice sociale, il sape les fondements mêmes de la cohésion nationale et de la démocratie libérale. En assignant chaque individu à une identité rigide, il réduit l’être humain à son appartenance à des groupes supposés d’oppresseurs ou d’opprimés. Cette segmentation, loin de reconnaître la diversité humaine, l’appauvrit en condamnant chacun à un rôle prédéfini, figé par une grille de lecture binaire. Et elle n’est que source d’arbitraire, construction d’antagonismes, génératrice de violences.

Ces mécanismes ne sont pas sans conséquences. Les universités américaines ont été le théâtre d’une multiplication des interdits : des professeurs ont été licenciés pour avoir exprimé des opinions contraires à la norme idéologique dominante, des œuvres littéraires majeures ont été retirées des programmes, et des débats académiques ont été étouffés. Une enseignante a ainsi été accusée de discrimination à Sciences Po pour avoir refusé d’employer les termes « leader » et « follower » dans son cours de danse, leur préférant ceux d’« homme » et de « femme ».

Un climat de méfiance dans les entreprises

Dans le monde de l’entreprise, les politiques de diversité imposées ont non seulement fragmenté les équipes, mais ont aussi généré un climat de méfiance et de tensions internes. C’est ainsi que l’on voit fleurir les postes de représentants « Diversité, Équité et Inclusion » (DEI) pour promouvoir ces valeurs au sein de certaines sociétés.

Les arts et la culture, bastions historiques de la liberté d’expression, ont également subi les assauts du wokisme, avec l’annulation d’artistes, la réécriture d’œuvres classiques et la censure rétroactive de contenus jugés « problématiques ».

Le wokisme ne construit pas, elle détruit des artistes, des entrepreneurs, des sportifs

Les idéologies identitaristes, comme l’a analysé Hannah Arendt, privent les individus de leur autonomie en les enfermant dans des catégories qui annihilent leur capacité à agir librement. La « culture de l’annulation » transforme le débat public en un tribunal permanent où toute pensée divergente est disqualifiée. C’est ce qui a conduit un lycée canadien, en janvier 2023, d’exclure un élève de 16 ans, Josh Alexander, pour avoir affirmé que « le genre ne doit pas l’emporter sur la biologie ». Le wokisme est sectaire, extrémiste, violent !

Une idéologie destructrice

Cette idéologie ne construit pas, elle détruit des artistes, des entrepreneurs, des sportifs, dont la notoriété les expose à la tyrannie des procureurs moraux dont la jouissance est dans la sentence de la condamnation à mort sociale. L’examen rigoureux des faits par une justice neutre, le respect de la présomption d’innocence, l’égalité des armes dans un procès, le dialogue tout simplement, sont remplacés par la coercition morale, ce qui étouffe les fondements mêmes de la démocratie libérale.

Face à ces dérives, le libéralisme offre une alternative puissante et cohérente. Contrairement aux idéologies qui opposent les uns aux autres, le libéralisme réunit car il affirme que chaque individu, indépendamment de ses origines, est porteur de la même dignité, conséquence de la liberté.

Le libéralisme, loin d’ignorer les injustices historiques, s’attache à les corriger sans sacrifier l’égalité des droits

Cette vision universaliste ne nie pas les différences, mais refuse qu’elles deviennent un prétexte à la division. Frédéric Bastiat dénonçait déjà les politiques qui, sous prétexte de justice sociale, favorisaient certains groupes au détriment d’autres, fragilisant ainsi l’ensemble du corps social. La justice véritable, aveuglée par son bandeau, est celle qui s’applique sans distinction ni privilège.

Le libéralisme, loin d’ignorer les injustices historiques, s’attache à les corriger sans sacrifier l’égalité des droits. En transcendant les appartenances collectives, il garantit à chacun la possibilité de se réaliser pleinement, non pas en tant que membre d’une catégorie, mais en tant qu’individu libre et responsable.

Là où le wokisme enferme les individus dans des identités collectives figées, la liberté les libère de ces carcans. Là où le wokisme segmente la société en groupes antagonistes, la liberté réaffirme l’universalité des droits et la dignité de chacun. Là où le wokisme impose une vérité dogmatique collectiviste et exclut toute contradiction, la liberté ouvre un espace de dialogue où les idées peuvent se confronter et évoluer.

Le libéralisme comme remède au wokisme

C’est pourquoi il nous faut réaffirmer ce qui fait notre singularité : une culture où l’individu est invité à penser par lui-même, non à se conformer ; à créer, non à se retrancher derrière des clivages ; à servir le bien commun par la responsabilité et l’effort, non par l’anathème. Cela exige de redonner à l’instruction, au civisme, à la raison critique et à la culture une place centrale, pour que notre société ne soit pas condamnée à subir les dogmes qui l’affaiblissent

Héritier des Lumières, le libéralisme incarne cette dynamique d’émancipation ; il offre à chacun les outils pour comprendre le monde et y agir en citoyen. Il n’est pas une réponse parmi d’autres au wokisme : il est le remède, à une époque où le doute sert d’alibi au renoncement.

« Être Charlie, c’est demander la libération de Boualem Sansal » David Lisnard.

« Il y a 10 ans deux terroristes islamistes pénétraient au sein de la rédaction de Charlie Hebdo et y commettaient un massacre. Dans leur funeste sillage, ils assassinaient aussi un agent de maintenance et un policier en pleine rue.

Ils s’appelaient Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Wolinski et Ahmed Merabet. J’ai une pensée pour Simon Fieschi, webmaster de la rédaction, victime de cet attentat qui lui aura laissé de trop lourdes séquelles physiques et psychologiques, et qui a mis fin à ses jours le 17 octobre dernier.

Ils s’appelaient aussi Clarissa Jean-Philippe, Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab, assassinés dans les jours qui suivirent, parce que policière pour l’une, parce que juifs pour les autres.

Chacun se souvient où il était, ce qu’il faisait, lors de ces trois journées de janvier 2015, qui aboutirent, le 11, au plus grand rassemblement spontané de France, y compris à Cannes. Pour dire « non » à l’obscurantisme, pour dire « non » à cet islamisme qui, depuis plus de 10 ans maintenant, tente par tous les moyens, y compris par les armes, de nous arracher nos symboles, nos valeurs et nos vies. Un rassemblement pour dire « Je suis Charlie » à ceux qui se sont attaqués à la liberté d’expression. Et comment ne pas penser, en écrivant ces mots, à Samuel Paty, assassiné 5 ans plus tard pour l’avoir enseignée…

Depuis ce 7 janvier 2015, chaque jour ou presque nous prouve à quel point il est nécessaire de rappeler la signification de ce « je suis Charlie ». Être Charlie ne signifie pas adouber l’intégralité de la ligne éditoriale d’un journal. Être Charlie ne signifie pas être contre telle ou telle religion – et là encore il faut se souvenir que Charlie Hebdo n’en a jamais oublié une seule. Être Charlie, c’est être attaché à la liberté de dire, d’écrire, de dessiner ; de caricaturer.

Être Charlie, c’est demander la libération de Boualem Sansal. Non pas parce que l’on apprécie la personne, que l’on cautionne ses propos, mais parce qu’en France, patrie des Lumières, on ne peut accepter que l’on entrave la liberté d’expression en détenant arbitrairement un écrivain de nationalité française pour des motifs politiques explicitement avoués.

« A titre personnel, j’ai une grande estime pour Boualem Sansal, pour l’homme comme pour l’œuvre. A titre personnel, je n’apprécie pas toutes les caricatures de Charlie Hebdo, loin de là, esthétiquement et politiquement – certaines m’ont même choqué – mais c’est parce que je désire pouvoir être choqué que « je suis Charlie », parce que je veux être dans un pays où la liberté religieuse est garantie et la liberté de s’en moquer tout autant. C’est parce que je crois en notre universalisme que je suis républicain. C’est parce que je chéris notre liberté que je suis Français.

Le combat pour notre liberté, et donc contre toutes les formes de totalitarisme, est multiple : il est culturel, éducatif, judiciaire, militaire. Il exige surtout une grande constance. Car dès que l’on faiblit, dès que l’on oublie pourquoi des millions de personnes, de toutes origines, de toutes confessions, proclamaient le 11 janvier 2015 « Je suis Charlie » dans les rues de France, nous perdons un peu plus chaque jour ce qui fait à la fois l’unité et la grandeur de notre nation.

Plus que jamais, 10 ans plus tard, je suis Charlie, je suis républicain ; je suis Français.

Vive la liberté. Vive la France. » David Lisnard

Chers amis,

Alors que nous entrons dans cette nouvelle année 2025, je tiens à vous adresser, ainsi qu’à vos familles et à vos proches, mes vœux les plus sincères et les plus chaleureux. 

Que cette année soit pour chacun d’entre vous une année de santé, de joie et de réussite.

Pour notre pays, je forme le vœu qu’elle soit une année qui puisse nous conduire vers l’unité retrouvée et l’élan collectif, ce qui nécessite au préalable vérité et sursaut politique. 

Les crises successives ont fragilisé notre nation. Elles ont également révélé la force d’âme des Français, notre capacité à innover pour surmonter les épreuves.

Mais le spectacle politique chaotique, énième et ultime expression d’une déliquescence de la conduite de l’État, doit nous inciter à redoubler d’efforts pour faire triompher notre vision de renouveau, fondée sur la liberté, l’ordre et la dignité.

2024 nous aura en effet confirmé que les Français sont capables du meilleur et son système politique du pire.

Le meilleur, nous l’avons vu dans la grande réussite sportive et organisationnelle des Jeux Olympiques, dans l’engagement de dizaines de milliers de bénévoles, dans le professionnalisme des forces de sécurité, dans l’esprit de dépassement de nos athlètes. Nous l’avons vécu à travers l’émouvante restauration de Notre-Dame-de-Paris, symbole de la transmission de savoir-faire uniques et ancestraux qui font la grandeur de notre culture et la fierté de notre pays. Nous l’avons constaté dans la générosité d’un peuple français toujours prêt à être solidaire face aux tragédies, qu’il s’agisse de la dramatique actualité que vivent nos compatriotes de Mayotte ou des terribles inondations qu’ont connues nos voisins espagnols de Valence. Le peuple français sait se mobiliser avec constance et dévouement pour les grandes causes, notamment la recherche médicale et l’aide aux populations victimes de la guerre et aux individus souffrant de l’oppression. Là réside aussi notre dignité comme nation.

Il est donc déplorable que dans le même temps, une caste et un système politiques se soient montrés particulièrement indignes.

Une succession de décisions aussi incompréhensibles qu’irresponsables au plus niveau de l’État ont mené le pays à une instabilité politique inédite sous notre Ve République. Quatre Premiers ministres en une année, des ministères sans continuité, des combinaisons politiciennes dégradantes, des séquences de communication aussi racoleuses que stériles, des comportements honteux constatés à l’Assemblée nationale, des concours Lépine de la création de taxes et d’impôts en tous genres… Tout ceci relèverait de la chronique politique sans grand intérêt si cette situation ne se déroulait pas dans un contexte particulièrement dégradé.

Les technocrates, par leurs politiques étatistes, conformistes et déconnectées du réel, ont conduit la France à une situation de déclassement qui menace l’avenir proche de notre nation. Les comptes publics de l’État sont détériorés à tel point que nos capacités d’investissement dans l’avenir, l’éducation et les infrastructures, sont compromises. Notre souveraineté en est remise en cause.

La France ne peut plus se permettre de perdre du temps. 

Le monde avance à une vitesse jusqu’ici inédite, avec des innovations techniques fascinantes, qu’il s’agisse d’intelligence artificielle ou de calcul quantique, qui vont bouleverser nos sociétés et nos États. La conjoncture géopolitique demeure inflammable, avec la résurgence d’empires illibéraux qui menacent au quotidien nos intérêts partout dans le monde et sur notre territoire national, alimentant déstabilisation numérique et menaces terroristes. Chaque journée perdue en combinazioni médiocres, en règlementations socialo-étatistes, en idéologie de la décroissance ou du repli, aggrave la situation de notre pays, de nos enfants.

Je fais donc le vœu d’un sursaut politique radical et puissant, d’une clarification au service des forces de la liberté, de l’ordre et de l’unité. Cette clarification ne pourra s’effectuer que par un prochain retour au peuple, c’est à dire aux urnes, qu’il s’agisse de nouvelles élections ou de référendums. Notre pays en a fondamentalement besoin pour mettre fin à l’inertie et la superficialité de sa classe politique qui nous poussent vers le précipice.

À Nouvelle Énergie, nous construisons cette offre radicale porteuse d’espérance.

L’année 2024 a été marquée par des avancées importantes. Nous avons renforcé notre présence sur le terrain, consolidé nos idées dans le débat public et pris des positions claires face aux grands défis de notre temps : la crise des finances publiques, une véritable réforme de nos retraites pour sauver un système en voie d’implosion, la question démographique et migratoire, la lutte contre l’insécurité, le redressement de l’instruction de nos enfants, et la mère de toutes les réformes que constitue la redéfinition profonde du périmètre de l’État, sans laquelle nos marges de manœuvre resteront limitées.

Nous constatons d’ailleurs la reprise de nos alertes comme de certaines de nos propositions, jusqu’alors ignorées ou balayées d’un revers de main.

Pour 2025, je souhaite que nous franchissions ensemble une nouvelle étape. Nous devons intensifier nos efforts pour préparer les échéances électorales imminentes qui se dessinent, élargir toujours davantage notre base d’adhérents et sympathisants, continuer à fédérer autour d’un projet plus complet encore, et surtout entendu par le plus grand nombre, augmenter nos moyens humains et financiers pour faire connaître nos idées, développer nos outils numériques, former nos cadres et nos jeunes. Notre ambition est claire : bâtir une alternative crédible et audacieuse qui puisse s’imposer au pouvoir et redresser enfin très rapidement la France.

Détruisons l’édifice obsolète du social-étatisme en faillite qui nous enferme dans la médiocrité et la discorde, libérons l’énergie des individus, seule véritable source de prospérité et de grandeur.

Construisons une France affranchie de ses chaînes, où chaque individu est libre d’innover, d’entreprendre et de sculpter son destin.

Ces vœux, je les porte avec détermination et volonté, car je crois profondément que notre mouvement est le seul qui puisse tracer un chemin d’espoir et d’action pour la France. Nouvelle Énergie n’est pas seulement un parti politique ; c’est une vision et un projet fondés sur des convictions solides : la liberté, la responsabilité, l’unité nationale et la performance publique.

La France a tout pour réussir. Mais elle a besoin d’actes forts, d’une vision claire, d’une rupture profonde et d’une énergie nouvelle. Je sais pouvoir compter sur chacun d’entre vous pour faire entendre notre voix, convaincre et faire triompher nos idées.

Portons ensemble cette espérance pour notre pays. Soyons au rendez-vous de l’histoire et des exigences de notre temps.

Je vous souhaite une année 2025 pleine de vigueur, de succès et de satisfactions dans tous les combats que nous allons mener pour la France.

Avec toute mon amitié et ma fidélité,

David Lisnard
Président de Nouvelle Énergie