Samuel Paty et Dominique Bernard : se souvenir et mener le combat

Dominique Bernard, assassiné il y a deux ans dans son lycée. Samuel Paty, décapité il y a cinq ans en sortant de son collège. Deux professeurs tués parce qu’ils enseignaient. Parce qu’ils transmettaient l’esprit des Lumières et la culture française. Parce qu’ils représentaient la civilisation : celle des savoirs, des principes de notre société, de l’universalisme républicain, de cette raison critique qui permet de lutter contre l’obscurantisme. Une tribune de David Lisnard parue sur le média Rupture-Mag.

Défense le 14 octobre 2025
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Tous deux ont été assassinés au nom de la même idéologie : l’islamisme.

Ces anniversaires nous obligent. Ils nous interdisent l’oubli. Ils nous commandent de nommer l’ennemi, de démasquer ses complices, de protéger ceux qui sont en première ligne.

Leurs assassins n’ont pas tué deux individus au hasard. Ils ont visé ce qu’ils incarnaient : la transmission. Cette mission qui fait d’un enfant un homme, d’un homme un esprit libre, d’une génération l’héritière d’une civilisation.

Samuel Paty était professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique. Il est mort pour avoir montré les caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la laïcité. Il ne faisait alors que son métier et il le faisait bien pour former des citoyens capables de penser par eux-mêmes, de distinguer le sacré du politique, de choisir leur vie sans soumission à quelque dogme que ce soit.

Dominique Bernard enseignait le français. La langue de Molière, de Voltaire, de Montaigne et de Camus. Et de Sansal. Cette langue qui fait la France et porte en elle l’élégance de la pensée, la précision du raisonnement et dont la maîtrise est la première condition de l’esprit libre : on ne peut penser clairement que ce que l’on sait nommer avec justesse.

Les islamistes ne peuvent accepter cela. Car un esprit formé par les humanités, par les Lumières, par l’esprit critique, ne pliera jamais devant l’ordre théocratique.

Mais si l’islamisme tue, il prospère sur nos renoncements. Il grandit dans l’espace que lui ouvrent nos lâchetés. Il triomphe quand nous nous taisons.

Depuis des années, nous avons laissé l’islamisme avancer à bas bruit. Dans les quartiers où les femmes disparaissent du paysage, où les codes vestimentaires s’imposent par l’intimidation. Dans les écoles où des cours sont contestés au nom du religieux, où la laïcité est combattue comme une oppression. Dans des associations subventionnées qui pratiquent l’entrisme. Dans les universités et certaines grandes écoles où les théories décoloniales et l’obsession victimaire préparent le terrain idéologique de l’islamisme.

Le « pas de vague » trop souvent pratiqué par l’Éducation nationale est emblématique de ce renoncement.

Samuel Paty avait été menacé. Il fut lâché par sa hiérarchie. Dominique Bernard exerçait dans un établissement où les signaux d’alerte existaient.

Un professeur menacé doit savoir que son institution le protégera. Un professeur attaqué doit savoir que sa hiérarchie le défendra. Un professeur qui fait son métier doit savoir qu’il ne sera jamais seul.

Toute contestation d’un enseignement au nom du religieux doit entraîner l’exclusion définitive. Toute menace contre un professeur doit déclencher la protection de l’État et la condamnation judiciaire effective des auteurs et de leurs complices.

Il faut aussi redonner aux enseignants l’autorité qui est la leur. Un professeur est celui qui sait et qui transmet. Sa parole fait autorité. Son enseignement ne se négocie pas avec les familles, les communautés, les revendications identitaires.

L’islamisme est un totalitarisme. L’islamiste est un ennemi total. Il nous fait la guerre. Ce « nous » concerne toute l’humanité qui ne sombre pas dans le djihâdisme, ce « nous » est athée, chrétien, musulman, juif, agnostique, ce « nous » est la communauté nationale, ce nous est chaque particule de l’universalisme républicain. Alors, nous devons en retour faire la guerre à l’islamisme, avec tous les moyens de l’État de droit, sans faiblesse.

Cela suppose d’interdire toutes les organisations islamistes. De fermer les mosquées salafistes ou/et fréristes. D’expulser les prêcheurs de haine. De couper les financements étrangers qui alimentent le séparatisme. De sanctionner les élus qui négocient avec l’ennemi. De dissoudre les associations qui frayent avec cette idéologie.

Cela suppose aussi de livrer un combat culturel et civilisationnel en réarmant les contenus d’enseignement. En enseignant sans complexe notre histoire, notre littérature, notre philosophie. En formant des citoyens attachés à la liberté, à l’égalité, à la laïcité.

Si nous ne soutenons pas nos professeurs, nous acceptons la décadence et la soumission.

Dominique Bernard et Samuel Paty sont morts pour une certaine idée de la France. À nous de faire en sorte que la France vive pour ce que Samuel Paty et Dominique Bernard ont défendu.

 

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de Nouvelle Énergie et David Lisnard