
« Bernard Brochand est mort. Cela « ne lui va pas » ; c’est même absurde, il était si vivant et si vibrant, un concentré de vitalité. Son existence fut extraordinaire, au vrai sens du terme. Nous disions souvent qu’il avait des « vies supplémentaires », tant ses engagements étaient nombreux et sa proactivité constituait sa marque de fabrique.
Son départ me plonge dans un profond chagrin et endeuille non seulement notre ville mais aussi notre pays. Il fut un très grand chef d’entreprise français à l’international et restera comme un député-maire de Cannes emblématique.
Bernard Brochand, c’était avant tout une réussite exceptionnelle de patron. Diplômé de HEC, il restera comme un des grands du secteur de la publicité, patron d’Eurocom (filiale d’Havas) puis fondateur en Europe de la filiale du géant DDB avant d’en prendre la présidence monde. Bernard Brochand a aussi été le co-fondateur de Sup de Pub et l’auteur du Publicitor. Dans les médias, il contribua à la création de la chaîne Canal+ puis de France 24.
Dans le football, dont il était passionné, il accompagna l’essor du alors jeune club du Paris Saint-Germain, dont il fut l’un des membres fondateurs et en présida l’association de 1991 à 2001.
En 1998, c’est lui qui reçut la responsabilité de la communication de la Coupe du Monde de football qui se déroula en France et vit notre pays décrocher sa première étoile.
Mais c’est à Cannes, où il grandit et fut élève au Cours Saint-Joseph, que tout avait commencé. Avant de jouer avant-centre au Stade Français puis à Brest pendant son service national, il avait porté dans sa jeunesse les couleurs de l’AS Cannes, club avec lequel il gagna la première coupe Gambardella.
A l’issue de sa carrière de grand patron, c’est donc à Cannes qu’il avait décidé d’imprimer son action avec un verbe en totem : FAIRE. Il en a décliné la devise à longueur de projets et de messages affichés jusque sur les murs du bureau de premier magistrat.
Maire de 2001 à 2014, Bernard Brochand marqua son mandat par sa méthode, inspirée de ses expériences dans le secteur privé, et sa vision pour notre cité dont il voulut affirmer et renforcer le rayonnement mondial.
Bâtisseur, au cours de ces 13 années, il entreprit des chantiers majeurs, porteurs d’avenir pour notre cité.
Bernard Brochand, c’est, entre autres, le Palais des Victoires, un nom qui dit tout de son éternel optimisme, le lancement du Bus à Haut Niveau de Service qui a amorcé la modernisation du réseau de transports publics de toute l’agglomération, des rénovations de voirie dont le boulevard Carnot, l’opération Cœur de Ranguin et le complexe aquatique le Grand Bleu… Il déploya également une énergie déterminante auprès des gouvernements d’alors pour faire aboutir la nouvelle gare SNCF et la construction de l’actuel bâtiment de l’Hôpital des Broussailles (que nous avons depuis baptisé Simone Veil). Autant de réalisations structurantes qui ont amélioré notre cadre de vie et accompagnent notre quotidien.
C’est aussi avec Bernard Brochand que nous avons organisé le sommet du G20, les 3 et 4 novembre 2011, au Palais des Festivals et des Congrès, plus haut sommet diplomatique qui restera comme une page importante de l’histoire de Cannes, et consolidé les salons professionnels et événements qui font de notre cité une destination internationale majeure en la matière : la première de France.
Proche de Jacques Chirac, dont il fut l’un des artisans de la victoire en 1995, il a également été député de la 8ème circonscription des Alpes-Maritimes pendant 21 ans (2001-2022). Alexandra Martin lui a succédé.
Bernard Brochand restera comme une comète dans un monde politique qui par son conformisme ne l’admit jamais réellement et ne fut jamais le sien, ce qui lui convenait très bien.
Alors que j’étais tout jeune, alors que nous avions 31 ans d’écart et qu’il était déjà une personnalité accomplie et reconnue, j’ai eu la chance qu’il me fit confiance et de partager ses combats pour Cannes, d’être de 1999 à 2001 son directeur de campagne, l’accompagnant avec passion dans sa démarche électorale. Deuxième puis premier adjoint en mairie, son suppléant à l’Assemblée nationale, il accepta et encouragea même mes ambitions tout en respectant mon indépendance, que je mis au service de nos projets cannois et d’une sincérité à son égard qu’il accepta et rechercha toujours. Je peux et je veux témoigner de l’homme à part qu’il était.
Il ne s’imposait pas comme un mentor. Ses avis et conseils n’étaient pas des sentences mais la marque d’un homme d’expérience concrète dont j’ai pu apprendre en l’observant pendant notre chemin commun.
Bernard Brochand aimait les idées, la créativité, la jeunesse. Il pouvait sembler monolithique mais sa personnalité était riche et complexe, lui qui gardait toujours sa part d’intimité et de mystère. Il était à la fois massif et sensible, éruptif au pupitre et subtil dans l’écriture, fonceur et cultivé, impatient – jusqu’à en être colérique – et habile, tenace, imaginatif, déterminé.
Son énergie décomplexée et sa capacité d’enchantement étaient aussi touchantes que stimulantes.
De Bernard Brochand je retiendrai avant tout cette liberté : de faire, de dire, d’agir, d’être. Je retiendrai son audace, celle d’un homme qui n’était pas issu de la classe politique et qui bousculait. Je retiendrai son franc-parler, y compris quand on lui montrait un désaccord, qu’il acceptait bien sûr s’il était argumenté, son intelligence, sa finesse d’esprit et son humour.
Et je veux surtout retenir tout ce qu’il a apporté à Cannes. Retiré de la vie publique, il a jusqu’au bout gardé la curiosité de la France et de Cannes, en y posant un regard toujours aussi enchanté. Il en était fier et fier de la voir prospérer.
Nous lui rendrons un hommage et proposerons, lors de la prochaine séance du Conseil Municipal, de dénommer pour la postérité le Palais des Victoires en son honneur.
Bernard Brochand était un gagnant.
J’adresse à sa famille, à Dany son épouse ainsi qu’à leurs deux enfants Laurent et Fabienne et leurs petits-enfants, sans oublier son frère Pierre dont il était si proche, mes condoléances émues et mon affection respectueuse. » David Lisnard.
TRIBUNE | En 2025, l’obtention d’un rendez-vous avec un spécialiste peut excéder un an, 22% des services d’urgences publiques ne sont pas en capacité d’assurer un accueil continu, et 87 % du territoire est classé en désert médical.

La France bénéficie pourtant d’un savoir-faire médical et soignant reconnu, d’une formation d’excellence et de ressources financières substantielles. Cependant, malgré des dépenses de santé atteignant 325 milliards d’euros, des millions de citoyens rencontrent des difficultés majeures d’accès aux soins. Le problème ne vient donc pas des moyens, mais de leur mauvaise répartition dans un système sclérosé par une organisation rigide et des structures administratives obsolètes.
La charge bureaucratique pèse de manière disproportionnée sur le corps médical et paramédical : en moyenne, un médecin consacre 20 heures par semaine à des tâches administratives, et 34 % du personnel hospitalier remplit des fonctions non médicales. Cette charge accroît les tensions organisationnelles et favorise un cloisonnement des métiers de la santé.
Autrefois classé parmi les meilleurs au monde, notre système de santé est désormais marqué par des indicateurs préoccupants : une densité médicale de 3,2 médecins pour 1 000 habitants, situant la France au 26ᵉ rang de l’OCDE ; un vieillissement du corps médical, avec 44 % des médecins âgés de 55 ans et plus ; un renouvellement insuffisant, illustré par un taux de nouveaux diplômés de seulement 9,5 pour 100 000 habitants, classant la France 30ᵉ sur 36 pays.
Les contraintes réglementaires freinent la télémédecine et interdisent encore l’accès direct à certains professionnels de santé, comme les infirmiers ou les kinésithérapeutes. Ces blocages aggravent la surcharge des généralistes et allongent les délais de consultation. Il est urgent de recentrer le système sur le patient, en lui permettant de consulter librement sans être pénalisé par un parcours obligatoire.
Il devient aussi impératif de redéfinir les missions des soignants et de libérer au maximum les compétences de chacun pour mieux soigner ensemble.
La reconnaissance de la pratique avancée pour les infirmiers, leur permettant de prescrire et de suivre certains patients de manière autonome et en accès direct, constitue une avancée majeure. Il est désormais nécessaire de généraliser cette évolution à l’ensemble du métier infirmier et de l’étendre à d’autres professionnels.
L’accès aux soins en sera amélioré, de même que la réponse aux besoins croissants de la population, en respectant une gradation des soins entre professionnels au regard des compétences de chacun.
S’agissant de la lutte contre les déserts médicaux, elle nécessite une approche pragmatique qui ne restreigne pas la liberté d’installation des médecins mais qui propose un conventionnement différencié avec l’Assurance Maladie, en fonction des zones dans lesquelles les médecins décident de s’installer et des besoins sanitaires locaux. Une approche contractuelle, souple, pragmatique, permettra de mieux adapter offre et demande.
Surtout, il est prioritaire d’en finir avec le malthusianisme sanitaire et d’augmenter le nombre de praticiens.
Supprimer immédiatement le numerus apertus, afin de doubler le nombre d’étudiants formés d’ici 2030, tout en repensant le cursus universitaire : l’apprentissage doit être accéléré, avec la possibilité d’exercer sous supervision dès la cinquième année, ParcourSup doit être supprimé, la double licence LAS/PASS doit être simplifiée, et le concours national classant doit s’adapter aux besoins réels de soins et non à la répartition des postes accessibles en internat. Parallèlement, il faut renforcer la formation pratique.
Il est impératif de diversifier les lieux de stages hors CHU, en intégrant davantage les établissements publics, privés et libéraux, et en favorisant les partenariats entre universités et structures hospitalières privées. L’autonomie des facultés de médecine doit être accrue, leur permettant de contractualiser librement avec les acteurs du secteur, afin d’adapter l’offre de formation aux réalités du terrain.
Si l’Etat, comme c’est le cas pour nos armées ou pour la sécurité intérieure, doit définir une stratégie de long terme à travers une loi d’orientation et de programmation sanitaire pluriannuelle, la définition des besoins sanitaires ne peut plus être dictée depuis des instances administratives centralisées.
Pratiquons enfin la subsidiarité ascendante pour que les élus locaux, et les représentants des professionnels, en lien avec les Préfets, jouent un rôle central dans l’analyse des besoins et l’organisation de l’offre de soins afin d’assurer une meilleure allocation des ressources médicales. Dans cet esprit, il est temps que les maires retrouvent la présidence des conseils d’administration des hôpitaux.
Une simplification institutionnelle et une décentralisation accrue des décisions permettraient une action plus rapide et efficace.
Plutôt que d’accumuler les instances et les échelons administratifs, supprimer les ARS en confiant la partie des missions à conserver aux préfets, tout en y associant les collectivités locales, permettrait de s’adapter aux réalités du terrain, au plus près des patients et des professionnels.
La France n’a pas un problème de qualité des soignants, elle a un problème d’organisation. Notre pays manque de médecins mais pas de candidats (90 000 jeunes par an souhaitent embrasser une carrière médicale). Le statu quo est intenable. Assurer l’accès aux soins pour tous commence par libérer ceux qui soignent.
Enfin, il faut soulager l’hôpital. Cela commence par la relance de la médecine de ville, résultant de ce qui précède. En attendant, favoriser l’installation de maisons de santé locales à l’échelle de chaque ancien canton, généraliser la télémédecine et simplifier le partage des données médicales sont des solutions immédiates pour désencombrer les urgences, où le nombre de passages a doublé en 30 ans pour atteindre 21 millions en 2023.
L’accès aux soins pour chacun dépend des choix que nous ferons : le choix d’un modèle fondé sur le dialogue, la souplesse et l’efficacité, plutôt que sur la coercition, la bureaucratie et la rigidité ; le choix de la confiance dans les soignants, plutôt que leur enfermement dans des carcans administratifs et une politique du contrôle culpabilisante ; le choix d’un système centré sur les patients, plutôt que sur des schémas de gestion déconnectés du réel.
Reconstruire notre système de santé est une priorité absolue. Ce n’est pas seulement une question de santé publique, c’est une question de dignité pour chacun.
Retrouvez cette tribune de David Lisnard sur le site Atlantico en cliquant ici.
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C’était la grande annonce de la séance du Conseil Municipal qui s’est tenue jeudi 20 février à Cannes. Grâce à une méthode rigoureuse, aux économies réalisées depuis plus de 10 ans, à un management participatif innovant qui intègre l’Intelligence Artificielle au service des agents, la Mairie de Cannes, qui n’avait pas augmenté les impôts depuis 10 ans, fait encore mieux : elle les baisse. Le tout en continuant de baisser la dette communale et en maintenant un haut niveau d’investissement dans une ville au taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale.

« C’était la grande information d’hier soir, quand nous avons présenté le Budget 2025 en séance du Conseil Municipal. Tout le travail que nous menons depuis 2014 nous permet, cette année, de pouvoir faire ce geste aussi significatif que concret en faveur du pouvoir d’achat des Cannois.
A Cannes, grâce aux économies de dépenses de fonctionnement que nous réalisons chaque année, grâce à une méthode de management innovante consistant à faire du terrain une priorité et en déployant l’innovation dont l’Intelligence Artificielle au service des agents, grâce à notre « rigueur bénéfique », à ce cap que nous tenons depuis maintenant 11 ans, nous sommes en mesure de baisser les taux communaux des impôts locaux à hauteur de -3,6%. Tout en continuant de baisser la dette (nous tablons sur a minima encore -1 M€ en 2025, pour un total de baisse de la dette communale de -77,5 M€ depuis 2014), tout en maintenant un haut niveau d’investissement en faveur de notre qualité de vie et de l’attractivité de Cannes et en proposant une politique solidaire forte, émancipatrice, qui ne tombe pas dans l’assistanat, dans une ville au taux de pauvreté (21%) depuis toujours supérieur à la moyenne nationale (14%).
La finalité n’est pas comptable. Elle est humaine. Il s’agit de protéger les contribuables d’aujourd’hui et les générations futures. Il s’agit de proposer le meilleur service public possible au juste coût. Il s’agit d’être en capacité de résister à tout aléa dans une époque aux remous multiples. En restant fidèles à nos principes, en gardant le cap de l’efficacité, nous faisons en sorte que Cannes demeure solide aujourd’hui et surtout demain.
Cannes avance. » David Lisnard

Retrouvez l’intégralité de l’émission vidéo de la rédaction du groupe Nice-Matin.

L’association Marion la Main Tendue, en partenariat avec la Mairie de Cannes, a réalisé deux journées de sensibilisation au harcèlement scolaire auprès des jeunes du club de football cannois. Objectif : faire de ces sportifs des « joueurs ambassadeurs » qui pourront aider leurs coéquipiers ou détecter une situation de harcèlement.


Retrouvez la chronique de David Lisnard pour l’Opinion.


Lors d’un débat consacré à l’avenir du système de santé, organisé par l’Institut Santé de Frédéric Bizard et avec l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, David Lisnard a rappelé les grands défis auxquels nous faisons face.

« Celui de la démographie, avec un effet de ciseaux, c’est-à-dire les départs à la retraite de praticiens et des patients qui vieillissent et ont donc besoin de plus de soins ; celui de la chronicité des maladies ; celui de l’investissement sur la robotique, les nanotechnologies, l’I.A et bientôt la quantique. 87% des Français sont confrontés aux déserts médicaux. Plus on a voulu réglementer et réguler au nom de l’accès aux soins, plus on a créé des déserts médicaux. Il faut un renversement total par la liberté » David Lisnard.

Plus tôt dans la journée, David Lisnard était sur le terrain. Au programme : les visites de l’Institut Curie, fondation unique au monde pour son interdisciplinarité, de la recherche fondamentale aux soins médicaux, où le Professeur Alain Puisieux a présenté les travaux précurseurs de la Fondation en matière de lutte contre le cancer grâce à l’Intelligence Artificielle, et du laboratoire Généthon, créé par l’AFM-Téléthon où sont développées des thérapies géniques de pointe contre les maladies rares. Le Président de Nouvelle Énergie y a réaffirmé ses convictions fortes pour développer la recherche en France : « liberté d’action, hausse des financements grâce à la retraite par capitalisation, meilleur rémunération des chercheurs et culture scientifique dès l’école primaire sont les quatre leviers ».


Le Ranchito est la résidence HLM aux loyers les plus faibles des Alpes-Maritimes. David Lisnard et l’équipe de l’OPH et de la Socaconam ont échangé avec les habitants et leur ont présenté les prochaines opérations à venir.
« Nous avons évoqué les futurs aménagements que nous avons prévus dans le quartier, à commencer par la réfection complète des balcons ajoutés il y a trente ans et totalement corrodés, sans système d’évacuation des eaux. Études lancées.

« À venir également l’aménagement de la placette centrale, l’amélioration de l’éclairage, l’organisation de la circulation, la lutte contre les nuisances, la réfection de pieds et sas d’immeubles, entre autres. Prochaines rencontres dans les autres quartiers à suivre très bientôt. » David Lisnard.
Cannes, les métiers d’excellence, l’instruction publique, la France, ses ambitions : retrouvez l’interview de David Lisnard pour le média Who’s Who.
