Le 11 septembre 2001 : un jour sans fin
L’onde de choc des attentats du 11 septembre 2001 continue de fracturer le monde. Ce jour-là, en frappant les États-Unis d’Amérique sur leur sol, le totalitarisme islamiste déclarait la guerre non pas à l’Amérique seule, mais à ce qu’elle incarnait : la liberté, la démocratie, l’émancipation de la femme, l’indépendance individuelle.

Vingt-quatre ans plus tard, force est de constater que nous n’avons toujours pas pris totalement la mesure de ce défi existentiel. Nous avons traqué les terroristes et traité le terrorisme comme un problème de sécurité – ce qu’il est – tout en refusant de voir qu’il s’agissait aussi d’une guerre culturelle et politique, menée par des forces qui récusent les fondements mêmes de la modernité occidentale.
Depuis, cette guerre a muté, mais elle n’a jamais cessé.
D’Al-Qaïda à Daech, du califat territorial aux loups solitaires, le totalitarisme islamiste a muté mais n’a pas désarmé. Les formes changent, l’idéologie demeure. Les attentats de masse ne cessent pas et la France en a payé un lourd tribut. Madrid, Paris, Mumbai, Londres, Sousse, Nice… La liste est longue. Les victimes nombreuses. La sidération toujours aussi vive.
Au-delà de ces déflagrations, c’est la conquête méthodique des esprits qui progresse. Dans trop d’établissements, on renonce désormais à enseigner la Shoah, Darwin ou Voltaire. Dans des manifestations, on préfère la « pureté » totalitaire du Hamas néonazi aux imperfections de la démocratie, en l’occurrence israélienne. Dans certains quartiers, des tribunaux islamiques rendent une justice parallèle. L’islamisme à bas bruit avance ses pions dans les entreprises, dans le tissu associatif, dans les clubs sportifs, dans les cantines scolaires, dans les piscines publiques. Ce grignotage méthodique procède par intimidation diffuse et compromissions successives. Chaque abandon paraît négligeable. Leur somme constitue une capitulation.
Cette offensive rencontre notre propre renoncement à incarner ce que nous sommes, à assumer notre histoire, nos racines et notre héritage civilisationnel. Il nous faut donc retrouver cet élan bergsonien qui distingue les peuples vivants des peuples mourants. Les premiers affrontent, les seconds se soumettent.
Cela suppose de rompre avec des décennies de relativisme et de mobiliser nos forces spirituelles et matérielles. D’affirmer que tout ne se vaut pas, que la démocratie est supérieure à la tyrannie, que la science éclaire et que la raison libère. D’assumer que nous avons des ennemis et qu’il faut les combattre. De comprendre que la paix n’est pas l’absence de conflit mais la victoire du droit sur la force.
Il faut aussi mesurer que la menace est aujourd’hui diffuse et ne se limite pas à l’islamisme. Nous assistons à une convergence des forces anti-libérales. La Russie de Poutine, la Chine de Xi Jinping, l’Iran des mollahs, mais aussi, chez nos jeunes bourgeois occidentaux, les populismes identitaires ou les idéologies woke récusent l’individu autonome et la délibération démocratique.
Face à cette internationale de l’obscurantisme, la puissance est un impératif. Puissance militaire, évidemment. Diplomatique surtout, tant notre voix s’est éteinte après avoir abandonné le Sahel à Wagner et aux djihadistes, fait preuve d’ambigüité après le 7 octobre au Proche-Orient, oscillé entre grandes déclarations et atermoiements dans le conflit en Ukraine : aujourd’hui, nous ne pesons plus ni à Washington, ni à Pékin, ni même à Alger. Puissance éducative, aussi, pour transmettre notre héritage, juridique pour protéger nos libertés, culturelle pour nous opposer à la propagande de nos adversaires, démographique, enfin, car une société qui ne fait plus d’enfants est une société qui a cessé d’espérer.
Les tours du World Trade Center ne se relèveront pas. La civilisation qu’elles symbolisaient, elle, le peut encore. À condition de la savoir mortelle, donc précieuse, et de vouloir demeurer ce que nous sommes : des hommes libres. Il y a une condition absolue à cela : le courage, le courage moral, le courage physique, le courage !
Retrouvez cette chronique sur le site de Rupture-Mag en cliquant ici.

« L’islamisme à bas bruit avance ses pions dans les entreprises, dans le tissu associatif, dans les clubs sportifs, dans les cantines scolaires, dans les piscines publiques. Ce grignotage méthodique procède par intimidation diffuse et compromissions successives. Chaque abandon paraît négligeable. Leur somme constitue une capitulation. »
David Lisnard
Recevez les actualités
de Nouvelle Énergie et David Lisnard