Retrouvez la chronique de David Lisnard pour L’Opinion.

La Ville de Cannes a adhéré au réseau international des Villes Unbroken, projet hospitalier municipal né à Lviv, pour venir en soutien aux blessés de guerre.

« Nous avons signé une convention avec Yves Servant, directeur du centre hospitalier Simone Veil de Cannes et Andriy Sadovyi, maire de Lviv en Ukraine, jumelée avec Cannes. Cette convention permet de renforcer notre partenariat sur le programme sanitaire Unbroken, qui est un véritable modèle d’écosystème médical complet réalisé à une échelle municipale, au sein de Lviv. Celui-ci, né pour venir en soutien aux blessés militaires comme civils de guerre – hospitalisation, réparation, fabrication de prothèses, suivi psychologique etc –, a pris, en deux ans, une dimension impressionnante.

« Pour m’y être rendu à deux reprises, je peux vous dire que ce centre est d’une ampleur inédite et d’un intérêt évident, y compris pour nous afin d’avancer sur le traitement des traumatismes physiques et psychiques. Comme c’est souvent le cas, la crise, ici extrême puisqu’il s’agit de la guerre en Ukraine, oblige à trouver des solutions et accélère l’innovation. Nous avons beaucoup à apprendre.

© Photo : David Lisnard

« La délégation de Lviv a été séduite par notre nouvel établissement d’accueil, y compris en soins de suite, des personnes âgées et souhaite s’inspirer de notre expertise en la matière pour la création d’un centre de gérontologie au sein du complexe Unbroken. Cette participation ne sera pas financière : elle sera technique et médicale. » David Lisnard.

Comme il l’avait fait dès les premiers jours du conflit provoqué par l’agression russe en 2022, puis en 2023, David Lisnard s’est rendu en Ukraine, d’abord à Lviv, puis dans le Donbass.

David Lisnard est revenu sur son expérience à travers un post Facebook, dans lequel il livre ses impressions de terrain et analyses.

« Notes de retour d’Ukraine, notamment de la région Est dont le Donbass. C’est mon troisième déplacement dans le pays depuis le début de la guerre (contrôle de l’arrivée des aides humanitaires, liens avec les maires, préparation de l’après au mieux de nos intérêts, observation de la situation pour avoir une approche concrète et vérifiée des choses).

 

Deux préalables :

 

  1. s’intéresser à la situation du monde, ce n’est pas se désintéresser de qui se passe devant chez soi. Ne pas défendre nos intérêts géopolitiques ne rend pas mieux portants les sdf et tous ceux qui affrontent les difficultés en France. Au contraire. Et parfois vouloir ne pas faire l’effort international coûte plus cher à la fin…

 

  1. merci et bravo à mon accompagnateur (« fixeur ») pour ces presque trois jours d’immersion parfaitement préparés et exécutés, à deux donc, sur la ligne de front (où les Russes progressent à nouveau).

Quelles que soient les analyses des uns ou des autres, il y a des vérités solides comme les faits. Celle du plaisir amical et de l’émotion de revoir des maires courageux, chaque jour au côté des familles endeuillées, des soldats amputés, d’habitants dont certains ont tout perdu. Félicitations Andriy de parvenir à faire de Unbroken bien plus qu’un hôpital, un écosystème médical concret et innovant pour réparer le corps et la tête des victimes de guerre, déjà sur 200 000 m2. En si peu de temps, dans de telles conditions et avec une telle qualité de soins. Et cette cérémonie des lumières en hommages aux morts, était un moment si fort de sa sobriété et de l’émotion des familles. Félicitations Volodymyr pour ton énergie jamais démentie pour maintenir coûte que coûte un lien utile entre ta commune et le front, avec une pensée particulière pour les braves de la 42ème brigade mécanisée avec qui nous avons partagé des moments puissants, eux qui sont dans la réalité dramatique du combat. Félicitations et merci de vos attentions, vous forcez le respect. Comptez mes chers collègues sur mon soutien constant à vous comme aux populations impactées – et, dans certaines zones, martyrisées, car cela aussi c’est une vérité.

Vérité que la guerre est toujours laide, qu’elle est une réalité de sang, de métal et de souffrance pour ceux qui la vivent et non la commentent derrière des écrans, jusqu’à entendre certains « spécialistes » sur des chaînes d’info continue dire qu’il faut attaquer aujourd’hui jusqu’à Moscou ; avec quels moyens, quels risques, pour quels objectifs de guerre ? Définir des objectifs de guerre, ce n’est pas prendre les désirs pour des réalités.

La vérité aussi d’un pays, l’Ukraine, qui se bat pour sa souveraineté – ce qu’étrangement oublient certains pseudo pacifistes ou surtout admirateurs français d’une Russie poutinienne fantasmée et exonérée du prix de ses crimes et qui se disent souverainistes chez nous, la vérité d’un peuple qui veut vivre libre et en sécurité, avec un courage inouï, une résistance militaire et civique admirable qui a surpris tous les meilleurs observateurs dès les premiers jours, et dont le soutien occidental ne doit pas masquer la force étonnante dans une guerre ultra violente qui dure depuis deux ans.

Vérité d’un peuple cinq fois moins nombreux que son agresseur et dont les soldats manquent d’armes et de munitions malgré les livraisons américaines et européennes, face à une armée qui était décrite comme la deuxième la plus puissante du monde.

 

Vérité d’une situation difficile et douloureuse – et comme toute guerre avec sa part d’absurdité – qui ne peut faire aspirer qu’à la paix. Vérité que cette paix ne doit se faire que dans le respect des intérêts fondamentaux non seulement de l’Ukraine mais à travers cela de notre pays, la France, et des démocraties.

 

Vérité qu’essaient de masquer ceux qui, d’une façon ou d’une autre, reprennent la propagande de Poutine (y compris dans un autre registre sur la mort de Navalny !) et œuvrent par leurs discours à la victoire de la Russie, hélas tombée dans un régime meurtrier et dont le chef ne cesse de nous traiter de faibles et de dégénérés. Si nous cédons, c’est que nous le sommes vraiment ; ce que ne manqueront pas d’observer tous ceux qui attendent patiemment de nous attaquer ou soumettre, depuis l’axe de circonstances (donc provisoire, mais le provisoire peut durer un temps suffisamment long pour générer des tragédies mondiales) Russie-Iran-Chine (et Turquie ?) ou à travers l’internationale de l’islamisme radical. La vérité est donc qu’il est temps de passer des discours aux actes en termes d’armement, qu’il est plus que temps de passer réellement en économie de guerre.

La vérité est que ce n’est pas par posture morale qu’il nous faut contribuer à un rapport de force favorable à l’Ukraine pour parvenir à la paix la plus favorable possible à ses positions, mais par intérêt, l’intérêt de notre nation française, l’intérêt de notre civilisation européenne, l’intérêt de défendre la liberté et nos capacités géopolitiques, donc sécuritaires, économiques et culturelles.

 

Alors sachons nous aguerrir, préparer nos enfants au monde qui nous attend, le plus porteur de prospérité, de progrès et d’intégrité pour ceux qui en feront l’effort. Pour les autres, le réveil sera sous les coups de bottes. Noires, rouges ou vertes, dans la nuit elles se ressemblent. N’abandonnons pas notre pays et nos descendants à notre fatigue morale, nos lâchetés et notre égoïsme social. Si nous pensons que cette guerre ne nous concerne pas, nous faisons une erreur cruciale. Si vous ne vous intéressez pas à cette guerre, la guerre s’intéressera à vous.

 

L’espoir est un combat. »

« Avec les semaines qui passent et la manipulation des opinions, l’agresseur devient l’agressé et l’on défile au cri “d’Israël assassin”».

Le Hamas a commis une attaque terroriste islamiste sans précédent sur le sol israélien samedi 7 octobre 2023. David Lisnard a immédiatement réagi sur les réseaux sociaux puis dans sa chronique pour L’Opinion : « Démocratie, l’heure du combat est arrivée ».

Samedi 7 octobre, au petit matin, le monde se réveillait avec ces informations et images terribles sur les chaînes d’information et réseaux sociaux. Le Hamas, organisation terroriste et reconnue ainsi par les États-Unis et l’Union Européenne, frappait Israël sur son sol, via une attaque de très grande ampleur : frappes aériennes, exécutions de civils, viols, kidnappings, actes de barbarie… A l’heure où nous écrivons ces lignes, le bilan s’établit à plus de 1000 morts, dont 11 Français. Dans le désert du Néguev, les terroristes du Hamas ont attaqué un festival de musique où 260 corps ont été retrouvés.

Dès samedi 7 octobre, face à l’horreur de cette attaque, qualifiée de « 11 septembre israélien » par de nombreux médias, et face à la relativisation, voire au soutien de l’extrême-gauche française, David Lisnard a souhaité réagir sur ses réseaux sociaux.

Jeudi 12 octobre, David Lisnard s’est exprimé à travers sa chronique pour L’Opinion, dans laquelle il propose une analyse de cette attaque terroriste et des répercussions que la situation israélo-palestinienne peut avoir sur nos démocraties : « L’imbrication de la tragédie du Moyen-Orient et de nos fièvres domestiques incarne le véritable nœud gordien qu’a noué dans nos démocraties la conjonction des pressions extérieures de l’islamisme, des empires illibéraux et des périls intérieurs ». Une chronique à lire ci-dessous.

« Son dernier souffle aura été celui d’un vent nouveau dans une des régions du monde où les droits des femmes sont les plus bafoués ».

« C’est toujours un plaisir d’échanger avec Madame Hasmik Tolmajian, Ambassadrice d’Arménie en France, femme de culture et de valeurs. J’ai réaffirmé notre soutien au peuple arménien. Plus que jamais nous devons nous tenir à son côté » David Lisnard.

« Nous travaillons sur plusieurs actions (notamment des missions humanitaires urgentes et l’organisation d’une semaine de l’Arménie à Cannes). L’enjeu est diplomatique, géopolitique, civilisationnel » David Lisnard.

David Lisnard a accordé une interview à Valeurs Actuelles sur ses déplacements en Ukraine.

Retrouvez l’interview de David Lisnard pour Valeurs Actuelles en cliquant sur la photo ci-dessus ou sur ce lien.

« Face aux silences complices d’une idéologie antiféministe par essence, notre devoir, de par notre modèle universaliste et en tant qu’héritiers des Lumières, est d’être l’écho de leurs voix. » David Lisnard

« Mahsa Amini, Ghazaleh Chelavi, Hananeh Kian, Mehsa Mogoi, Minu Majidi, Hadis Najafi, Nadia Arefani, Chirin Alizadeh, Hajar Abbasi, Minoo Majidi, Nika Shakarami, Sarina Esmailzadeh, Negin Salehi, Arnika Qaem Maghami, Negin Abdolmaleki, Sadaf Movahhedi, Sarina Saedi, Marzieh Doshman Ziari, Setareh Tajik, Farzaneh Kazemi, Maedeh (Mahak) Hashemi, Pegah Ghavasieh, Maria Ghavasieh, Hediyeh Naimani, Niloufar Hamedi, Elaheh Mohammadi, Vida Rabbani, Nasrin Hassani, Farkhondeh Ashoori, Farzaneh Yahya Abadi, Mandana Sadeghi, Fahimeh Nazari : elles ont toutes en commun d’avoir subi la répression extrêmement violente du régime des mollahs iraniens, pour avoir revendiqué leurs droits fondamentaux.

Beaucoup d’entre elles ont payé de leurs vies leur soulèvement contre le pouvoir théocratique en place ; d’autres ont été violentées, torturées et même récemment gazées dans des cours d’écoles ; d’autres sont toujours détenues dans les conditions que l’on connaît. Beaucoup d’hommes et mêmes d’adolescents solidaires du mouvement ont connu le même sort.

En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, je tenais, comme nous l’avons récemment et concrètement affirmé en votant une motion de soutien au peuple iranien en séance du Conseil Municipal, à exprimer une pensée pour toutes ces femmes qui dénoncent la politique autoritaire et intégriste de la République Islamique d’Iran, et bien évidemment pour les milliers d’anonymes dont les noms n’auront jamais dépassé les murs d’un pays cloisonné.

Il s’agit aujourd’hui de la région du monde, car n’oublions pas non plus l’Afghanistan voisine où le pouvoir des Talibans leur a fermé les portes des écoles, universités, et mêmes des jardins publics, où les droits des femmes n’existent plus.

Face aux silences complices d’une idéologie antiféministe par essence, notre devoir, de par notre modèle universaliste et en tant qu’héritiers des Lumières, est d’être l’écho de leurs voix.

N’oublions pas aussi les discriminations partout dans le monde et les injustices faites aux femmes parce qu’elles sont femmes, et bien sûr les violences, y compris dans nos sociétés. Nous luttons contre concrètement à Cannes, notamment en hébergeant en urgence les victimes pendant que la Justice peut s’exercer.

Femmes, vies, libertés, partout dans le monde. » David Lisnard