David Lisnard sur CNEWS : « La politique, ce sont des flux. Il faut créer une autre altérité et libérer les forces créatrices du pays. »
Invité de Face à l’info sur CNEWS, mardi 18 novembre, David Lisnard a rappelé avec force la nécessité d’un projet clair, cohérent et assumé, capable de répondre à la crise politique française. Face à une vie publique fragmentée et à un paysage bloqué, il a réaffirmé la vocation de Nouvelle Énergie : proposer une offre libérale, sécuritaire et éducative, centrée sur la responsabilité, l’efficacité publique et la liberté de créer.
Pour David Lisnard, la droite doit se donner les moyens d’être au second tour. Cela passe par un processus de sélection transparent et ouvert, permettant de comparer projets et personnalités sans arrangement d’appareil :
« Je ne suis pas un fétichiste de la primaire. Mais aujourd’hui, personne ne peut atteindre le second tour sans une cristallisation. Il faut une compétition, un projet clair, pas un accord entre notables. »
Il rappelle que Nouvelle Énergie porte une ligne constante :
– libérer l’économie,
– restaurer l’autorité de l’État et la sécurité,
– reconstruire l’école,
– moderniser l’organisation publique,
– redonner des marges aux forces productives.
Un projet de rupture avec le social-étatisme qui imprègne aujourd’hui tous les blocs politiques :
« La politique, ce sont des flux. Si on est constant, si on explique comment on baisse la dépense, comment on relance une économie prospère, on peut créer une autre altérité que celle qui nous enferme aujourd’hui. Il faut libérer les forces créatrices du pays. »
Pour Lisnard, l’offre politique actuelle ne répond plus à la demande du pays réel. Nouvelle Énergie se construit précisément pour y répondre : lucide, responsable, concrète, tournée vers le comment plutôt que les postures.
David Lisnard alerte sur l’explosion des normes, la crise sociale et le narcotrafic : « La démocratie ne doit pas être l’impuissance »
Invité ce mardi 18 novembre de Face à Face sur RMC et BFMTV, David Lisnard a livré une analyse directe de la situation du pays. Il a appelé à restaurer l’efficacité de l’État, à laisser agir les maires sur le terrain et à sortir de ce qu’il décrit comme une logique d’impuissance publique.
Narcotrafic : un phénomène qui touche désormais tout le territoire
David Lisnard rappelle que le narcotrafic ne concerne plus seulement les grandes villes.
« Dans des villages où j’allais enfant, il y a désormais des points de deal. »
Il souligne que près de 250 000 personnes vivent du trafic, presque autant que l’ensemble des policiers et gendarmes du pays. Il appelle à l’application ferme des lois et à la responsabilisation des familles lorsque les mineurs sont impliqués.
Logement : une crise sociale majeure
Pour David Lisnard, la France fait face à « la plus grande crise sociale ».
Il rappelle que l’AMF alertait déjà en 2017 et cite les projections inquiétantes : fermeture possible de 5 000 écoles dans les prochaines années et besoin d’ouvrir 500 EHPAD en raison du vieillissement de la population. L’effondrement de la construction neuve accentue encore la situation.
Finances publiques : un État « drogué à la dépense »
Il dénonce la logique gouvernementale qui présente comme un effort ce qui est, selon lui, un prélèvement supplémentaire.
« Ce ne sont pas des économies. L’État prend toujours plus sur les ménages, sur les entreprises et sur les collectivités. »
Il rappelle que les intérêts de la dette représentent désormais six fois le budget de la Justice.
Un projet libéral, sécuritaire et éducatif
David Lisnard assume porter un projet combinant liberté économique, ordre public et exigence éducative.
« Beaucoup de Français sont libéraux sans le savoir, parce qu’ils veulent simplement que l’effort et le mérite soient récompensés. »
Il défend un salaire net qui augmente par le travail, une école qui protège les enfants des idéologies et un environnement public où chacun puisse se déplacer en sécurité.
David Lisnard : « Les maires ne doivent pas être la variable d’ajustement du désordre national »
À la veille du congrès des maires, qui se tient du 18 au 20 novembre à Paris, David Lisnard, le président de l’Association des maires de France et maire de Cannes, dénonce les ponctions budgétaires sur les collectivités locales du projet de loi de finances (PLF) pour 2026. S’il appelle à un nouvel acte de décentralisation, il doute de la capacité du gouvernement à aboutir. Un entretien à retrouver dans la Gazette des communes.
L’exécutif prévoit 4,6 milliards d’euros d’efforts pour les collectivités locales. Est-ce soutenable ?
David Lisnard : J’ai l’impression de revivre la même scène, comme dans le film avec Bill Murray « Un jour sans fin ». Chaque année, on nous parle d’un « effort ». Mais ce n’est pas une contribution au redressement des comptes publics. Ces économies sont en réalité de nouveaux prélèvements pour financer un État qui ne se réforme pas.
Pour 2026, André Laignel, président du Comité des finances locales et premier vice-président délégué de l’Association des maires de France (AMF), a déjà documenté, au minimum, 7,5 milliards d’euros de ponction sur les collectivités locales. Si ces milliards servaient vraiment à soigner les finances de l’État, on pourrait accepter de souffrir. Mais, depuis la fin du Moyen Âge, nous savons que les saignées n’ont jamais guéri personne. En parallèle, on continue de nous imposer des dépenses supplémentaires pour lesquelles un moratoire est indispensable.
La Cour des comptes souligne pourtant que les communes et les intercommunalités ont une trésorerie importante, et réclame une participation « pour 2026, mais aussi les années suivantes ». N’est-ce pas normal d’être solidaire du redressement des finances publiques ?
C’est une approche technocratique. S’obstiner à ne pas réformer l’appareil public et à prélever plus est une folie, puisqu’on répète les causes dont on déplore les effets. L’État n’ira pas mieux quand les communes iront mal. Ces chiffres sont un trompe-l’œil car il s’agit d’une épargne de précaution, comme celle des entreprises dans la période de croissance atone que nous connaissons.
Les communes ont de la trésorerie parce qu’elles autofinancent leurs investissements, faute, pour la plupart, d’accéder aux marchés financiers et aux crédits bancaires. Ce n’est pas de l’épargne dormante, c’est de la capacité d’autofinancement pour assurer, en fin de mandat, les projets déjà lancés. Et cette capacité d’autofinancement baisse fortement, ce qui est nouveau pour les communes et devrait nous alerter : plus de 10 % en moins pour le bloc communal.
Le « Dilico » n’est-il pas un moindre mal, puisqu’il garantit un reversement par l’État ?
Nous avions alerté, l’année dernière, sur le fait que l’on ne nous rembourserait pas les sommes prélevées. C’est ce qui se produit. Les conditions techniques du Dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales « Dilico 2 » (Dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales) sont telles que, dans la plupart des cas, ce remboursement ne se fera pas et, même s’il devait avoir lieu, il manquerait 20 % des montants. Normalement, lorsque vous empruntez de l’argent, vous payez des intérêts. Là, c’est l’emprunteur, l’État, qui prend des intérêts.
Une étude de l’Institut des politiques publiques pointe des « effets de saupoudrage » et questionne l’impact, sur l’économie, de la réduction des impôts de production en 2021. Faut-il poursuivre leur baisse ?
La France reste l’un des pays où ils sont les plus élevés : près de 80 milliards d’euros, contre 25 milliards en Allemagne. Si nous voulons des industries, de l’emploi et du pouvoir d’achat, il faut restaurer la compétitivité industrielle, donc, les diminuer.
Actuellement, cela ne fonctionne pas puisque, en parallèle, l’impôt sur les sociétés a été relevé, la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) n’a pas été supprimée et la valeur du foncier, donc la cotisation foncière des entreprises (CFE), a augmenté. Par ailleurs, pour qu’il y ait des industries, il faut de la formation, des investisseurs et du foncier. Or, avec le zéro artificialisation nette (ZAN), vous ne pouvez quasiment plus, en tant que maire, affecter de terrain.
Enfin, il faut maintenir le lien fiscal entre la collectivité et les entreprises, pour qu’il y ait de la compétition entre collectivités car, lorsqu’une commune ou son intercommunalité ne perçoit plus directement une part des impôts liés à l’activité économique, elle perd l’incitation à les accueillir.
L’Institut de l’économie pour le climat note une baisse des investissements publics et privés pour la transition écologique pour la première fois en 2024. Les territoires ont-ils encore les moyens de financer la planification écologique ?
Lorsque l’État ponctionne les budgets des collectivités, comme les entreprises et les particuliers, il réduit mécaniquement leurs investissements, y compris pour la transition écologique. Et, en matière de planification écologique, il n’y a pas de trajectoire globale : les textes prévoient un ensemble de mesures, parfois contradictoires, comme l’illustrent les objectifs « ZAN » et les obligations de construction de logements.
Il en ressort des montants d’investissements extravagants. Ensuite, on dit : « Vous n’atteignez pas les objectifs. » Fixons des priorités, par un débat démocratique sincère, avec une majorité. Selon moi, l’urgence consiste à décarboner l’énergie, à protéger la biodiversité et à lutter contre les particules fines.
Le PLF ne prévoit quasiment aucune suppression d’agences d’État. Est-ce une occasion manquée ?
Oui, indéniablement. Cela fait des années que ce sont des occasions manquées. Les Français payent plus d’impôts pour moins de services publics. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît que c’est un problème, mais rien ne change. Ce décalage dévalorise, une fois de plus, la parole publique, alors que nous subissons une crise de l’efficacité des politiques publiques.
Selon Boris Ravignon, aucune mesure de son rapport sur le « Coût des normes et l’enchevêtrement des compétences entre l’Etat et les collectivités » n’est encore appliquée. Pourquoi la simplification administrative échoue-t-elle toujours ?
Parce qu’il faut une légitimité politique et une volonté. Or aujourd’hui nous sommes dirigés par des « complicateurs ». Il faut des règles simples, avec des mécanismes de contrôles a posteriori, et sanctionner ceux qui ne les respectent pas. La liberté, c’est plus efficace que la contrainte.
Si la copie budgétaire du gouvernement ne s’améliore pas, soutiendrez-vous une motion de censure ?
Je ne peux pas répondre au nom de l’AMF, mais à titre personnel, je trouve que le mantra de la stabilité est devenu un prétexte pour préserver des postes. Au nom de la stabilité du Gouvernement, on crée de l’instabilité fiscale et sociale. Car quand une réforme est jugée indispensable, on ne l’abandonne pas au gré des circonstances politiques.
Faut-il un nouvel acte de décentralisation, comme l’a promis Sébastien Lecornu « avant les élections municipales » ? Y croyez-vous ?
Oui. L’AMF promeut les libertés locales et la responsabilité, c’est son objet. Pour cela, il faut garantir d’abord quelques principes : libre administration réelle, autonomie financière et fiscale, subsidiarité ascendante. Nous faisons des propositions en ce sens. Mais l’absence de majorité parlementaire, la réalité budgétaire actuelle et l’échéance électorale des municipales rendent incertaine l’adoption d’une telle réforme.
Aussi, et avant même toute nouvelle loi, transférons aux collectivités le pouvoir réglementaire d’application des lois, sauf dans les domaines régaliens. Cela redonnerait de l’oxygène à notre démocratie.
Comment restaurer l’attractivité de la fonction publique territoriale sans hausse du point d’indice et leviers salariaux ?
Les collectivités disposent encore de quelques leviers : avancements, primes, accompagnement individuel… Mais, plus largement, à titre personnel, je pense qu’il faudra poser le débat du statut, rendre les parcours en collectivité plus fluides et évolutifs. Le statut ne doit pas être un tabou : l’important est de garantir la stabilité sans figer les carrières et de permettre l’attractivité des métiers du service public.
Vous plaidez pour moins de fonctionnaires, mieux payés, dans l’État. Cela vaut-il aussi pour les collectivités ?
Chaque collectivité doit décider selon ses besoins. À Cannes, j’ai réduit les effectifs de 12 % à périmètre constant, sans dégrader le service. Parfois, il faut recruter. Le plus important est d’associer les habitants aux choix budgétaires : qu’ils comprennent pour quoi ils paient.
Au niveau national, la France compte davantage d’agents publics que l’Allemagne, sans être mieux administrée. L’excès de bureaucratie capte les ressources : 34 % des agents sont en fonction « administrante », contre 24 % en Allemagne. Si on veut mieux payer les agents de terrain, il faut réduire la bureaucratie.
Vous dénoncez la hausse des cotisations « employeur » à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL). Que proposez-vous comme alternative ?
C’est un scandale ! Plus treize points en cinq ans… Nous sommes les seuls employeurs de France à subir une hausse des cotisations. Elle augmente mécaniquement notre masse salariale, ce qui est ensuite reproché aux collectivités.
Par ailleurs, l’État nous doit plus de 100 milliards d’euros, si l’on cumule les transferts opérés depuis cinquante ans. Encore cette année, la CNRACL est prélevée pour compenser d’autres régimes déficitaires. Il y a aussi un effet démographique. Les agents transférés après les lois de décentralisation partent à la retraite, alors que les recrutements stagnent et que la part de contractuels augmente. À terme, il faudra, sans doute, une caisse unifiée couvrant tous les statuts.
L’AMF lance une campagne nationale sur l’engagement pour les élections municipales. Craignez-vous une crise des vocations ?
Les démissions de maires explosent : quatre fois plus qu’il y a vingt ans. Mais s’agissant d’une crise des vocations, on verra au mois de mars. Pour l’instant, ce n’est pas ce que nous observons. La France conserve une force civique, avec un million de candidats pour 500 000 sièges au précédent scrutin.
En cas de législatives anticipées, les élections prévues les 15 et 22 mars pourraient-elles être décalées ?
Ce serait une erreur. Depuis le 1er septembre, nous sommes dans le calendrier officiel des comptes de campagne. Décaler la date créerait un chaos juridique et administratif. Les maires ne doivent pas être la variable d’ajustement du désordre national. Nous avons été les piliers de stabilité pendant toutes les crises : Covid, « gilets jaunes », inflation, émeutes. Il faut respecter les temps démocratiques.
Le nouveau statut de l’élu local va-t-il changer les choses ? Le report de l’examen en décembre représente-t-il un problème ?
On n’est plus à un mois près. C’est une avancée importante et nécessaire. Il facilitera la conciliation entre mandat et vie professionnelle, les congés parentaux ou la poursuite d’études. Mais cela ne réglera pas le cœur du problème que nous avons évoqué : le manque de liberté d’action. Il faut remplacer la bureaucratie par la démocratie.
« L’État est drogué à la dépense publique »
Invité de Bonjour chez vous ! sur Public Sénat ce lundi 17 novembre, David Lisnard a dressé un constat sans détour de l’état du pays : effondrement de l’État régalien, explosion du narcotrafic, bureaucratie paralysante et recentralisation fiscale qui étouffe les communes.
Face à la violence et à l’explosion du narcotrafic, il met en garde contre une dérive historique : « Les mafias naissent toujours quand l’État s’effondre. » Pour lui, la puissance publique n’assume plus son rôle essentiel de protection, laissant prospérer l’insécurité et les réseaux criminels.
David Lisnard dénonce également un système administratif devenu ingérable : procédures interminables, normes proliférantes, recentralisation constante. « On recherche désormais ce qui est autorisé, et non plus ce qui est interdit », affirme-t-il, appelant à un retour à la confiance, à la subsidiarité et à la liberté locale.
Sur les finances publiques, il décrit un État « drogué à la dépense », incapable de se réformer et multipliant les ponctions : « Il va chercher partout, comme quelqu’un en manque. » Pour lui, la seule voie est une rupture avec quarante ans de social-étatisme et la mise en place d’un État performant, recentré sur ses missions essentielles.
Il confirme enfin travailler, avec Nouvelle Énergie, à une alternative politique assumée pour 2027 : un projet fondé sur la liberté économique, l’autorité régalienne, la reconstruction éducative et la libération des forces de production. « Je veux remettre le pays au niveau du XXIᵉ siècle. »
Avec Nouvelle Énergie, David Lisnard entend redonner souffle, sécurité et liberté à la nation.
Sur LCI, David Lisnard plaide pour un « État-performance »
Invité de Margot Haddad sur LCI ce dimanche 16 novembre, à la veille du 107ᵉ congrès des maires de France, David Lisnard a dénoncé l’autosatisfaction du pouvoir face au dérapage des comptes publics, rappelé l’urgence de libérer l’économie française « de tous les carcans fiscaux, administratifs et sociaux qui nous plombent » et défendu le rôle central des maires dans la cohésion du pays.
À J-1 du congrès des maires, David Lisnard a d’emblée refusé le discours rassurant du gouvernement sur le déficit public. Face aux justifications d’« ajustements » budgétaires, le président de l’Association des maires de France a dénoncé « l’autosatisfaction de ces gens qui nous dirigent depuis des années, qui n’atteignent jamais les objectifs », alors même que la France bat des records de dépenses publiques, de prélèvements obligatoires et de dette.
Pour lui, nous arrivons au dernier soubresaut d’un conformisme technocratique : trop d’impôts tuent l’impôt, découragent le travail, alimentent le travail clandestin, font fuir les talents et nourrissent la spirale du déclassement. La suppression de la réforme des retraites, présentée hier comme la « mère des réformes », en est un symbole. « On plante les jeunes pour flatter le court terme. »
Face à la fin du vieux modèle d’État-providence, fondé sur une forte natalité, une immigration de travail maîtrisée et des gains de productivité élevés, David Lisnard assume une rupture : « Il faut remplacer l’État-providence par un État-performance. » Cela passe par une baisse massive de la dépense publique, une débureaucratisation profonde et une stratégie claire : moins de normes, moins d’agences et d’organismes, plus de moyens et de simplicité pour ceux qui produisent et pour les services publics de terrain.
Sur le terrain, ce sont justement les maires qui encaissent les conséquences très concrètes de ces choix nationaux : crise du logement, explosion des normes, insécurité. Lisnard rappelle que la sécurité est d’abord une mission régalienne, mais que les élus locaux se retrouvent « urgentistes de la République » : gestion des intempéries, de l’inflation, des crises sociales, des flux migratoires, des violences du quotidien. À cela s’ajoutent deux menaces qui avancent souvent ensemble : narcotrafic et séparatisme islamiste, avec des risques de corruption et d’entrisme jusque dans les conseils municipaux.
Pour le président de Nouvelle Énergie, la réponse tient en trois axes : liberté, ordre et éducation. Liberté économique, en libérant l’initiative de la sur-fiscalité et de l’hyper-réglementation ; ordre juste, en retrouvant une justice efficace et des sanctions réellement appliquées ; école forte, pour offrir à chaque enfant, et d’abord aux plus modestes, une instruction de qualité, affranchie des idéologies qui fragilisent l’universalisme républicain.
Enfin, David Lisnard a rappelé qu’aucune amélioration durable ne pourra venir d’un simple « compromis » budgétaire de plus. Il a redit son souhait d’une clarification démocratique, avec une nouvelle séquence présidentielle et législative, et l’organisation d’une grande primaire ouverte à droite pour faire émerger un projet « libéral, sécuritaire et éducatif » crédible face aux extrêmes comme au technocratisme macroniste.
Avec Nouvelle Énergie, il trace ainsi une ligne claire : sortir la France de l’étatisme et de l’interventionnisme qui dominent de LFI au RN, pour redonner au pays les conditions de sa prospérité, de sa sécurité et de sa dignité.
Vive la liberté et AFUERA le collectivisme !
David Lisnard étrille l’asphyxie bureaucratique et accuse l’État d’étouffer les communes. Le patron de l’AMF défend plus de libertés locales, un État recentré sur le régalien… et assume désormais ses ambitions en vue de 2027. Vive la liberté, affirme-t-il pour le JDD.
Le JDD. Dans un contexte budgétaire contraint et de forte instabilité politique, quel est aujourd’hui l’état d’esprit des maires ?
David Lisnard. Très mobilisés et très déterminés. Les maires ont tenu bon malgré des années de turbulences : Gilets jaunes, Covid, émeutes urbaines, narcotrafic – sur lequel l’AMF fut l’une des premières à alerter –, crise migratoire et inflation, qui a lourdement pesé sur les budgets municipaux, notamment dans le BTP, les cantines scolaires et l’énergie. La violence contre les élus a explosé. Tout cela dans un contexte budgétaire calamiteux : l’État ne cesse de ponctionner les recettes des collectivités, comme il le fait déjà sur les ménages et les entreprises. Enfin, la bureaucratie subie est un fléau. Et nous avons compté une quarantaine de démissions de maires chaque mois, quatre fois plus qu’il y a vingt ans.
Le projet de loi de finances prévoit un effort de 4,6 milliards d’euros demandé aux collectivités. Y consentez-vous ?
Cette façon de poser le problème relève d’un récit infantilisant. Celui d’un État en faillite qui explique que tout le monde doit « faire un effort » parce que lui-même en est incapable. Participer à un effort collectif pour redresser le pays, tout le monde peut l’entendre et c’est nécessaire. Mais il ne s’agit pas de cela. On nous demande de renflouer un système à bout de souffle, victime d’une gestion calamiteuse. Ce n’est pas en saignant les bien-portants qu’on soigne les malades.
Vous renvoyez la balle à un État trop dépensier ?
À Cannes, nous avons réduit la dette de 81 millions d’euros sans augmenter les impôts, alors même que le taux de pauvreté – 21 % – y dépasse fortement depuis toujours la moyenne nationale. Pendant que nous appliquons des principes de bonne gestion, l’État continue de ponctionner nos budgets pour nourrir une bureaucratie sans fin, sans jamais se réformer. Financer à coups de milliards des agences et des directions régionales qui bloquent les projets locaux, ce n’est pas ma conception de l’action publique. La cause de nos maux réside notamment dans un système social qui engloutit la richesse produite. L’État-providence est mort. Il faut le remplacer par un État performant.
Le congrès de l’AMF s’ouvre sur le thème « Pour les communes, liberté ! ». Concrètement, quelles libertés supplémentaires réclamez-vous pour les maires ?
Depuis une quinzaine d’années, nous subissons une recentralisation financière et juridique. En tant que maire, je ne peux plus m’opposer à l’implantation d’une éolienne sur ma commune mais ne peux imposer un panneau solaire à l’architecte des bâtiments de France. Sur le plan financier, la suppression de la taxe d’habitation a privé les communes d’une ressource essentielle – sans que les prélèvements obligatoires baissent en France. Nous vivons désormais dans une « schématocratie », un empilement de procédures obligatoires et normes qui paralysent l’action locale. Pour une simple unité de traitement des déchets, il faut dix ans de procédures ! Il faut revenir à un régime de liberté et de responsabilité, passer de l’autorisation préalable au contrôle a posteriori. C’est la clé de l’efficacité et de la confiance.
Une mesure immédiate : le transfert du pouvoir réglementaire aux collectivités sauf sur le régalien. Et parallèlement que le préfet devienne l’unique responsable local de l’État. Aujourd’hui, les préfectures – comme les sous-préfectures – sont devenues des couloirs vides. Il y a eu en même temps recentralisation et un État parcellisé en une myriade d’organismes. Pour un simple projet d’équipement, il faut l’aval du préfet, de la Dreal, de la DDTM, de l’ARS, etc. Autant de « machins » dont aucun ne peut autoriser seul, mais chacun peut interdire. Résultat : des projets plus longs, plus coûteux et des collectivités contraintes de payer des cabinets pour s’en sortir. La confiance envers les élus coûte toujours moins cher que la défiance.
À un an de la fin de votre mandat à la tête de l’AMF, quel bilan tirez-vous ?
Nous avons fait grandir l’association, dont il faut rappeler qu’elle s’autofinance et ne dépend d’aucune subvention de l’État. Son congrès est le plus grand rassemblement des élus locaux en Europe. Notre première mission, c’est l’assistance aux communes : près de 12 000 demandes traitées chaque année. La seconde, la défense des libertés locales – comme l’écrivait Tocqueville, « c’est dans la commune que réside la force des peuples libres ». Enfin, nous préparons l’avenir : face aux défis numériques, écologiques, démographiques et aux risques majeurs, l’AMF aide les maires à anticiper et agir. C’est cela notre mission : renforcer localement la nation.
On vous prête des ambitions présidentielles. Faut-il désormais les assumer ouvertement ?
Ne soyons pas hypocrites : je fais tout pour qu’on me les prête. Je travaille, avec Nouvelle Énergie, à construire une véritable alternative : plus de liberté pour ceux qui produisent, plus d’autorité contre ceux qui nuisent. Si je devais résumer, il s’agit de permettre à la France d’être respectée et à chaque individu de pouvoir faire sa vie. Nous défendons la propriété parce qu’elle induit la liberté, la responsabilité, donc l’efficacité et la dignité.
Entre LFI qui aspire tout à gauche, telle l’Étoile noire de Star Wars, et un RN qui, selon Marine Le Pen, n’est « ni de droite ni de gauche », il faut un candidat pour incarner cet espace de droite dans lequel beaucoup de Français se reconnaissent. Pour qu’il puisse exister au second tour, il faut une primaire ouverte, la plus large possible, avec simplement une signature d’adhésion et une participation symbolique. C’est le seul moyen d’éviter l’éparpillement de candidatures qui condamnerait une fois encore la droite et le centre à la marginalité.
Vous revendiquez votre libéralisme, un mot rarement payant en politique française. Pourquoi le porter si haut ?
Quand on me dit « libéral », j’y vois un compliment. Je crois que la majorité des Français le sont sans le savoir : attachés à la responsabilité individuelle, au mérite, à la récompense de l’effort, à de bonnes écoles pour tous. Je ne veux rien d’autre que chacun soit propriétaire de sa vie. Mon projet est libéral sur le plan économique, sécuritaire sur le plan régalien. Avec Nouvelle Énergie, nous défendons ceux qui veulent s’en sortir, une France indépendante, respectée et prospère – un pays où chacun vit librement, tant qu’il ne nuit pas aux autres. C’est aussi simple que cela : vive la liberté et AFUERA le collectivisme !
Cannes, mieux armée contre les catastrophes naturelles
Toute une signalétique a été déployée à Cannes en cas de tsunami : des macarons directionnels ont été posés sur les trottoirs, des autocollants fléchés se trouvent sur le mobilier urbain, des panneaux complémentaires ont été installés et désormais, près de 380 haut-parleurs sont positionnés dans toute la cité, îles de Lérins comprises, pour alerter de l’arrivée de la déferlante. L’objectif ? Sauver des vies en dirigeant les habitants vers les points hauts de la ville, des «zones refuges» où l’eau n’arriverait pas jusqu’à leurs chevilles.
Dans les 30 prochaines années, les scientifiques s’accordent à dire qu’une telle vague sur la Côte d’Azur paraît inévitable. Alors, la municipalité de Cannes se prépare déjà à affronter cette catastrophe, comme d’autres, puisque le maire David Lisnard (Nouvelle Énergie) a fait de la gestion des risques majeurs l’une de ses priorités depuis sa première élection en 2014.
Et il faut dire que tout s’est accéléré après octobre 2015 et les inondations mortelles dans le bassin cannois. « Le 3 octobre 2015, qui fait partie des trois plus violents épisodes pluvieux de l’histoire de France, a changé ma vie », admet David Lisnard. « Il y a un avant et un après, je venais d’être élu et j’ai vu des morts dans des caves », se remémore-t-il dix ans après.
Vingt personnes sont mortes noyées en essayant, pour beaucoup, de sauver leur voiture dans des parkings souterrains ou sur des routes transformées en torrents en à peine une demi-heure. Un cauchemar en plus de dégâts impressionnants : du bitume fracassé, des véhicules emportés, des arbres et des panneaux arrachés lors de cet orage stationnaire dont le danger avait été très sous-estimé.
De cette catastrophe est née une réponse qui tient en quatre lettres : « Papi », pour programme d’action et de prévention des inondations, lancé collectivement par l’agglomération cannoise, dont David Lisnard est aussi président. Une enveloppe de 145 millions d’euros sur 20 ans doit servir à « la réalisation d’aménagements pour réduire l’intensité et les conséquences des crues », résume la collectivité.
Cela se traduit par l’élargissement des cours d’eau, plus de végétalisation pour améliorer la capacité hydraulique, la création de bassins de rétention et de ralentissement des crues ou encore l’installation de batardeaux automatiques dans les garages souterrains les plus exposés.
Certifiée « tsunami ready »
« Nous créons ainsi une culture du risque chez les citoyens pour faire comprendre qu’il fait partie de la vie et que l’inondation n’est plus si grave que ça si on se protège », résume David Lisnard. Cette approche doit permettre aux Cannois d’avoir les bons réflexes le jour J. La mairie les sensibilise en distribuant des guides ou en réalisant des simulations dans des écoles. « La population commence à s’approprier le risque », assurait au Figaro Yannick Ferrand, le responsable des risques majeurs de la collectivité, lors d’un exercice tsunami avec une classe.
En 2020, une étude locale révélait que six habitants sur dix ignoraient que Cannes était exposée au risque d’un tsunami. Il faut remonter à 1979 pour se souvenir d’un tel phénomène sur la Côte d’Azur. L’effondrement d’une falaise sous-marine sur le chantier de la piste de l’aéroport avait entraîné un raz-de-marée sans précédent sur le littoral ouest du département.
En France, seul Cannes est aujourd’hui certifiée « tsunami ready » par l’Unesco, un label reconnaissant qu’une ville sait réagir à l’éventualité d’une déferlante. Une quarantaine d’autres villes dans le monde possède cette certification. Une vague pourrait mettre un peu plus d’une heure à déferler sur une ville azuréenne en cas de séisme au Maghreb mais à peine dix minutes si une activité sismique soudaine était signalée sur les côtes de Sanremo, en Italie.
Article de Lucas Hélin paru dans le Figaro, samedi 15 novembre.
« Il faut “détechnocratiser” la fonction de maire »
À l’occasion du 107ᵉ congrès des maires, David Lisnard est revenu pour Le Figaro sur les enjeux futurs auxquels ils doivent faire face, notamment celui de l’intelligence artificielle.
« Laissez-nous faire ! »
A la tête des Maires de France depuis quatre ans, le maire de Cannes – l’un des mieux élus et réélus de France – creuse son sillon, s’affirmant de plus en plus – avec le mouvement qu’il a créé, Nouvelle Énergie – sur la scène nationale comme force de propositions. À preuve, cet entretien au Point, en avant-première du Congrès des maires, qui se tient les 18, 19 et 20 novembre porte de Versailles, à Paris.
Dix ans après : vous n’aurez pas notre soumission
Dix ans ont passé depuis la nuit du 13 novembre 2015, quand le terrorisme islamiste a perpétré l’attaque la plus meurtrière depuis 1945 sur notre territoire : 130 morts et plus de 400 blessés, au Stade de France, sur les terrasses des bistrots des 10e et 11e arrondissements de Paris, et bien sûr au Bataclan.
Jamais, en Europe occidentale, une cellule terroriste n’avait frappé par une succession d’attaques coordonnées, avec une telle puissance de feu et une telle capacité opérationnelle. Ces attentats incarnaient une volonté délibérée de détruire ce qui définit notre société : notre liberté d’aller et venir sans crainte, notre volonté collective de nous rassembler et de faire la fête autour du sport et de la culture, notre art de vivre.
Les victimes et leurs familles méritent bien plus que la compassion. Elles nous imposent de maintenir vivante la mémoire exacte de cette agression sans précédent, de perpétuer la connaissance rigoureuse de ce qui s’est réellement produit, et de dire toute la vérité à propos de la tragédie que nous avons subie comme de ce qu’il en est aujourd’hui.
La vérité, c’est que nos services de renseignement, nos forces de sécurité, nos magistrats ont déjoué de nombreux projets depuis dix ans malgré d’autres attentats qui ont coûté la vie à de trop nombreux innocents, de Nice à Arras, en passant par Conflans-Sainte-Honorine, Magnanville ou Saint-Étienne du Rouvray.
La menace a été contenue à plusieurs reprises et les efforts sécuritaires sont réels. Mais l’État, et plus largement la société, n’ont pas tiré toutes les conséquences de la nature de l’ennemi qui nous frappe. Si la France a combattu le terrorisme, elle n’a pas réellement et profondément affronté l’idéologie qui le porte. Or, face à cet ennemi armé et culturel, les choses ne peuvent pas être faites à moitié.
L’islamisme est une idéologie totalitaire qui vise l’établissement d’un islam extrémiste comme religion d’État et l’application de la charia. Il entend subordonner la loi civile à une norme religieuse, fragmenter la communauté nationale, substituer à la citoyenneté des appartenances exclusives.
Les Frères musulmans travaillent à l’entrisme institutionnel, à la conquête patiente des structures d’influence. Le salafisme prêche la rupture par la délégitimation de nos lois et la séparation culturelle. Le djihadisme pousse cette logique jusqu’à l’affrontement, qu’il soit idéologique, social ou armé. Ce triptyque se lit dans les doctrines, les réseaux, les financements, les trajectoires de ceux qui ont tué sur notre sol depuis Mohamed Merah en 2012.
Leur idéologie s’est adaptée à nos dispositifs, à nos pudeurs, à nos failles juridiques. Elle se diffuse désormais facilement. Quatre-vingt-dix pour cent des activités terroristes sur Internet ont lieu sur les réseaux sociaux. TikTok, Telegram, et autres applications sont autant de vecteurs de propagande, de radicalisation et de constitution de micro-réseaux. Elle noue aussi des alliances avec des segments d’ultragauche qui, sous couvert d’antiracisme, normalisent certains de ses cadres.
Cette capacité d’adaptation se manifeste jusque dans nos prisons.
La récente affaire autour de Salah Abdeslam le démontre. Le détenu le plus surveillé de France a pu accéder à du contenu de propagande djihadiste via une clé USB introduite au parloir par son ancienne compagne, suspectée d’avoir préparé un attentat avec deux complices.
Au cœur du dispositif censé illustrer la maîtrise de l’État, un réseau islamiste se reconstitue. Ce n’est pas un dysfonctionnement technique mais la démonstration que l’islamisme survit aux condamnations et profite de toutes nos faiblesses.
Ce scandale s’inscrit dans un paysage plus large. Depuis 2018, près de cinq cents condamnés pour terrorisme islamiste ont été libérés. Si la plupart de ces libérations sont juridiquement articulées, elles sont sécuritairement explosives. Plusieurs milliers de détenus de droit commun radicalisés ont quitté les prisons. Le chef de la section antiterroriste de la DGSI l’a reconnu : nous avons aujourd’hui plus de condamnés pour terrorisme islamiste en liberté que derrière les barreaux. Or, les capacités de suivi sont saturées. Nous disposons d’un arsenal administratif que la masse rend peu opérant.
Cette vulnérabilité intérieure intervient au moment où la carte géostratégique de la menace se redessine. Le retrait français du Sahel depuis 2022 a produit des effets destructeurs : triplement des morts depuis 2021, 40% du Burkina Faso sous contrôle djihadiste, quasi-doublement des opérations terroristes au Niger en 2024. Des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique contrôlent désormais des territoires immenses et y constituent des sanctuaires d’entraînement, de recrutement et de financement. Hélas, nous avons perdu des capacités de renseignement sur zone. La France a créé, comme après la Libye en 2011, les conditions d’une instabilité régionale dont les effets pourraient se projeter demain vers l’Europe.
Sur le plan national, la menace djihadiste reste de loin la plus structurée, la plus meurtrière en puissance, la plus capable d’actions massives. Elle se rajeunit dangereusement. Brouiller les lignes entre un terrorisme islamiste transnational, idéologiquement construit, et d’autres formes marginales, c’est offrir au djihadisme le camouflage qu’il recherche.
Il faut penser l’islamisme comme une stratégie globale. Cette stratégie articule plusieurs niveaux. Un niveau doctrinal qui produit un récit qui inverse les culpabilités. Un niveau social qui capte une partie de la jeunesse, souvent issue de l’immigration, désorientée et fracturée sur le plan identitaire, nourrie d’un sentiment de haine vis-à-vis de la France. Un niveau institutionnel qui investit le champ associatif, éducatif, caritatif et municipal pour promouvoir, sous couvert de respectabilité, une hiérarchie des normes contraire à nos lois. Un niveau opérationnel, avec constitution de réseaux poreux entre prosélytisme et passage à l’acte.
Ce travail se déploie à l’échelle européenne, via des structures transnationales, des financements extérieurs, des réseaux d’influence religieuse et humanitaire. Nos propres rapports officiels établissent ce maillage, mais l’État peine à en tirer toutes les conséquences.
Les libérations, les failles carcérales, les difficultés de suivi, la perte d’emprise au Sahel révèlent un État encore prisonnier d’une logique défensive face à un ennemi offensif, méthodique et patient. Nous disposons d’outils. Il nous manque une doctrine.
Cette doctrine, c’est assumer que l’Islam politique est une entreprise de subversion incompatible avec nos principes fondamentaux. Et donc qu’il n’a rien à faire en France. La République française ne doit pas être une incantation abstraite, mais une réalité concrète pour défendre la sécurité des habitants ainsi que l’universalisme, et garantir notre mode de vie. Il ne s’agit pas de céder aux fantasmes, mais de nommer avec précision une stratégie politico-religieuse documentée par nos propres institutions. Combattre l’islamisme, c’est aussi protéger les Français musulmans qui refusent cette emprise et en sont victimes.
Plusieurs mesures en découlent. Interdire les structures qui, sous couvert de religion ou d’association, promeuvent un ordre normatif concurrent de nos lois. Contrôler rigoureusement les financements étrangers de ces réseaux. Rompre avec les complaisances diplomatiques envers les États qui diffusent cette idéologie. Isoler réellement les leaders prosélytes en détention. Articuler clairement peine, renseignement et suivi post-carcéral pour les profils les plus dangereux. Ces actions ne relèvent pas de l’arbitraire. Elles relèvent de la légitime défense d’une nation.
Mais cette réforme régalienne ne suffira pas si nous perdons la bataille des esprits. L’islamisme a pris une longueur d’avance partout où les pouvoirs publics ont déserté. On ne combat pas une telle idéologie avec des slogans, encore moins avec l’angélisme béat de ceux qui ne veulent pas admettre que les islamistes sont nos ennemis.
On la combat par un enseignement de haute exigence qui redonne à nos enfants le sens de la France, la compréhension des totalitarismes, la capacité de démasquer les discours falsificateurs. Et aussi par le soutien explicite à ceux, issus de culture musulmane, qui refusent l’emprise islamiste et sont trop souvent abandonnés face à elle. Enfin, par une politique culturelle et intellectuelle qui assume de défendre notre modèle.
Dix ans après, nous devons refuser et le déni et la résignation. Le déni, c’est parler de « radicalisation » sans jamais nommer le mal. La résignation, c’est s’habituer à vivre sous la menace en empilant les hommages officiels comme autant de paravents.
Soit nous continuons à gérer la menace islamiste comme un risque parmi d’autres, en multipliant les dispositifs de suivi qui saturent, les mesures de contrôle qui s’empilent, les déclarations solennelles qui s’oublient et les postures martiales qui ne rassurent plus. Soit nous comprenons enfin que nous sommes entrés dans une guerre longue, idéologique, qui se joue dans les prisons, dans les quartiers, dans les écoles, dans les médias sur les réseaux sociaux et aux frontières du Sahel. Une guerre que nous ne gagnerons pas en la niant. Une guerre que nous pouvons gagner si nous acceptons de la mener avec lucidité, cohérence et détermination. La France a vaincu d’autres totalitarismes. Elle vaincra celui-ci si elle décide de le combattre.
Une tribune de David Lisnard, parue sur Rupture-Mag, à retrouver ici.
Cannes se recueille en hommage aux victimes du 13 Novembre, dix ans après
Les noms des 132 victimes des attentats islamistes de Paris et Saint-Denis ont été lus sur le parvis de l’Hôtel de Ville, dans un moment de recueillement sobre et solennel. Élus, forces de l’ordre et habitants se sont rassemblés pour honorer leur mémoire, dix ans après les attaques du 13 novembre 2015.