Taxe Zucman ou les habits neufs du vieux collectivisme
Face à la démagogie fiscale, partagée de l’extrême gauche au RN, rappelons que l’impôt n’a pas à être moral, il doit être utile et efficace, ce qu’il n’est plus depuis longtemps. Une tribune de David Lisnard parue dans Valeurs Actuelles le 24 septembre 2025.
La France détient le record mondial en matière de taux de prélèvements obligatoires. Si la fiscalité créait la prospérité, nous serions le pays le plus riche du monde. Or, la réalité est cruelle: services publics dégradés, hôpital en crise, école qui s’effondre, économie atone, appauvrissement relatif en termes de PIB par habitant. Le problème n’est évidemment pas le manque de recettes fiscales mais il vient d’un État inefficace et dépensier. Et pourtant, nous assistons depuis des semaines à un détournement d’opinion publique à travers un débat daté et dépassé: taxer les « ultrariches » par le mécanisme de la taxe dite Zucman est ainsi devenu le nouvel étendard de l’égalitarisme fiscal, ce poison collectiviste qui préfère punir la réussite plutôt que favoriser la prospérité.
Comme souvent, ce qui peut paraître séduisant est ici trompeur et dangereux. Les 20 milliards de recettes annoncés relèvent en effet de la fiction comptable. Les estimations sérieuses, intégrant les effets d’évitement et l’exil fiscal, convergent vers 3 à 5 milliards au mieux la première année. Encore moins par la suite.
En réalité, le solde sera négatif car en s’attaquant à la propriété privée, on décourage l’investissement privé et la création de richesses. L’expérience de l’impôt sur la fortune (ISF) devrait nous servir: chaque euro prélevé s’accompagnait de pertes supérieures en capital détruit et en entrepreneurs exilés. L’Allemagne, la Suède, le Dane-mark, l’Autriche, les Pays-Bas ont supprimé leur impôt sur la fortune. La Norvège en fait le constat après des mois d’hémorragie fiscale. Partout, le bilan est identique: fuite des capitaux, destruction d’emplois, recettes dérisoires.
Cette taxe frapperait des actifs illiquides: parts d’ETI (entreprises de taille intermédiaire), actions non cotées, start-up en croissance. Elle confond valorisation et revenus, capital immobilisé et trésorerie disponible. Une entreprise qui réinvestit ses bénéfices n’a pas de liquidités pour payer. La mécanique est implacable: pour s’acquitter de l’impôt, il faut vendre des parts, diluer le capital français et ouvrir la porte aux fonds étrangers. Les vraies victimes ne seraient pas les supposés « ultrariches » qui partiront, ce seraient les salariés qui resteront.
Pour augmenter le pouvoir d’achat, il faut augmenter les revenus. Pour augmenter les revenus, il faut augmenter la production. Et la production précède toujours la distribution. Or, il n’y a pas de production sans capital, et pas de capital sans protection du droit de propriété.
Une telle taxe sur la détention d’actifs non monétisables revient à légitimer une forme de dépossession légale. Ce glissement est à la fois économiquement dangereux et politiquement malsain. Il installe l’idée que l’État a un droit de regard permanent sur ce que vous possédez, même en l’absence de revenus.
Face à cette démagogie fiscale, partagée de l’extrême gauche au Rassemblement national, en passant par tout le spectre politique, il faut rappeler que l’impôt n’a pas à être moral mais qu’il doit être utile et efficace, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps. On le sait: trop d’impôt tue l’impôt. À partir d’un certain seuil, il tue le contribuable. Aujourd’hui, l’urgence n’est pas de taxer davantage, la priorité est de dépenser beaucoup moins. La dépense publique atteint un tel niveau qu’elle étouffe l’investissement privé, donc la croissance, donc les recettes futures. Cette réalité économique est vérifiable partout dans le monde.
Taxer le succès aujourd’hui, c’est sacrifier l’avenir. Ne commettons pas cette faute historique. Refusons la confiscation qui appauvrit. Choisissons la prospérité par l’investissement, la propriété et la liberté d’entreprendre.
Pas de pourboire pour l’Etat
Avez-vous envie de laisser un pourboire à l’Etat plutôt qu’au pompiste ou au serveur ? Moi, non. C’est pourtant ce qui est en gestation à Bercy. Retrouvez la chronique de David Lisnard pour l’Opinion.
Incapable de se réformer pour faire des économies, l’Etat continue de faire littéralement les poches des Français. Toujours aussi créatif quand il s’agit de remplir les caisses qu’il vide aussitôt, il pioche toujours plus profond, là où c’est facile.
Cynisme. A partir de janvier 2026, il s’apprête à franchir un nouveau seuil de cynisme en taxant les pourboires. Oui, les pourboires. Ces quelques euros glissés pour saluer un bon service. Cette gratification modeste et humaine, née de la reconnaissance, non de la contrainte. Ce complément de revenu bienvenu pour ceux qui travaillent dur, souvent pour des salaires modestes, dans des métiers exigeants et mal considérés.
Il faut n’avoir jamais passé une soirée de service en restauration pour envisager une telle mesure. Il faut n’avoir jamais tenu un plateau, assuré des livraisons ou des heures de route, affronté les heures debout, le stress, les clients difficiles, le rythme éreintant d’un double service pour imaginer ponctionner ce qui relève d’un simple geste de gratitude.
Mais dans les bureaux des technocrates, où l’on s’échange plus facilement des tableaux Excel que des poignées de main, le réel n’existe plus. Pour ces gens-là, tout est flux, tout est traçable, tout est taxable. A leurs yeux, un pourboire n’est pas un merci, c’est une niche fiscale.
Le gouvernement prévoit ainsi de ne pas reconduire, à partir de 2026, l’exonération de charges et d’impôts sur les pourboires instaurée en 2022. Une mesure pourtant saluée par l’ensemble du secteur, et utile pour redonner de l’attractivité à des métiers qui peinent à recruter. Les chiffres sont clairs : 83 % des salariés considèrent le pourboire comme un avantage incontournable. Ils sont 41 % à envisager de quitter leur emploi si ce revenu est taxé. Faut-il vraiment aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans la restauration pour quelques miettes fiscales ?
Car cette idée est non seulement injuste, mais économiquement absurde. Son rendement budgétaire sera marginal, voire négatif. Ce ne sont pas grâce aux pièces laissées par les clients qu’on comblera un déficit public annuel de 170 milliards d’euros. Ce n’est pas en prélevant quelques euros sur un sourire qu’on réformera l’Etat. Le coût administratif de cette collecte dépassera probablement son rendement.
Spirale infernale. Voilà la spirale infernale de l’inefficacité coûteuse qui pénalise le mérite. Plus l’État est obèse, plus il a faim. Plus il prend de l’argent, plus il est clochardisé. Plus il échoue, plus il ponctionne. Plus il dysfonctionne, plus il surveille ceux qui tiennent encore par le travail.
Il faut une sacrée déconnexion sociale pour penser que quelques euros de pourboire sont un luxe. Mais surtout, il faut manquer singulièrement de courage politique pour aller chercher là ce que l’on n’ose pas récupérer ailleurs.
Ce système est devenu fou. Il confond la fraude et la reconnaissance, le privilège et la récompense, le travail et la rente, la spoliation et l’impôt. Il surveille le serveur plutôt que le fraudeur. Il prétend taxer la générosité quand il faudrait contrôler la corruption, coûteuse et toxique, conséquence de la confusion que génère l’Etat dans l’économie via sa caste nourrie au capitalisme de connivence, celui des circuits opaques de la dépense publique, des copinages bien placés, des passe-droits protégés. Pendant qu’on traque les euros du serveur, on ferme les yeux sur les millions qui s’évaporent dans les méandres de l’administration.
Inefficacité. Ce projet dit tout d’un système usé, rongé par l’inefficacité, incapable de se réformer mais toujours capable de punir ceux qui travaillent dans l’économie réelle, de l’effort et du risque. Cette mesure consacre l’échec d’une vision purement redistributive de la société : au lieu de créer de la richesse, on organise méthodiquement sa confiscation.
On ne demande pas au gouvernement de féliciter les serveurs, chauffeurs, pompistes, coiffeurs ou autres livreurs. On lui demande simplement de ne pas les pénaliser. De ne pas humilier des professionnels par une mesure mesquine et contre-productive.
Liberté. Le pourboire, c’est le dernier espace de liberté dans la relation de service. Un client satisfait gratifie directement celui qui l’a bien servi. Sans intermédiaire. Sans bureaucratie. Sans Etat. C’est précisément ce qui dérange. Cette zone libre de générosité insupportable au Léviathan fiscal. Cette transaction humaine qui échappe à la machine administrative.
Refusons cet Etat soupçonneux et tatillon. Un Etat qui ne croit plus en l’initiative, qui traque ce qui échappe à ses radars, qui taxe ce qu’il ne comprend pas. Un Etat qui étouffe les élans simples – l’effort, le mérite, la générosité – sous prétexte d’équité.
Faudra-t-il demain déclarer les quelques pièces données à une personne nécessiteuse ? Jusqu’où ira cette folie bureaucratique ?
A force de tout vouloir encadrer, cet Etat détruit ce qu’aucune loi ne peut décréter : les ressorts moraux qui tiennent une nation debout – la décence, la reconnaissance, la solidarité librement consentie. Ce ne sont pas des variables fiscales. Ce sont les conditions élémentaires du lien social qu’il nous appartient de reconstruire par le sens de la justice et de la mesure.
Réhabilitons l’effort, allégeons les charges, retrouvons du bon sens fiscal : tout commence par le respect de ceux qui, chaque jour, accomplissent leur part, honnêtement, avec dignité.
Tout comme on ne rétablira pas les comptes publics en faisant les poches des Français, on ne redressera pas le pays en surveillant les pourboires pendant qu’on ferme les yeux sur la fraude et la corruption. On le redressera en ayant le courage de réformer l’Etat, de libérer le travail, de valoriser le mérite. En rendant à chacun ce qui lui appartient : au serveur son pourboire, au citoyen sa liberté, à l’Etat ses vraies missions. Ainsi va la France…
David Lisnard en Corse : « Je ne cherche pas à plaire, je cherche à convaincre »
En déplacement en Corse, David Lisnard, président de Nouvelle Énergie, s’est exprimé dans l’émission PuliticaMente sur RCFM.
Autonomie : une illusion institutionnelle ?
Favorable à la décentralisation, David Lisnard met en garde contre « une illusion institutionnelle » :
« En Corse, on parle surtout de transports, de logement, du coût de la vie… Pas seulement d’autonomie. Quand vous perdez tous les matchs de foot, il y a ceux qui essaient d’améliorer l’équipe, et ceux qui veulent changer les règles. »
Reconnaissance d’un État de Palestine : « une faute lourde »
Il critique également la décision d’Emmanuel Macron à l’ONU, qualifiée de « faute lourde ».
Taxe Zucman : « une illusion dangereuse »
Concernant la proposition de taxe sur les grandes fortunes, il tranche :
« Cette taxe, c’est une illusion dangereuse. Elle ne résoudra rien. Si on empêche les entrepreneurs de développer leurs entreprises ici, ils iront ailleurs. »
« Convaincre, pas plaire »
« Moi je ne cherche pas à plaire, je cherche à convaincre. »
Avec Nouvelle Énergie, David Lisnard défend une ligne claire : réduire la dépense publique, libérer l’innovation et refuser les illusions fiscales qui aggravent les problèmes.
Retrouvez le replay de son interview sur le site de France Bleu RCFM en cliquant ici.
La taxe Zucman est une illusion dangereuse
FISCALITÉ. Le président de Nouvelle Énergie dénonce un débat démagogique, qui risque de freiner l’investissement et d’affaiblir la France. Retrouvez son interview parue sur le JDD, dimanche 21 septembre.
David Lisnard invité du 8.30 Franceinfo
Invité ce mercredi 24 septembre sur franceinfo, David Lisnard a jugé « impensable » toute participation à un gouvernement qui instaurerait une nouvelle taxe sur les plus riches. Il refuse, « pour sa part », que son parti soit « co-responsable d’une politique qui enfoncerait encore davantage le pays dans l’échec social et économique » en ajoutant « une couche de fiscalité » supplémentaire.
Cannes : la police municipale en première ligne pour protéger les habitants
Deux interventions récentes à Cannes rappellent le rôle central de la police municipale dans la sécurité quotidienne des habitants et des visiteurs.
Samedi après-midi, un individu armé d’une pince coupante a tenté de voler un vêtement dans une boutique de la rue d’Antibes. Repéré par un vigile, il a pris la fuite avant d’être interpellé par une patrouille de la police municipale près de la place Gambetta.
Quelques jours plus tôt, deux individus ont dérobé une montre dans le sac d’un baigneur. Là encore, l’alerte a été rapidement donnée et la police municipale a intercepté les suspects. La montre a été retrouvée et restituée à son propriétaire.
Ces deux exemples illustrent le rôle précieux et indispensable joué par la police municipale de Cannes.
- Présents 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, les agents sont dans 9 cas sur 10 les primo-intervenants.
- Leur vigilance, leur réactivité et leur professionnalisme permettent de sécuriser la ville et de protéger les habitants comme les visiteurs.
- Leur engagement quotidien, sans relâche, est une condition indispensable pour maintenir l’ordre public et garantir la tranquillité de chacun.
À Cannes, la police municipale est un pilier de la sécurité locale, un maillon essentiel de la chaîne de protection.
Retrouvez les articles de Nice-Matin sur ces faits divers.
Taxe Zucman : les Français méritent mieux que des illusions fiscales
Alors que les soutiens de Gabriel Zucman ne craignent plus de populariser des inepties économiques aux heures de grande écoute, il paraît d’autant plus urgent de lever le vrai tabou français : celui de la croissance et de la productivité, seuls véritables moteurs de l’amélioration des conditions de vie et conditions de l’équilibre des finances de l’Etat. Une tribune parue dans l’Opinion d’Erwan Le Noan co-signée par David Lisnard, Muriel Jourda, Alexis Karklins-Marchay, Cécile Maisonneuve, Constance Nebbula, Hervé Novelli et beaucoup d’autres membres de Nouvelle Énergie.
La dégradation de la note de la France par Fitch confirme ce que chacun sait : l’économie française décroche en dépit d’une dette publique qui ne cesse d’augmenter. L’Etat a beau dépenser toujours davantage, la croissance reste faible et le pouvoir d’achat progresse moins qu’ailleurs: si la France avait eu la même croissance que les Etats Unis lors des quinze dernières années, les Français seraient plus riches de 30 %.
Cette situation s’explique non par l’insuffisance de taxes, mais par une stagnation de la productivité – l’écart avec les Etats-Unis, là aussi, n’a cessé de se creuser (10 points depuis 2019). C’est donc l’absence d’innovation, le manque d’investissement dans le capital matériel, immatériel et humain qui devraient être au cœur du débat public.
Pourtant, une certaine classe politique préfère s’illusionner dans la célébration de la « taxe Zucman ». A l’écouter, cette taxe qui porterait sur 1 800 « ultra-riches » devrait renflouer les caisses de l’Etat et ramener de la « morale fiscale ». Une solution miracle…
Méconnaissance. Sauf qu’elle repose sur une méconnaissance profonde des mécanismes économiques les plus élémentaires. En proposant d’imposer un patrimoine financier, cette proposition de taxe oublie qu’elle ne porte jamais sur un revenu disponible : ce n’est pas parce que vous êtes actionnaire d’une entreprise dont la valeur estimée, qui peut fortement varier, est élevée (parce que le marché parie sur son potentiel) que vous disposez de liquidités équivalentes. Parfois, l’entreprise n’est pas même rentable. Certains entrepreneurs n’auront donc d’autre choix que de revendre une part de leur entreprise, notamment à des fonds étrangers, pour acquitter un impôt Zucman sur des actions qu’ils n’auront plus. Fascinant non?
Et quand Thomas Piketty suggère qu’ils n’ont qu’à vendre ce capital aux salariés ou à l’Etat, il oublie que les premiers n’ont pas les moyens, ni peut-être l’envie, de le faire, et que le second ne s’est jamais distingué par ses capacités de gestionnaire. Sans quoi, la dette ne serait pas de 114 % du PIB.
L’argument selon lequel cette solution permettrait d’enfin taxer les holdings est au demeurant totalement fallacieux : les revenus qu’elles perçoivent sont déjà soumis à l’impôt sur les sociétés (à 25 %), puis à nouveau taxés à 30 % lorsqu’ils sont distribués.
Autrement dit, cette taxe est une illusion fiscale. Son introduction ne résoudra nullement les problèmes de productivité et de croissance mais favorisera, encore une fois, le démantèlement de l’appareil productif français, en accélérant la fuite des talents et du capital et en contraignant à la vente les pépites nationales.
Champions. C’est aux Etats-Unis, et non en France, que Stéphane Bancel a par exemple fait émerger Moderna et contribué à une révolution scientifique mondiale. C’est vers les marchés financiers les plus dynamiques que les jeunes entreprises se tournent pour accélérer leur croissance. C’est là-bas que se déploient aujourd’hui les champions qui façonnent l’économie de demain et notre avenir.
Alors que les soutiens de Gabriel Zucman ne craignent plus de populariser des inepties économiques aux heures de grande écoute, il paraît d’autant plus urgent de lever le véritable tabou français : celui de la croissance et de la productivité, seuls véritables moteurs de l’amélioration des conditions de vie et conditions de l’équilibre des finances de l’Etat.
Ce sont elles, et non la dépense publique, qui ont permis à la France, il y a quelques décennies encore, d’être un phare social et technologique pour le monde. Et ce sont elles qui permettront à l’avenir d’inverser le décrochage social, en offrant à chacun l’opportunité de vivre mieux que ses parents.
Mais pour retrouver cette trajectoire, il n’y a pas de solution magique. Il faut miser sur l’innovation, la compétitivité, libérer les forces productives et redonner confiance à ceux qui entreprennent. Si la France parvenait à faire émerger ne serait-ce que deux « Mistral » du calibre de Nvidia, leurs contributions rapporteraient davantage aux finances publiques que dix taxes Zucman. La solution n’est donc pas dans l’augmentation des impôts, ni dans une prétendue morale fiscale, mais dans la libération des énergies économiques, qui passe par une réduction du fardeau fiscal qui pèse sur les entrepreneurs et les investisseurs.
Le débat public ne peut donc se réduire à une chasse aux sorcières contre celles et ceux qui ont réussi. Ce n’est pas en taxant les milliardaires qu’on crée de la croissance ni qu’on améliore l’efficacité des services publics. Sans quoi le communisme aurait été un franc succès. L’important est de redonner l’envie d’entreprendre, de libérer l’innovation et de promouvoir la création de richesses : une tâche plus complexe, bien loin des solutions faciles et du « prêt à taxer », mais nécessaire pour que notre chère France rayonne à nouveau.
Pour notre classe politique comme pour nous, électeurs, il est temps d’abandonner les illusions pour se mettre au travail.
Retrouvez cette tribune sur le site de l’Opinion en cliquant ici.
Signataires :
- Erwan Le Noan, essayiste, consultant
- Olivier Babeau, économiste et président de l’institut Sapiens
- Louise Baroin, directrice marketing et réseaux sociaux de GenerationLibre
- Marc de Basquiat, économiste, président du think tank AIRE
- Baptiste Bayart, entrepreneur
- Frédéric Bedin, entrepreneur
- Sacha Benhamou, directeur de la communication et des relations institutionnelles de GenerationLibre
- Pierre Bentata, économiste et essayiste
- Godefroy de Bentzmann, entrepreneur
- Benjamin Bitton, chef d’entreprise dans le conseil financier spécialisé dans l’innovation et l’entrepreneuriat
- Jean-Baptiste Blanc, sénateur du Vaucluse, vice-président de la Commission des finances
- Anne Boudu, avocate
- Timothée Bouteloup, GenerationLibre
- Nicolas Bouzou, essayiste et entrepreneur
- Kevin Brookes, enseignant-chercheur en science politique, Directeur de GenerationLibre
- Virginie Calmels, présidente fondatrice de Futurae et Présidente de Croissance Plus
- Laurent Cappelletti, professeur au CNAM, chaire de contrôle de gestion
- Eric Chaney, expert associé à l’institut Montaigne
- Sébastien Chapotard, dirigeant de PME industrielle
- Karine Charbonnier, entrepreneur
- François-Marie Charmet, entrepreneur
- Philippine Charon, entrepreneuse
- Antoine Copra, directeur de la rédaction des Electrons Libres
- Jean-Philippe Delsol, essayiste et président de l’IREF
- Alexandra Dublanche, vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France
- Simon Dufeigneux, conseiller METI
- Grégory Edberg, banquier d’affaires et enseignant à Sciences Po
- Pierre Entremont, co-founder & managing partner, Frst Capital
- Edouard Fillias, président de JIN et vice président GenerationLibre
- Samuel Fitoussi, essayiste et investisseur
- Pierre Garello, économiste, professeur des Universités
- Gabriel A. Giménez Roche, enseignant-chercheur en économie et finance
- Bruno Grandjean, chef d’entreprise
- Olivia Grégoire, députée de Paris, ancienne ministre
- Philippe Goetzmann, chef d’entreprise
- Thierry Herrmann, entrepreneur en immobilier et investisseur dans le sport
- Muriel Jourda, sénateur du Morbihan, présidente de la commission des Lois
- Philippe Juvin, député des Hauts-de-Seine, membre de la commission des Finances
- Nathalie Janson, enseignant-chercheur en économie et finance
- Alexis Karklins-Marchay, entrepreneur et essayiste
- Guillaume Labbez, président de CommStrat, enseignant à Sciences Po
- Philippe de Ladoucette, docteur en droit
- Delphine Lancel, entrepreneure
- Guillaume Larrivé, vice-président des Républicains
- Nicolas Lecaussin, économiste, IREF
- Gregory Lenne, Conseiller stratégique de GenerationLibre
- David Lisnard, président de Nouvelle Energie, maire de Cannes
- Alain Madelin, ancien ministre de l’Economie et des Finances
- Cécile Maisonneuve, experte associée à l’Institut Montaigne
- Hélène Marchand, chef d’entreprise dans l’industrie
- Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari
- Bertrand Martinot, expert associé à l’institut Montaigne
- Marc Menasé, founding partner de Founders Future
- Jean-Bernard Meurisse, entrepreneur dans l’accompagnement des PME
- Frédéric Motte, industriel, conseiller régional
- Constance Nebbula, vice-présidente de la région Pays-de-la-Loire
- Hervé Novelli, entrepreneur, ancien ministre
- François-Xavier Oliveau, dirigeant d’entreprise, essayiste
- Sylvain Orebi, entrepreneur
- Denis Payre, entrepreneur, Fondateur de Croissance Plus et Nous Citoyens
- Bruno Raillard, co-founder & managing Partner, Frst Capital
- Olivier Redoulès, économiste
- Adina Revol, essayiste et enseignante
- Julien Revol, entrepreneur
- Christophe Seltzer, consultant indépendant, ancien directeur de Students for Liberty et de GenerationLibre
- Rubin Sfadj, avocat
- Philippe Silberzahn, enseignant-chercheur, spécialisé en innovation et entrepreneuriat
- Rafik Smati, entrepreneur
- Alexandre Stachtchenko, entrepreneur, auteur et candidat aux législatives Paris 2e circonscription
- Jean-Louis Thiériot, député de Seine-et-Marne, ancien ministre
- Erwann Tison, économiste, enseignant à l’université de Strasbourg
- Arnaud Vaissié, président de International SOS
- Sébastien Verdeaux, conseil stratégique aux familles
- Aurélien Véron, conseiller de Paris
- Pierre-Emmanuel Weil, dirigeant d’un multi family office
- Nikolai Wenzel, enseignant- chercheur en économie
« La droite ne doit pas être la rustine du Titanic »
Invité de Marc Fauvelle dans l’émission 60 Minutes Fauvelle sur BFMTV le 16 septembre 2025, David Lisnard a livré une analyse sans concession de la situation politique française. Face à l’accumulation des blocages et à la crise de confiance démocratique, il a rappelé la nécessité d’une réforme structurelle de l’État, d’un recentrage sur les missions régaliennes et d’une alternative politique forte.
Interrogé sur la suppression des avantages à vie des anciens Premiers ministres, David Lisnard a estimé que cette mesure ne pouvait être positive que si elle s’inscrivait dans une logique plus large de réduction des dépenses publiques.
« Si c’est une goutte d’eau qui s’inscrit dans un véritable océan de reflux de la dépense, ce serait positif. Mais si c’est un paravent pour masquer l’inertie, c’est un effet démagogique. »
Il a rappelé que la France détient le record mondial des dépenses publiques et des impôts, et que seule une réforme en profondeur pouvait recréer un cycle vertueux de création de richesse et de pouvoir d’achat.
Évoquant les violences contre les forces de l’ordre, David Lisnard a dénoncé la « culture de l’excuse » et les failles du système judiciaire et carcéral :
« Il y a une surpopulation carcérale, indigne d’une démocratie, mais aussi une sous-incarcération. On n’applique pas les condamnations telles qu’il le faut. »
Il a plaidé pour une nouvelle politique pénale, un respect de l’autorité dès l’enfance et un État recentré sur ses missions fondamentales : sécurité, justice et protection des libertés.
Face aux propositions de la gauche, notamment la taxe Zucman, David Lisnard a rappelé les réalités fiscales :
« 55 % des ménages ne paient pas l’impôt sur le revenu. Les 10 % de ménages qui contribuent le plus paient 70 % de l’impôt. La solution n’est pas d’augmenter encore les impôts mais de réduire la dépense publique et de libérer les forces créatrices de notre pays. »
Pour lui, seule une baisse structurelle de la dépense publique peut redonner du revenu net aux travailleurs et de la compétitivité à l’économie.
David Lisnard a refusé l’idée que la droite puisse se contenter d’accompagner le gouvernement actuel :
« La droite mérite mieux que d’être la rustine du Titanic. Elle doit proposer une alternative très puissante autour de trois axes : libération économique, sécurité et éducation. »
Concernant Emmanuel Macron, il a évoqué l’hypothèse d’une démission différée du chef de l’État, non comme une revendication, mais comme une issue possible pour débloquer la situation politique et « régénérer la démocratie ».
Enfin, David Lisnard a jugé « une erreur et même une faute » la reconnaissance par la France d’un État palestinien sans conditions claires :
« Reconnaître aujourd’hui un État de Palestine, c’est une énorme victoire pour le Hamas. Le processus de paix doit passer par deux États, mais avec des représentants légitimes et responsables. »
David Lisnard sur Sud Radio : « La droite ne doit pas être la béquille du macronisme »
Invité de l’émission politique de Jean-François Achilli sur Sud Radio, David Lisnard est revenu sur l’actualité sociale et politique du pays, rappelant l’urgence de bâtir une alternative cohérente face au chaos institutionnel et aux dérives idéologiques.
Face à la grève annoncée dans l’éducation nationale, il a souligné le rôle des élus locaux et de leurs services, une fois encore « en première ligne pour assurer la continuité de la vie quotidienne », tout en mettant en garde contre les blocages, qui « frappent d’abord ceux qui doivent travailler chaque jour pour vivre ».
Le président de Nouvelle Énergie a dressé un constat sans détour :
« Le problème vient du fait qu’en France il y a trop d’État et mal d’État. Ceux qui bloquent demandent toujours plus de dépenses, plus d’assistanat, alors que la solution passe par plus de mérite, de liberté et de responsabilité. »
Évoquant la montée des violences, Lisnard a dénoncé la perte de repères d’autorité et la nécessité d’une réforme profonde du droit pénal :
« Tant qu’on n’aura pas retrouvé ce sens de l’autorité, le pays explosera. »
À propos de la situation politique nationale, il a rappelé qu’Emmanuel Macron porte une responsabilité majeure dans le blocage institutionnel, en raison notamment de la dissolution de 2024 :
« Je ne suis pas pour la destitution, qui serait le chaos. Mais le président de la République doit prendre acte de la situation et envisager une démission différée, dans une approche gaullienne, pour rélégitimer l’action politique. »
Il a également fustigé l’attitude d’Olivier Faure, qui appelle à hisser le drapeau palestinien sur les frontons des mairies :
« C’est une faute lourde qui alimente un antisémitisme déjà croissant et joue avec le feu insoumis. »
Enfin, David Lisnard a dénoncé l’inaction de l’exécutif face à l’emprisonnement arbitraire de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie :
« L’honneur d’une nation, c’est de défendre ses ressortissants. Le silence et l’indifférence générale traduisent un délitement inquiétant. »
Pour Lisnard, l’enjeu est clair : proposer une véritable alternative de redressement autour de trois piliers – la libération économique, la sécurité et l’éducation – et refuser toute compromission :
« La droite ne doit pas être la béquille du macronisme, ni celle du socialisme. »
David Lisnard : « Emprisonnement de Boualem Sansal, trois cents jours d’indignité et d’effacement de la France »
TRIBUNE – Face à un régime algérien de plus en plus liberticide, dont la seule martingale politique consiste à attaquer notre pays et à jouer de notre faiblesse, ces trois cents jours d’inertie et de silence marquent la fin d’une certaine idée de la France, déplore David Lisnard
Trois cents jours. Trois cents jours que notre compatriote Boualem Sansal subit l’arbitraire du pouvoir algérien. Trois cents jours que cet immense écrivain croupit dans les geôles algériennes. À 80 ans, gravement malade, il paye sa double nationalité franco-algérienne. Il paye d’enrichir la France de sa plume et de faire rayonner l’esprit universaliste français. Il paye de critiquer le régime de Tebboune, les islamistes, et de penser librement. L’auteur de 2084, celui qui dissèque les totalitarismes avec la lucidité d’un Orwell, est réduit au silence. Face à un régime algérien de plus en plus liberticide, dont la seule martingale politique consiste à attaquer notre pays et à jouer de notre faiblesse, ces trois cents jours disent tout de l’effacement de la France.
Trois cents jours d’injustice et de souffrance pour un homme libre et trois cents jours d’indignité pour nos intellectuels, nos artistes, et tous les bien-pensants. Eux si prompts à embrasser des causes étrangères, souvent hostiles à la France et plus largement aux démocraties, eux qui ont défendu Cesare Battisti, terroriste italien, avec une ferveur militante, eux qui arborent des drapeaux palestiniens en soutien aux néo-nazis du Hamas, sont aphones, incapables du moindre mot pour un compatriote, un auteur de langue française à l’œuvre universelle. Les mêmes, qui se gargarisent de grands principes, ont des indignations sélectives et sont muets quand il s’agit de défendre un écrivain qui ne correspond pas à leur grille idéologique. Leur silence assourdissant sur Boualem Sansal les discrédite à jamais.
Ces trois cents jours sont aussi ceux de l’incapacité pour l’exécutif français à agir. Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères ont-ils seulement essayé, eux qui ont voulu nous faire croire à des tractations en coulisses pour nous faire taire et jouer sur l’oubli ? Les déclarations polies du Quai d’Orsay masquent une inertie coupable. La diplomatie française s’enferme dans une posture de repentir systématique. Cette culpabilisation permanente nourrit le mépris et encourage l’arrogance du régime algérien. La France n’a su imposer ni dialogue partenarial ni rapport de force. Ni stratégie, ni autorité.
Rien n’est fait non plus pour le journaliste français Christophe Gleizes, emprisonné, lui aussi arbitrairement, depuis mai 2024. Notre diplomatie sait-elle encore agir ? Jusqu’alors, jamais, à aucune époque, sous aucun président, avec aucune génération d’intellectuels, la France n’avait toléré pareille ignominie. Jamais la France, héritière des Lumières, patrie de Voltaire, Zola, Hugo, Camus, n’abandonnait ainsi les siens. Jamais la France n’avait renoncé à être elle-même.
Ces trois cents jours sont aussi et enfin ceux de l’inconscience de la société française. Beaucoup pensent que cette affaire ne les concerne pas, qu’il s’agit d’une histoire entre Algériens. Erreur tragique. Non seulement Boualem Sansal est l’un de nos compatriotes mais n’y avait-il pas également de la France chez Soljenitsyne, Vaclav Havel ou Primo Levi ? Quand un écrivain est emprisonné pour ses idées, c’est l’âme française qui est attaquée et notre conception de la liberté qui est piétinée.
Face à cette indifférence, avec le comité de soutien international à Boualem Sansal, animé notamment par Arnaud Benedetti, Catherine Camus et Noëlle Lenoir et regroupant des voix courageuses comme celles de Georges-Marc Benamou, Pascal Bruckner et quelques autres, nous avons lancé l’opération « Je lis Sansal ». Ils sont peu nombreux à rappeler l’essentiel face à la lâcheté générale, mais en cela ils tentent de sauver Sansal et un peu de notre dignité collective. Aussi importante soit-elle, cette mobilisation reste insuffisante si le pays demeure indifférent et le pouvoir inopérant.
Le régime algérien teste notre détermination. Il constate que la France alterne entre silences pesants et soubresauts stériles, faits de rodomontades sans conséquences vis-à-vis de nos partenaires ou adversaires. Il est un constat objectif et cruel : notre pays se révèle incapable de protéger ses propres citoyens.
Le silence et l’inertie français sont un déshonneur collectif. Ils marquent la fin d’une certaine idée de la France. Celle qui savait que défendre un écrivain emprisonné, c’était défendre la liberté de tous. L’enjeu, aujourd’hui, n’est pas seulement la survie d’un homme âgé, malade, victime d’une justice instrumentalisée et d’un pouvoir despotique. L’enjeu, c’est l’existence même de l’esprit français et de l’âme de notre nation. Liberté pour Boualem Sansal. Liberté pour Christophe Gleizes. Immédiatement. Car leur liberté est la nôtre. Et leur abandon est notre reddition.
Retrouvez la tribune de David Lisnard parue dans le Figaro, vendredi 12 septembre 2025, en cliquant ici.